Appel à communication : « Rome et Paris en regard : transferts artistiques au cœur des capitales cosmopolites (1870-1918) » (Paris, 11 avril 2025)

Palazzo Farnese a RomaAppel à communication : « Rome et Paris en regard : transferts artistiques au cœur des capitales cosmopolites (1870-1918) » (Paris, 11 avril 2025)

Date limite d’envoi des propositions : 5 décembre 2024

Dès 1870, le Royaume d’Italie envisage une nouvelle politique culturelle où Rome regagnerait son rôle de centre artistique européen de premier plan. Pour accomplir cette ambition, les échanges avec Paris, « capitale du XIXe siècle » (W. Benjamin), s’intensifient.

Un dialogue constant entre les artistes et les institutions des deux capitales est soutenu par les séjours académiques, les déplacements professionnels, les voyages. La réalité de ces échanges se dévoile par exemples dans le séjour des Italiens à Paris (Antonio Mancini, Giuseppe De Nittis, Giovanni Boldini, Francesco Netti, Juana Romani) ou la présence des Français à Rome (pensionnaires de la Villa Médicis). Ces interactions s’étendent aux artistes d’autres nations, résidants ou de passage dans les deux villes.

Avec ses académies et ateliers renommés, ses galeries d’art, ses Salons et ses expositions universelles et internationales, Paris offre une atmosphère libérale et cosmopolite qui permet aux artistes de divers horizons de se rencontrer, d’échanger, créant ainsi un terreau fertile pour amorcer et développer une carrière. Si la capitale française continue de séduire les artistes étrangers en leur offrant une visibilité inégalée et une reconnaissance auprès du public, des critiques et des collectionneurs, Rome tente de s’éloigner de son ancien système artistique pour se rapprocher de la modernité parisienne. Une démarche qui paraît paradoxale, pour un pays qui cherche de constituteur sa propre identité artistique et nationale. Les artistes ne viennent plus seulement à Rome pour s’imprégner de son héritage antique et baroque, mais aussi pour s’intégrer à une communauté artistique internationale particulièrement dynamique. Les manifestations artistiques romaines se multiplient et se diversifient, attirant différentes catégories de publics et d’artistes (les représentants de l’Italie post-unitaire, les artistes étrangers vivant à Rome, artisti ecclesiastici, etc.). À l’instar de Paris, la figure du critique d’art acquiert à Rome une légitimité, capable d’exercer une influence décisive sur la carrière des artistes.

Pour saisir l’émergence de ce phénomène culturel, cette journée d’études propose d’étudier la construction des parcours artistiques entre 1870 et 1918 dans les deux centres culturels cosmopolites – la Rome des Savoie et le Paris de la Troisième République – à travers des voyages, des réseaux de sociabilité, des formations artistiques, des lieux d’expositions et des stratégies professionnelles, marqueurs des transferts artistiques. À cette occasion, nous souhaitons réunir des communications qui puissent explorer les pistes évoquées, voire en proposer d’autres dans une perspective de dialogue transdisciplinaire entre histoire de l’art, histoire culturelle, histoire des mentalités, histoire sociale, histoire des institutions, muséologie et sociologie.

 

Les réflexions des intervenants pourront s’inscrire dans un des quatre axes principaux :

  • Les lieux d’apprentissage : académies/ateliers, dépendance/indépendance académique, galeries et musées comme espaces de formation pour les artistes, bourses de voyage.
  • Les réseaux de sociabilité : relations et enjeux au sein de l’atelier, communautés artistiques et ateliers fondés sur les critères nationaux, religieux ou de genre, partisans des principes classiques/de la modernité, le Salon et les expositions des Sociétés d’art, artiste voyageur.
  • Les stratégies de carrière : reconnaissance professionnelle auprès du public romain/parisien, rôle des critiques d’art, être/devenir un artiste parisien/romain, intégrer une collection publique ou privée à Paris/Rome, recevoir des commandes privées/publiques à Paris/Rome.
  • Le cadre des expositions internationales et universelles : caractère national et international, présenter son pays/sa foi, tension entre modernisme et historicisme, école nationale, réception critique.

 

A partire dal 1870, il Regno d’Italia adotta una nuova politica culturale, volta a restituire a Roma il suo prestigioso ruolo di centro artistico europeo. A tal fine, gli scambi con Parigi, “capitale del XIX secolo” (Walter Benjamin), si intensificano instaurando così un dialogo costante tra gli artisti e le istituzioni delle due capitali, tramite soggiorni accademici, spostamenti professionali e viaggi.

Queste interazioni si manifestano, ad esempio, nei soggiorni di artisti italiani a Parigi (quali Antonio Mancini, Giuseppe De Nittis, Giovanni Boldini e Francesco Netti, Juana Romani) e nella presenza di artisti francesi a Roma (come i pensionnaires di Villa Medici). Tali interazioni includono anche artisti di altre nazionalità, residenti o di passaggio nelle due città.

Parigi per le sue Accademie private, gallerie d’arte, Salon e per le esposizioni universali e internazionali, appare come un ambiente liberale e cosmopolita in grado di favorire gli scambi tra artisti di diversi orizzonti e di promuovere l’avvio e lo sviluppo di carriere artistiche. Se la capitale francese continua a esercitare un irresistibile fascino sugli artisti stranieri, offrendo loro una visibilità senza pari e un riconoscimento professionale da parte del pubblico, della critica e dei collezionisti, Roma cerca di distaccarsi dal suo tradizionale sistema artistico per avvicinarsi alla modernità parigina. Una strategia che sembra racchiudere un certo paradosso, considerando che l’Italia in quegli anni cerca di costruire una propria identità artistica e nazionale. Gli artisti giungono a Roma non solo per il suo patrimonio antico e barocco, ma anche per integrarsi in una comunità artistica internazionale particolarmente vivace. Le manifestazioni artistiche romane si moltiplicano e si diversificano, attirando un’ampia gamma di pubblici e artisti (dai rappresentanti dell’Italia post-unitaria agli artisti stranieri residenti a Roma, fino agli artisti ecclesiastici, ecc.). Analogamente a quanto già avvenuto a Parigi, la figura del critico d’arte acquisisce una legittimità in grado di esercitare un’influenza decisiva sulle carriere degli artisti.

Per comprendere l’emergere di questo fenomeno culturale, questa giornata di studi si propone di analizzare la costruzione dei percorsi artistici tra il 1870 e il 1918 in due centri culturali cosmopoliti – la Roma Sabauda e la Parigi della Terza Repubblica – attraverso i viaggi, le reti di socialità, le formazioni artistiche, i luoghi di esposizione e le strategie professionali, indicatori di transferts artistici. In questa occasione, si riuniranno le comunicazioni che esplorano le tematiche evocate, e che potenzialmente ne propongano di nuove, in una prospettiva di dialogo transdisciplinare tra storia dell’arte, storia culturale, storia sociale, storia delle istituzioni, museologia e sociologia.

Le riflessioni delle relatrici e dei relatori potranno inserirsi in uno dei quattro assi principali:

  • I luoghi di apprendimento: accademie/ateliers, dipendenza/indipendenza accademica, gallerie e musei come spazi di formazione, borse di viaggio.
  • Le reti di socialità: relazioni all’interno degli ateliers, comunità artistiche e ateliers fondati su criteri nazionali, religiosi o di genere, sostenitori dei principi classici o della modernità, il Salon e le esposizioni delle Società d’arte, artisti viaggiatori.
  • Le strategie di carriera: riconoscimento professionale presso il pubblico romano/parigino, ruolo dei critici d’arte, essere o diventare un artista parigino o romano, integrare una collezione pubblica o privata a Parigi o Roma, ricevere commissioni private o pubbliche a Parigi o a Roma.
  • Il contesto delle esposizioni internazionali e universali: carattere nazionale e internazionale, rappresentare il proprio paese o la propria fede, tensione tra modernismo e storicismo, scuola nazionale, ricezione critica.

La journée d’études se tiendra le 11 avril 2025 à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris. Elle s’adresse aux étudiants du troisième cycle (futurs conservateurs, doctorants), jeunes docteurs et post-doctorants. Les propositions sont acceptées en trois langues : français, italien et anglais (1500-2000 signes, espaces compris). Elles doivent être accompagnées d’une courte biographie (1500 signes maximum, espaces compris) et envoyées avant le 5 décembre inclus à l’adresse suivante : romeparisXIX@gmail.com

La giornata di studi si terrà l’11 aprile 2025 presso l’Istituto Nazionale di Storia dell’Arte (INHA) a Parigi. Si rivolge a studenti di terzo ciclo (candidati in possesso di Laurea Specialistica, dottorandi), giovani dottori e post-dottorandi. Le proposte saranno accettate in tre lingue: francese, italiano e inglese (1500-2000 caratteri, spazi inclusi) e dovranno essere accompagnate da una breve biografia (massimo 1500 caratteri, spazi inclusi) e inviate entro il 5 dicembre incluso al seguente indirizzo: romeparisXIX@gmail.com

 

Comité d’organisation / Comitato organizzatore:

Victoria Arzhaeva, doctorante en Histoire de l’art contemporain, École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (Histara)

Francesca Romana Posca, doctorante contractuelle en Histoire de l’art contemporain, Université Bordeaux Montaigne (Centre de recherches en histoire de l’art – F.-G. Pariset – UR 538), Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)

Comité scientifique / Comitato scientifico:

Alain Bonnet, professeur émérite en Histoire de l’art contemporain, Université de Bourgogne (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches « Sociétés, Sensibilités, Soin » – UMR CNRS 7366)

Giovanna Capitelli, professoressa di Museologia, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)

Laura Iamurri, professoressa di Storia dell’arte contemporanea, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)

Marion Lagrange, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain, Université Bordeaux Montaigne (Centre de recherches en histoire de l’art – F.-G. Pariset – UR 538)

Isabelle Saint-Martin, directrice d’études en Arts visuels et christianisme (XIXe – XXIe siècles), École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (Histara)

 

 

Bibliographie indicative / Bibliografia indicativa:

BENJAMIN Walter, Paris, capitale du XIXe siècle. Livre des passages, trad. de l’allemand par Jean Lacoste, Paris, Le Cerf, 1989.

BOUILLON Jean-Paul, DUBREUIL-BLONDIN Nicole et alii (éd.), La promenade du critique influent : anthologie de la critique d’art en France, 18501900, Paris, Hazan, 2010 (rééd.).

BONFAIT Olivier (a cura di), Maestà di Roma. Da Napoleone all’unità d’Italia: da Ingres a Degas, artisti francesi a Roma, catalogo della mostra (Roma, Académie de France à Rome-Villa Medici, 7 marzo – 29 giugno 2003), Milano, Mondadori Electa, 2003.

BONNET Alain, LAVIE Juliette et alii (dir.), Art et transmission : l’atelier du XIXe au XXIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. Art & société, 2014.

BONNET Alain, L’Artiste itinérant – Le Prix du Salon et les bourses de voyage décernés par l’État français aux expositions annuelles des artistes vivants, Paris, Mare & Martin, 2016.

BONNET Alain et DRUGEON Fanny (dir.), Passages à Paris : artistes étrangers à Paris de la fin du XIXe à nos jours, Paris, Mare & Martin, 2024.

CHARLE Christophe et ROCHE Daniel (dir.), Capitales culturelles, capitales symboliques, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2002.

CHARLE Christophe (dir.), Le temps des capitales culturelles XVIIIeXXe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2009.

LAGRANGE Marion, Les Peintres italiens en quête d’identité (Paris, 1855-1909), Paris, CTHS-INHA, 2010.

LAMBERTI Maria Mimita, «Le mostre d’arte in Italia: gli studi recenti ed alcuni esempi», in HANSMANN Martina e SEIDEL Max (a cura di), Pittura italiana nell’Ottocento, Venezia, Marsilio, 2005, p. 179–198.

LOBSTEIN Dominique, Les Salons au XIXe siècle. Paris, capitale des arts, Paris, La Martinière, 2006.

MONTANI Giovanna, La Società degli Amatori e Cultori delle Belle Arti in Roma. 1829-1883, tesi di dottorato, Università degli Studi Roma Tre, CINELLI Barbara (sulla tutela di), 2007.

PESCI Flavia, PIRANI Federica & RAIMONDI Gloria (a cura di), Roma. Nascita di una capitale: 1870 – 1915, catalogo della mostra (Roma, Museo di Roma, Palazzo Braschi, 4 maggio 26 settembre 2021), Roma, De Luca Editori d’Arte, 2021.

PIANTONI Gianna & PINGEOT Anne (a cura di), Italies: 1880-1910. L’art italien à l’épreuve de la modernité, catalogo della mostra (Roma, Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, 22 dicembre 2000 – 11 marzo 2001; Parigi, Musée d’Orsay, 9 aprile – 15 luglio 2001), Torino & Londra, Società editrice Umberto Allemandi; Parigi, RMN, 2001.

PICONE PETRUSA Mariantonietta, PESSOLANO Maria Raffaela & BIANCO Assunta, Le grandi esposizioni in Italia 1861-1911: la competizione culturale con l’Europa e la ricerca dello stile nazionale, Napoli, Liguori, 1988.

POULOT Dominique, PIRE Jean-Miguel et BONNET Alain (dir.), L’Éducation artistique en France. Du modèle classique et scolaire aux pratiques actuelles. XVIIIe-XIXe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. Art & société, 2010.

SUSINNO Stefano (progetto), PINTO Sandra et alii (a cura di), Maestà di Roma. Da Napoleone all’unità d’Italia: universale ed eterna, capitale delle arti, catalogo della mostra (Roma, Scuderie del Quirinale, Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, 7 marzo – 29 giugno 2003), Milano, Mondadori Electa, 2003.

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