Appel à candidature : Bourses du DFK sur le thème de la répétition (Paris, 1er septembre 2013)

Dans le cadre du sujet annuel 2013/2014  RÉPÉTITION,  sous la direction d’Andreas Beyer (DFK) et Etienne Jollet (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne), coordination scientifique par Markus Rath (DFK), le Centre allemand d’histoire de l’art à Paris offre, à partir du 1er septembre 2013, plusieurs bourses de recherche (durée de 12 mois). Si vous êtes diplômé en histoire de l’art ou une autre discipline proche (Master 2 ou doctorat)  et si vos recherches portent sur le sujet annuel, nous vous invitons à nous adresser votre candidature (Curriculum vitae, diplômes, liste des publications, deux lettres de recommandation établies par des professeurs d’université), ainsi qu’un projet de recherche (3 pages maximum suivies d’un échéancier et d’une bibliographie) avant le 8 avril 2013.

Le Centre Allemand d’Histoire de l’Art accepte également les candidatures hors du sujet annuel, mais dont les sujets sont susceptibles de correspondre avec d’autres thèmes de recherche promus par le centre.

Merci de nous envoyer votre candidature sous forme électronique à l’adresse suivante : sekretariat@dt-forum.org.
Plus d’informations : http://www.dtforum.org

DFK, Thème annuel 2013/2014

 Répétition/Wiederholung
Il faut du courage pour vouloir la répétition. (Søren Kierkegaard)

La notion de « répétition » doit être entendue de manière large, dans la variété des modes selon lesquels le même et l’autre (mais aussi l’identique et le différent, le semblable et le dissemblable, l’original et la copie, l’originel et le subséquent) s’articulent dans les arts visuels. Pour l’année universitaire 2013/2014, le Centre allemand d’histoire de l’art de Paris consacre son thème annuel à l’idée de « répétition », dans toute la variété des approches qu’elle peut initier. Afin d’attribuer des bourses de recherches, un appel à candidature sera lancé : il s’adresse à tout chercheur dont le projet concerne cette thématique dans les domaines de l’histoire et de la théorie de l’art. L’on propose cependant trois grands axes susceptibles d’accueillir les propositions.

Le premier est d’ordre ontologique : il correspond aux travaux portant sur certains aspects fondamentaux de la création. Ainsi la réflexion sur la dimension centrale pour les arts, notamment en Occident, qu’est l’imitation : de la nature (et de celle-ci en tant que processus répétitif  d’effectuation des lois qui la régissent) ; des maîtres ; des modèles, ainsi que des valeurs opposées : l’affirmation de la différence ; les questions de la « nouveauté », de l’ « originalité ».

Une deuxième perspective pourrait être l’inscription de la répétition dans le processus social de création : son rôle dans l’apprentissage ; dans la distinction entre art, artisanat, technologie ; dans la réflexion sur l’œuvre reproductible ou non (la reproduction par la gravure ; par la copie ; les « tirages » ; les œuvres « autographes » et « allographes » selon N. Goodman). La troisième dimension pourrait être la thématisation de la répétition : l’esthétique du minimal ; la question de la répétition stérile (mythe de Sisyphe, tombeau des Danaïdes ; art et mélancolie ; art et compulsion) ; de la répétition fertile (« wieder-holen » ou « ré-pétition » signifiant l’un et l’autre « aller chercher à nouveau ») : variations, adaptations, traductions.

Le deuxième volet concerne la répétition dans ses rapports à la spatialité. Sont bienvenus les projets sur la question de la mesure (la plus petite unité répétée, définissant l’ensemble – ainsi la symmetria en architecture, la commensurabilité), dont on sait l’importance en Occident ; la réflexion sur l’ornemental et le décoratif et les questions de psychophysiologie de la perception qui leur sont associées ; la répétition dans l’œuvre : les logiques d’ accumulation et de variation (copia et varietas) ; l’œuvre multiple ; les séries ; les variantes ; les phénomènes de diffusion (via les divers types de copies, de la gravure à la « mise en ligne ») ; la circulation des artistes et le rapport entre institutions similaires (ainsi entre académies, ateliers, écoles) ; la circulation des modèles ; la duplication des archétypes (les « Versailles » en Europe) et la multiplication du même (la logique de la « chaîne » commerciale) ; le rapport à la propagande et aux mass-medias ; la répétition incontrôlée (la saturation d’informations) ; mondialisation et standardisation.

Le troisième porte sur répétition et temporalité – ou temporalités. Celle du monde tout d’abord, au travers de l’étude des conceptions du devenir historique, avec l’opposition majeure entre modèles linéaire et cyclique. Celle de la société ensuite : étude des rituels, des cérémonies, des traditions ; du temps mesuré ; la « répétition » comme préparation avant l’exécution. Celle de l’homme, dans son rapport à l’œuvre : la question centrale de l’aperception du rythme, articulation, dans les arts visuels, de l’espace et du temps ; les effets psychophysiologiques – ainsi le « déjà vu ». Enfin, celle de l’œuvre elle-même: la manière dont les « répétitions », les ricordi, les reproductions troublent et enrichissent le rapport entre production et réception ; la question d’une historicité de l’œuvre d’art ; le problème de l’anachronisme ; l’évolution et le retour du même (la « pathosformel ») ; la réflexion sur l’historicité de l’art – la répétition comme défi à l’ « histoire de l’art ».

Compte tenu de l’orientation internationale du Centre allemand d’histoire de l’art de Paris, il s’agira d’aborder cette thématique en accordant une place particulière aux sujets et débats allemands et français. Le travail de recherche des boursiers sera encadré par des workshops et ateliers de lecture et inclura un programme de conférences et d’excursions. L’année d’étude sera clôturée par un colloque scientifique.

L’appel à candidature pour une bourse annuelle s’adresse à des doctorants en histoire de l’art et des disciplines voisines travaillant sur des sujets en lien plus ou moins étroit avec la problématique exposée ci-dessus. Nous souhaitons que le sujet soit abordé à travers une perspective diachronique, internationale et incluant différents genres artistiques.

Direction : Andreas Beyer (DFK)/Etienne Jollet (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne)
Coordination scientifique : Markus Rath (DFK)

Délai de candidature : 8 avril 2013.

Merci de nous envoyer votre candidature accompagnée des documents habituels (description du projet, diplômes, curriculum vitæ, liste de publications, lettre de recommandation des tuteurs)  sous forme électronique à l’adresse suivante : sekretariat@dt-forum.org.

 

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