Appel à candidatures : Bourses annuelles au Centre allemand d’histoire de l’art, Paris 2020/2021 : Street Art
Date limite des candidatures : 15 avril 2020
Durée : 12 mois à compter du 1er septembre 2020
Dans le cadre de son sujet annuel 2020-2021, le Centre allemand d’histoire de l’art Paris propose plusieurs bourses de recherche sur le thème du street art. Les termes street art ou urban art recouvrent différentes formes par lesquelles les artistes interviennent, depuis les années 1960, dans l’animation de l’espace public urbain, à travers une tentative de contrecarrer la monotonie et le caractère inhospitalier des villes, mais aussi leur transformation en zones commerciales, déplorés à l’envi. Cette forme d’art est indissociable de la question des acteurs auxquels appartient l’espace public urbain. Cette interrogation a été mise sur le devant de la scène d’une part sur le plan politique, à travers les luttes pour la démocratisation de la société occidentale depuis les années soixante, et d’autre part sur le plan de la recherche académique, par le biais du débat non moins politique autour de l’espace public. Aux formes autorisées qui structurent l’espace urbain s’opposent des formes non autorisées — le plus souvent des graffitis – lesquelles visent une réappropriation à la fois subversive et ironique de cet espace. Les tagueurs, issus des subcultures jeunes, en sont une expression particulière : affectionnant en particulier les moyens de transport publics – trains, métros, tramways, bus – comme supports pour leurs formes ornementales et leurs inscriptions graphiques, ils développent fréquemment un langage propre, compréhensible uniquement par les initiés.
Ces formes illicites se sont accompagnées d’une mise en question radicale des fonctionnements du monde de l’art. En effet, ces œuvres ne sont pas conçues pour durer et questionnent les fondements du marché de l’art. Le caractère anonyme des artistes ou des collectifs ainsi que le travail sous nom d’emprunt interrogent en outre le principe de l’auctorialité. De ce fait, le street art s’est retrouvé au cœur de débats fondamentaux sur l’art et sa signification sociale, et les formes qu’il a engendrées ont influencé de façon durable les évolutions de l’art contemporain.
Paris est l’un des plus importants foyers européens du street art. Les œuvres non autorisées, en particulier, dévoilent en permanence de nouvelles formes : depuis les mosaïques en passant par les peintures au pochoir et à la bombe, jusqu’aux œuvres d’abord préparées sur papier avant d’être transférées sur les murs, autant de stratégies qui portent la marque de la nécessité d’une exécution rapide, puisque ces créations sont le plus souvent illégales. À Paris, on constate néanmoins que ces formes illicites s’intègrent à la scène artistique, situation sur ce point très similaire à celle de New York. Une comparaison entre Paris et Berlin permettrait, quant à elle, de dégager les spécificités de leurs scènes respectives. Enfin, une observation des tendances actuelles dans des villes comme São Paulo, Mexico City, ou encore Montréal, pourrait être envisagée.
Prenant la situation parisienne comme point de départ, un groupe de chercheurs au DFK Paris étudiera les différentes formes du street art ; ses relations, oscillant entre rejet et affirmation, avec le monde de l’art ; ses réseaux internationaux ; les influences qui l’ont nourri aussi bien que celles qu’il a exercées sur l’évolution de l’art contemporain. À cet effet, le DFK Paris propose des bourses de recherche d’une durée de 12 mois à compter du 1er septembre 2020. Sont invitées à postuler les personnes disposant d’un diplôme d’études supérieures (master et/ou doctorat) en histoire de l’art ou dans une discipline apparentée, et dont les travaux sont en rapport avec cette thématique. Les dossiers de candidatures devront comporter les éléments usuels (CV, copies de diplômes et/ou relevés de notes, le cas échéant liste de publications, lettres de recommandation des directeurs de thèse ou de mémoire) ainsi qu’une description du projet de recherche (3 pages maximum, accompagnées d’un échéancier et d’une bibliographie) et peuvent être envoyés au DFK Paris jusqu’au 15 avril 2020. (Les réponses, positives comme négatives, seront communiquées courant mai 2020.)
Par ailleurs, le DFK Paris accueille volontiers les candidatures en dehors du sujet annuel mais en lien avec d’autres champs de recherche de l’institut. Les langues de travail sont l’allemand, le français et l’anglais. Une connaissance au moins passive de l’allemand et du français est attendue. Nous vous remercions d’envoyer votre candidature par voie électronique en un seul fichier (ne dépassant pas 10 Mo) à l’adresse suivante : stipendien@dfk-paris.org.
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