Appel à communication : « Circulations des objets et des œuvres asiatiques sur le marché de l’art parisien (1789-1914) » (23 mai 2023, Paris)

Appel à communication : « Circulations des objets et des œuvres asiatiques sur le marché de l’art parisien (1789-1914) » (23 mai 2023, Paris)

Date de la journée : 26 mai 2023 – Salle Vasari (Paris, INHA)

Echéance de l’appel à communication : 10 décembre 2022

Cette journée d’étude s’organise dans le cadre du programme de recherches « Collectionneurs, collecteurs et marchands d’art asiatique en France 1700-1939 » mené par l’INHA.

Tout au long du XIXe siècle, des objets et des œuvres asiatiques circulent sur le marché parisien. Fraîchement débarqués via les ports principaux de Marseille et Le Havre ou mis en vente après plusieurs générations passées sur la cheminée d’un hôtel particulier, ils sont vendus, échangés, font l’objet de commentaires et d’études et intègrent parfois les musées. Leur diversité est remarquable : porcelaines, estampes, bronzes, étoffes, livres ou gravures du Japon et d’ailleurs, ils ont pu être produits il y a quelques mois ou quelques siècles.

Suite à la Révolution française, le marché de l’art parisien connaît un nouvel essor. Peu à peu, celui-ci s’organise, en témoigne la loi d’établissement des commissaires-priseurs (1801) et l’importance prise par l’hôtel des ventes Drouot dans la seconde moitié du siècle. Le marché de l’art s’expose également lors des grandes manifestations que sont les Expositions universelles parisiennes (1855, 1867, 1878, 1889, 1900). Les contacts entre la France et l’Asie sont marqués, au XIXe siècle, par les conquêtes coloniales, la présence militaire, et les activités diplomatiques, commerciales et missionnaires françaises sur le continent.

Avec pour ambition de dépasser l’approche monographique et l’inventaire des collections développé par le programme de recherche « Collectionneurs, collecteurs et marchands d’art asiatique en France 1700-1939 », la journée sera consacrée au marché de l’art asiatique parisien, abordé sous le prisme de la circulation des objets. La question du marché des objets et œuvres asiatiques à Paris a déjà été bien été étudiée pour la période moderne, tant pour ce qui concerne l’approvisionnement de ce marché que pour ce qui touche aux modalités de consommation (notamment leur transformation par les marchands merciers, leur achat par l’aristocratie, leur intégration dans les intérieurs). En revanche la situation de ces objets et œuvres asiatiques à Paris au XIXe siècle reste mal connue. L’étude de leur circulation invite à considérer les différents acteurs permettant ces échanges. Le marchand parisien semble s’imposer comme leur figure de proue ; néanmoins, cette appellation regroupe des réalités diverses, ainsi que de nombreux intermédiaires, français et étrangers. Le marchand et la marchande se trouvent rejoints par des personnalités et des institutions aux motivations plurielles. Ces acteurs et ces objets évoluent dans des espaces qu’il convient de situer : leur géographie regroupe à la fois les provenances, les moyens de circulation, ainsi que les espaces dans lesquels évoluent les acheteurs à Paris. Les contacts ainsi créés autour des objets dépassent finalement la seule place parisienne, qui voit, au XIXe siècle, de nombreux acteurs étrangers y évoluer.

Plusieurs axes sont proposés pour la journée :

–          Les réseaux marchands : quels sont les intermédiaires des enseignes parisiennes, comment celles-ci s’organisent-elles et quels sont les échanges, informels et formels qui se créent autour de l’acte d’achat ? Comment le marché a-t-il été alimenté (provenances, rapports belliqueux et diplomatiques, approvisionnement auprès de collections anciennes) ?

–          Réactions esthétiques : collectionneurs, artistes et littérateurs, voient et commentent les objets présents sur le marché. Comment ces objets en circulation ont-ils été appréhendés par le monde de l’art ? Quels mots pour les décrire et quels liens avec les productions artistiques de cette époque (inspiration, transformation, réutilisation, mise en scène des objets et des œuvres asiatiques) ?

–          Statut patrimonial : Quel statut pour les objets et les œuvres asiatiques en circulation sur le marché ? Quels processus (patrimonialisation, structuration du marché, développement de l’expertise, évolution des connaissances, questions d’authenticité et valeur financière) ont pu impacter la perception de ceux-ci ?

Les communications, d’une vingtaine de minutes, pourront porter sur un ou plusieurs de ces axes et pourront être prononcées en anglais ou en français. Bien que les objets et les œuvres japonaises et chinoises soient jusqu’à aujourd’hui le sujet de la plupart des études sur les arts asiatiques à Paris, cette journée pourra être l’occasion de soulever la présence d’autres productions sur ce marché, dans les limites géographiques qui sont celles du projet de recherche de l’INHA (de la Sibérie orientale à l’Asie du Sud-Est en incluant l’Inde et l’Extrême-Orient). Par ailleurs, du fait du peu d’études aujourd’hui disponibles sur la période qui court de 1789 aux années 1850, les propositions traitant de cette période sont encouragées.

La journée se tiendra en présentiel à Paris (INHA, salle Vasari) le 26 mai 2023. Les frais de voyage seront pris en charge par l’INHA pour les intervenants ne résidant pas à Paris.

Les propositions de communication, soit individuelles, soit collectives (en proposant un panel de deux à trois intervenants) pourront être envoyées avant le 10 décembre 2022 sous forme d’un titre et d’un résumé de 3000 signes, accompagnées d’une présentation (avec bibliographie) du ou des intervenants, à l’adresse suivante : yongsong.zheng@inha.fr et pauline.guyot@inha.fr. En cas de réponse positive, il sera demandé aux intervenants de communiquer aux organisateurs le texte de leur présentation trois semaines avant la date de tenue de la journée.

Comité d’organisation :

Lucie Chopard (AMU), Pauline Guyot, Yongsong ZHENG (INHA)

Comité scientifique :

Pauline d’Abrigeon (Fondation Baur, Genève)

Ting Chang (Nottingham University)

Lucie Chopard (AMU)

Elizabeth Emery (Montclair State University)

Antoine Gournay (Sorbonne Université)

Christophe Marquet (EFEO)

Juliette Trey (INHA)

 

Sélection bibliographique :

“Asian Art: The Formation of Collections”, numéro du Journal for Art Market Studies, vol. 4, no. 2, 2020.

Bracken Susan, Gàldy Andrea M. et Turpin Andrea (ed.), Collecting East and West [2013], Cambridge Scholars Publishing, 2016.

Chang Ting, Travel, Collecting and Museums of Asian Art in Nineteenth-Century Paris, Paris, Ashgate, 2013.

Chopard Lucie, « Chinese Porcelain Enters The Louvre: A Collector, His Dealers and The Parisian Art Market », Journal for Art Market Studies, vol. 4, n°2, 2020.

Coquery Natacha (dir), La boutique et la ville. Commerces, commerçants, espaces et clientèles XVIe-XXe siècles, Tours, publication de l’université François Rabelais, 2000.

Da Costa Kaufmann Thomas, Dossin Catherine et Joyeux-Prunel Béatrice (dir.), Circulations in The Global History of Art, Ashgate, 2015.

Emery Elizabeth, Reframing Japonisme : Women and the Asian Art Market in Nineteenth Century France, 1853-1914, London, New York, Bloomsbury Visual Arts, 2020.

Howald Christine et Saint-Raymond Léa, « Tracking Dispersal: Auctions Sales from the Yuanmingyuan Loot in Paris in the 1860s », Journal for Art market Studies, 2018, vol 2, n°2. https://doi.org/10.23690/jams.v2i2.30.

Kopytoff Igor, « The Cultural Biography of Things: Commodization as Process », dans The Social Life of Things. Commodities in Cultural Perspective, Appadurai Arjun (dir.), Cambridge University Press, 1986, p. 64-91.

Koyama-Richard Brigitte, Le Japon à Paris. Japonais et japonisants de l’ère meiji aux années 1930, Lyon, Nouvelles Éditions Scala, 2018.

Lacambre Geneviève, À l’aube du japonisme. Premiers contacts entre la France et le Japon au XIXe siècle, cat. exp., Paris, Maison de la culture du Japon, 22 novembre 2017 – 20 janvier 2018, Paris, Maison de la culture du Japon à Paris, 2017.

Laureillard Marie et Patin Cléa (dir.), À la croisée de collections d’art entre Asie et Occident, du XIXe siècle à nos jours, Paris, Hémisphères Éditions, 2019.

Metrick-Chen Lenore. Collecting Objects / Excluding People : Chinese Subjects and American Visual Culture, 1830-1900, Albany, NY, SUNY Press, 2012.

Meyer Karl E. et Brysac Shareen Blair. The China Collectors. New York, Palgrave MacMillan, 2015.

Moscatiello Manuela, Le Japonisme de Giuseppe de Nittis : un peintre italien en France à la fin du XIXe siècle, Bern, New York, Peter Lang, 2011.

O’Brien David (dir.), Civilisation and Nineteenth-Century Art, a European Concept in Global Context, Manchester, Manchester University Press, 2016.

Plaud-Dilhuit Patricia (dir.), Territoires du japonisme, Presses universitaires de Rennes, 2014.

Quette Béatrice (dir.) Japon japonismes, cat. exp., Paris, Musée des arts décoratifs, 15 novembre 2018 – 3 mars 2019, Paris, MAD, 2018.

Reitlinger Gerald, The Economics of Taste: Rise and Fall of Picture Prices 1760-1960, New York, Hacker Art Books, 1982, 3 vol.

Saint-Raymond Léa, À la conquête du marché de l’art : le Pari(s) des enchères, 1830-1939, Paris, Classiques Garnier, 2021.

Savoy Bénédicte, Guichard Charlotte et Howald Christine (ed.), Acquiring Cultures. Histories of World Art on Western Markets, Boston, Berlin, De Gruyter, 2018.

Ten-Doesschate Chu, Petra et Ning Ding (dir.). Qing Encounters : Artistic Exchanges Between China and the West, Los Angeles, Getty Research Publications, 2015.

Vignon Charlotte, Duveen Brothers and the Market for Decorative Arts, 1880-1940, New York, The Frick Collection, 2019.

 

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