Appel à contributions – colloque: « PERFORMATIVITÉS NOIRES. Archives des corps noirs dans l’art de la performance en Amérique latine : une esthétique diasporique ? »

(A continuación, la versión en español)

De mai à décembre 2022, l’Institut national d’histoire de l’art (au sein du domaine « Histoire de l’art mondialisée ») accueille un séminaire exploratoire sur les dialogues entre les présentations des corps catégorisés comme noirs et afro-descendants dans la performance et dans les cultures visuelles contemporaines en France [en ligne].

Faisant suite à ce séminaire, et aux différentes questions qui l’ont accompagné, l’INHA organise, les 12 et 13 janvier 2023, un colloque international consacré aux pratiques performatives diverses menées et développées par des sujets et communautés noirs à l’échelle d’un territoire plus vaste, celui de l’Amérique latine. Cet événement reçoit le soutien de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et de la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

Dédié aux performances artistiques dans une dimension élargie, le colloque « Performativités Noires », par son sujet, a pour ambition de porter un regard nouveau sur les répertoires de ces arts dans l’espace géographique, politique, social et économique de l’Amérique latine. Le but étant de discuter les transformations de la catégorie « performance » à partir de la présence du corps noir et du renouvellement de sources matérielles et immatérielles, terrains, méthodes et formats de recherche que cette présence demande. Pour cela, le colloque s’intéressera également à toutes les manifestations théâtrales, musicales, dansantes, rhétoriques, rituelles, guerrières et vestimentaires qui conservent, transforment ou soulignent les savoirs des communautés noires d’héritage africain, afro-descendantes et créoles, en Amérique latine.

La performance fait souvent l’objet d’une actualisation critique, et cela en raison des évolutions des problématiques, d’une part, sur les spécificités des corps et identités (féminins, afro-féminins, amérindiens, trans, noirs, blancs, etc.) dans l’espace de l’art en contre-opposition de l’image d’un corps universel, d’autre part, sur les frontières entre le corps performeur et celui d’un sujet-artiste. Depuis les années 1990, une attention dite ethnographique a été ajoutée comme outil critique et méthodologique aux recherches en histoire de l’art sur les actions performatives qui entrainent des répertoires de cultures propres aux communautés noires, la dimension esthétique et plastique de ces cultures ayant été occultée.

Dans les années 2000, le regard porté sur un art dont les corps noirs sont devenus support et espace principal de travail invite à questionner sur les généalogies de la performance et sur les particularités apportées par ces corps à cet art. Quelles sont les références soulevées et utilisées dans les œuvres ? Quelles sont leurs histoires de migration, de circulation et de préservation des gestes et des pratiques ? Comment ils ont été transformés par les transits forcés en l’« Atlantique » ? Comment les corps (individuel et collectif) deviennent support de ces pratiques ? Comment des « vocabulaires de gestes » font dialoguer ou distinguer les pratiques autour du corps dans les communautés de résistance tels que les quilombos au Brésil, les palenques en Colombie, les sociétés des Boni/Aluku et Djuka au Suriname et d’autres pratiques de marronage aux Caraïbes ? Quelles pratiques performatives créolisées se seraient développées en dehors de ces espaces, au sein des plantations et des espaces urbains des métropoles coloniales, par exemple ? Qu’en est-il du développement de ces pratiques dans les espaces théâtraux, intellectuels et militants ? Les exemples des théâtres noirs du xxe siècle, des fêtes dites populaires ou encore des écrits de résistance peuvent ainsi être étudiés. Quelles approches pour ces pratiques en vue de rendre compte de leur procédés plastiques ? Quelles places dans l’histoire de l’art ? De quelle façon elles sont transformées en matériel artistique ? Et sur le corps de l’artiste performeur ?

Pour réfléchir à ces questions, nous invitons à soumettre des propositions de contributions de formats divers (communications, interventions artistiques, entre autres) sur des travaux de performance qui relèvent de la scène artistique, manifestations visuelles, sonores et spatiales en Amérique latine. Par les discussions du vaste et complexe répertoire des façons de performer menées par des sujets noirs, le colloque souhaite développer un espace d’échange interdisciplinaire autour des esthétiques relevant de la diaspora africaine et des instrumentalisations des corps comme archives mémorielles. Dans cette perspective de croisement des disciplines (histoire, histoire de l’art, anthropologie, linguistique, littérature, histoires des religions, entres autres) et des pratiques, les contributions pourront par exemple mettre en avant et en dialogue les axes suivants :

· Prises de parole et écriture comme actions performatives ;

· Performer le langage ;

· Transformations de gestes de violence en mouvements dans l’art ;

· Performances de genre ;

· Fabrication des identités afro-diasporiques ;

· Corps noirs dans les espaces traditionnels d’art ;

· Théâtres noirs en Amérique latine ;

· Rites et performances ;

· Mémoires, danses et histoire des corps ;

· Espaces collectifs comme stratégies de résistance ;

· Performativités des objets ;

· Archives (matérielles et immatérielles), recherche et création ;

· Nouvelles compréhensions du temps et de l’espace.

Les propositions (400 mots au plus) devront être envoyées au plus tard le 05 septembre 2022, accompagnées d’une courte bio-bibliographie à vivian.braga-dos-santos@inha.fr

Les participants recevront une réponse le 30 septembre 2022.

Les propositions peuvent être en français, espagnol, portugais ou anglais. En revanche, les échanges du colloque auront lieu en français et en espagnol.

Dates du colloque : 12 et 13 janvier 2023 à l’Institut national d’histoire de l’art.

Comité scientifique
Vivian Braga dos Santos (INHA); Cécile Fromont (université de Yale); Jean Hébrard (Mondes Américains/EHESS); Leda Martins (Universidade Federal de Minas Gerais – Brésil); Javier Mojica Madera (Universidad del Valle – Colombie); Zahia Rahmani (INHA); Dominique Taffin (Fondation pour la mémoire de l’esclavage) et Elvan Zabunyan (université Rennes 2)

Direction scientifique

Vivian Braga dos Santos (Pensionnaire pour le domaine « Histoire de l’art mondialisée » – INHA)

 

Informations pratiques

Colloque international organisé par l’Institut national d’histoire de l’art, avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

Date limite de l’envoi : avant le 05 septembre 2022

vivian.braga-dos-santos @ inha.fr

Colloque bilingue français-espagnol.

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Llamado à comunicación – Coloquio

PERFORMATIVIDADES NEGRAS

Archivos de cuerpos negros en el arte de la performance latinoamericana: ¿una estética diaspórica?

De mayo a diciembre de 2022, el Institut national d’histoire de l’art acoge un seminario exploratorio sobre los diálogos entre las presentaciones de los cuerpos categorizados como negros y afrodescendientes en la performance y en las culturas visuales contemporáneas en Francia [en línea].

Como seguimiento de este seminario, y de las diversas cuestiones que lo acompañaron, el INHA organiza un coloquio internacional los días 12 y 13 de enero de 2023. El coloquio es dedicado a las diversas prácticas performativas realizadas y desarrolladas por los sujetos y comunidades negras a escala de un territorio más amplio, el de América Latina. Este evento científico cuenta con el apoyo de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage y la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

Dedicado a las performances artísticas en una dimensión más amplia, el coloquio “Performativités Noires”, por su temática, pretende dar una nueva mirada a los repertorios de estas artes en el espacio geográfico, político, social y económico de América Latina. El objetivo es discutir las transformaciones de la categoría “performance” a partir de la presencia del cuerpo negro y la renovación de las fuentes materiales e inmateriales, de los campos, métodos y formatos de investigación que esta presencia requiere. Para ello, el coloquio se centrará también en todas las manifestaciones teatrales, musicales, dancísticas, retóricas, rituales, bélicas y de vestimenta que conservan, transforman o ponen de relieve los conocimientos de las comunidades negras de herencia africana, afrodescendiente y criolla, en América Latina.

El arte de la performance se actualiza a menudo de forma crítica, debido a la evolución de las cuestiones relativas, por un lado, a las especificidades de los cuerpos y las identidades (femenina, afro-femenina, amerindia, trans, negra, blanca, etc.) en el espacio del arte, en oposición a la imagen de un cuerpo universal y, por el otro, a los límites entre el cuerpo escénico y el cuerpo de un sujeto-artista. Desde la década de los noventa, se ha añadido el llamado enfoque etnográfico como herramienta crítica y metodológica a la investigación en historia del arte sobre las acciones performativas que conllevan repertorios de culturas específicas de las comunidades negras, habiéndose oscurecido la dimensión estética y plástica de estas culturas.

En la década de 2000, la mirada a un arte en el que los cuerpos negros se han convertido en el principal medio y espacio de trabajo invita a preguntarse sobre las genealogías de la performance y las particularidades que estos cuerpos le aportan. ¿Qué referencias se plantean y utilizan en las obras? ¿Cuáles son sus historias de migración, circulación y conservación de gestos y prácticas? ¿Cómo se han transformado por los tránsitos forzados en el “Atlántico”? ¿Cómo se convierten los cuerpos (individuales y colectivos) en el medio de estas prácticas? ¿Cómo dialogan o se distingen los “vocabularios de gestos” de las prácticas en torno al cuerpo en comunidades de resistencia como los quilombos en Brasil, los palenques en Colombia, las sociedades Boni/Aluku y Djuka en Surinam y otras prácticas de cimarronaje en el Caribe? ¿Qué prácticas performativas criollas se habrían desarrollado fuera de estos espacios, en las plantaciones y en los espacios urbanos de las metrópolis coloniales, por ejemplo? ¿Y el desarrollo de estas prácticas en espacios teatrales, intelectuales y activistas? Se pueden estudiar los ejemplos de los teatros negros del siglo XX, las llamadas fiestas populares y los escritos de resistencia. ¿Qué enfoques hay que dar a estas prácticas para dar cuenta de sus procesos plásticos? ¿Cuáles son sus lugares en la historia del arte? ¿Cómo se transforman en material artístico? ¿Y sur el cuerpo del artista performer?

Para reflexionar sobre estas cuestiones, invitamos a presentar propuestas de contribuciones en diversos formatos (ponencias, intervenciones artísticas, entre otros) sobre trabajos de performance que forman parte de la escena artística, visual, sonora y de manifestaciones espaciales en América Latina. A través de los debates sobre el vasto y complejo repertorio de formas de performar de los sujetos negros, el coloquio desea desarrollar un espacio de intercambio interdisciplinario en torno a las estéticas de la diáspora africana y la instrumentalización del cuerpo como archivo de la memoria. En esta perspectiva de cruce de disciplinas (historia, historia del arte, antropología, lingüística, literatura, historia de las religiones, entre otras) y prácticas, las contribuciones podrán plantear y dialogar los siguientes ejes, por ejemplo:

– Hablar y escribir como acciones performativas;

– Performar el lenguaje;

– Transformaciones de gestos de violencia en movimientos en el arte;

– Performances de género;

– La creación de las identidades afro-diaspóricas;

– Cuerpos negros en espacios artísticos tradicionales;

– Teatros negros en América Latina;

– Ritos y performances;

– Memorias, danzas e historias corporales;

– Los espacios colectivos como estrategias de resistencia;

– Performatividades de los objetos;

– Archivos (materiales e inmateriales), investigación y creación;

– Nuevas formas de entender el tiempo y el espacio.

Las propuestas (400 palabras como máximo) deberán enviarse antes del 05 de septiembre, junto con una breve bio-bibliografía a vivian.braga-dos-santos@inha.fr

Los participantes recibirán una respuesta el 30 de septiembre de 2022.

Las propuestas pueden estar en francés, español, portugués o inglés. Sin embargo, las presentaciones del coloquio se harán en francés y español.

Fechas de la conferencia: 12 y 13 de enero de 2023 en el Institut national d’histoire de l’art.

Comité Científico

Vivian Braga dos Santos (INHA); Cécile Fromont (université de Yale); Jean Hébrard (Mondes Américains/EHESS); Leda Martins (Universidade Federal de Minas Gerais – Brésil); Javier Mojica Madera (Universidad del Valle – Colombie); Zahia Rahmani (INHA); Dominique Taffin (Fondation pour la mémoire de l’esclavage) et Elvan Zabunyan (université Rennes 2)

Dirección científica

Vivian Braga dos Santos (Residente en el campo de la « Historia del Arte Globalizada » – INHA)

 

Informaciones prácticas

Coloquio internacional organizado por el Institut national d’histoire de l’art, con el apoyo de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage y la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

Plazo de presentación: antes del 5 de septiembre 2022

vivian.braga-dos-santos @ inha.fr

Coloquio bilingüe francés-español.

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Crédits de l’image: Ana Beatriz Almeida, Egbe Orun III, de la série Egbe Orun, 2021. Photographie : Shai Andrade

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