Le colloque international Medieval Europe in Motion 3 poursuit la série de rencontres scientifiques inaugurée en 2013 par l’Institut d’Études Médiévales (IEM) de l’Université Nouvelle de Lisbonne sur la thématique des mobilités artistiques et culturelles en Europe au Moyen Âge.
L’objectif principal de ce nouveau colloque, en continuité thématique avec les deux éditions précédentes, est d’analyser les phénomènes de circulation et de mobilité des élites lettrées (clercs, universitaires, praticiens), des enlumineurs, des manuscrits, des textes, des modèles artistiques et des idées liés à la pratique du droit dans le territoire européen avec une attention particulière pour les contrées méridionales (péninsule Ibérique, France du Midi et Italie).
Seront également analysées la manière dont ces phénomènes de mobilité ont interagi avec les processus de systématisation de l’enseignement et la pratique du droit, ainsi que la représentation visuelle de l’exercice du droit dans les enluminures des manuscrits. Il ne s’agit pas d’un sujet complètement inédit dans le contexte des études d’histoire de la culture, de l’art et de l’économie, car plusieurs rencontres concernant des problématiques proches ont été organisées depuis quelques années. Il demeure que toutes ces thématiques n’ont pas souvent été mises en relation. Le colloque se propose de mener une analyse globale des aspects liés aux mobilités culturelles et juridiques pour donner un état de la question, susciter de nouvelles perspectives de recherche, et avancer ainsi dans l’étude et la connaissance de ces problématiques.
Pour cela, on abordera en premier lieu l’analyse du phénomène de la mobilité universitaire liée à l’enseignement du droit dans les différentes régions de l’Europe : comment cela se passait-il ? Qui voyageait ? Où les voyageurs se déplaçaient-ils et quelles étaient les villes les plus touchées par ce phénomène ? En second lieu, le colloque vise à montrer comment ce phénomène de mobilité a également eu une incidence sur la confection des manuscrits juridiques enluminés et comment leur circulation et celle des enlumineurs ont influencé, stimulé, ainsi que modifié les processus de production et de création iconographique et stylistique dans les régions géographiques concernées.
Pour ce qui est du rôle des commanditaires, particuliers ou institutionnels (les commandes institutionnelles passaient souvent par le truchement d’individus, les cardinaux pour la Curie pontificale, les docteurs pour les universités, les podestats ou les juristes à leur service pour les villes et les communes), on se posera les questions suivantes : qui sont les commanditaires des manuscrits juridiques enluminés et pourquoi les possèdent-ils ? Quelles motivations sociales, politiques et économiques peuvent justifier leur commande ?
Dans le domaine de l’illustration des manuscrits juridiques, on se demandera quels sont les modèles iconographiques utilisés pour représenter visuellement l’exercice de la justice ou la manière d’enseigner dans les manuscrits de droit enluminés. Quels sont les contextes culturels dans lesquels ces manuscrits sont produits ? De quelle manière la production de manuscrits juridiques, en particulier dans l’aire géographique considérée (France méridionale, péninsule Ibérique, Italie), a-t-elle été influencée par la présence d’enlumineurs étrangers ?
Dans le domaine de la codicologie, on analysera les aspects matériels de ces manuscrits juridiques pour voir comment ils influencent aussi la technique de production, ainsi que les caractères physiques de l’objet-livre. Enfin, on cherchera à étudier ces phénomènes de mobilité et de circulation, non pas de façon isolée, mais en les intégrant dans leurs contextes sociaux, politiques, culturels et économiques.
Dans cette perspective, les propositions de communication (20 minutes) pourront s’organiser en plusieurs axes :
- La peregrinatio academica dans le contexte de la culture juridique
- Les modalités de l’enseignement et de la pratique du droit en Europe (XIIIe-XVe siècle)
- Les contextes sociaux, économiques, culturels et artistiques liés à la pratique du droit.
- La production de livres manuscrits juridiques (enluminés ou non) : les contextes économiques et culturels de production ; le livre juridique en relation avec d’autres types de manuscrits enluminés ; la place du livre juridique dans le contexte de la production artistique médiévale ; l’institution des studia et les manuscrits juridiques enluminés ; les peciae et les manuscrits enluminés ; les manuscrits juridiques enluminés sur le Continent et en Angleterre ; la transition du manuscrit juridique enluminé au livre imprimé.
- Le support concret que peuvent représenter les manuscrits juridiques dans la construction d’un ordre juridique et l’affermissement de la pratique judiciaire, une dimension performative et effective du livre juridique qui peut conditionner, tout à la fois, sa production, sa circulation, sa possession et ses usages.
- Les personnes, les idées ainsi que les objets liés à la pratique du droit et à sa circulation dans l’Europe médiévale (XIIIe – XVe siècle).
Conditions de soumission
Les propositions de communications (en français, anglais, espagnol, portugais ou italien), accompagnées d’un bref CV (1 page maximum), sont à envoyer au contact suivant : memconference2016@gmail.com avant le 30 octobre 2015.
Le Comité scientifique prendra en considération l’importance des propositions en relation avec le thème du colloque et adressera sa réponse à partir du 15 novembre 2015.
Frais d’inscription
Inscription avec communication : 50 euros
Comité d’organisation
- Coordinateur : Maria Alessandra Bilotta (IEM-FCSH-UNL – TEMPLA – LAMOP)
- Francisco José Díaz Marcilla (IEM-FCSH-UNL)
- Mário Sergio Farelo (IEM-FCSH-UNL)
- Secrétariat d’organisation : Anabel Moreno (Universidad de Girona – TEMPLA)
Comité scientifique
- Etienne Anheim (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
- Mario Ascheri (Università « Roma Tre »)
- François Avril (Bibliothèque nationale de France)
- Patrick Arabeyre (Ecole nationale des chartes)
- Maria Alessandra Bilotta (IEM – FCSH – UNL – TEMPLA – LAMOP)
- Martin Bertram (Deutsches Historisches Institut in Rom – Roma)
- Gerardo Boto Varela (Universitat de Girona – TEMPLA)
- Paolo Cherubini (Archivio Segreto Vaticano)
- Gaspar Coll Rosell (Universitat de Barcelona)
- Maria Helena da Cruz Coelho (Universidade de Coimbra)
- Fabrice Delivré (Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne/LAMOP)
- José Domingues (Universidade Lusíada)
- François Foronda (Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne/LAMOP)
- Robert Gibbs (University of Glasgow)
- Stéphane Gioanni (Ecole Française de Rome)
- Christian Heck (Université Charles De Gaulle – Lille 3)
- Susan L’Engle (Saint Louis University – Vatican Film Library)
- Peter Linehan (Cambridge University)
- Guy Lobrichon (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse)
- José Meirinhos (IF – Faculdade de Letras da Universidade do Porto)
- Maria Adelaide Miranda (IEM – FCSH – UNL)
- Aires Augusto Nascimento (Universidade de Lisboa)
- Ezio Ornato (CNRS – LAMOP)
- Kenneth Pennington (The Catholic University of America)
- Jacques Verger (Université Paris–Sorbonne)
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