Appel à communication : « Harmonie et disharmonie au Moyen Âge »

L’association des Jeunes Chercheurs Médiévistes JCM de l’Université de Genève organise, dans le cadre de son programme annuel, sa deuxième journée d’études internationale sur le thème de l’harmonie au Moyen Âge. Fondée en mars 2010 et placée sous l’égide du Centre d’Études Médiévales de l’Université de Genève, l’association des JCM souhaite que cette journée d’études soit l’occasion de faire dialoguer des doctorants et des jeunes docteurs issus de différentes disciplines autour des notions d’harmonie et de disharmonie.

La notion d’harmonie est étroitement liée à la discipline du quadrivium qui se nomme musique et qui étudie les rapports proportionnels. Cette science, dont le père supposé n’est autre que Pythagore, porte sur trois domaines hiérarchisés : la musica mundana (harmonie cosmique), la musica humana (rapport entre l’âme et le corps, équilibre des humeurs) et la musica instrumentalis (pratique instrumentale et vocale) selon la division établie par Boèce dans son De institutione musica. L’harmonie des proportions de l’être humain reflète l’harmonie de la création universelle (ou harmonie des sphères) dont elle fait finalement partie et que Dieu créa « avec mesure, nombre et poids » (Livre de la sagesse, XI, 20). Le microcosme humain est donc un monde en miniature, image du macrocosme parfaitement créé par Dieu. Puis l’homme induit de la Création les lois mathématiques et proportionnelles qu’il applique à son tour à ses propres oeuvres, musicales, littéraires, architecturales, etc.
Comme le rappelle le Guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle (Saint-Jacques de Compostelle, Codex Calixtinus, livre V, chap. 9) les belles proportions sont agréables aux sens et apaisent l’âme. De sorte que la cathédrale de Saint-Jacques étant « admirablement construite, grande, spacieuse, claire, de dimensions harmonieuses, bien proportionnée en longueur, largeur, hauteur […], celui qui parcours les partie hautes, s’il est monté triste, s’en va heureux et consolé, après avoir contemplé la beauté parfaite de cette église. »
Cependant, la frontière entre harmonie et disharmonie reste floue et malaisée à déterminer, comme en témoigne notamment le rôle fondamental de la varietas dans l’esthétique médiévale. Ainsi, ce qui pourrait paraître relever de la disharmonie demeure, à condition de ne pas être présent en excès, un ingrédient indispensable à l’harmonie.
Harmonie et disharmonie sont donc partout à l’oeuvre dans le monde que le médiéviste scrute, et quel que soit son domaine de recherche, il se trouve à même de pouvoir disserter sur ces notions fondamentales. C’est pourquoi, nous invitons les spécialistes de tous horizons à venir partager leur point de vue sur ce sujet.

Les communications, d’une vingtaine de minutes, pourront porter sur l’ensemble des disciplines s’intéressant à la période médiévale : musicologie, littérature, histoire, histoire de l’art, théologie, philosophie, anthropologie, danse…
Les propositions de contribution, d’une demi-page environ et accompagnées de renseignements pratiques (statut, institution de rattachement, domaines de recherche) sont à envoyer au format PDF avant le 3 février 2012 aux deux adresses suivantes :
dora.kissmuetzenberg@unige.ch
ludivine.jaquiery@unige.ch

Un comité scientifique procédera à la sélection des communications. Les démarches de financement étant toujours en cours, les détails concernant la prise en charge des frais de transport et d’hébergement seront précisés ultérieurement aux participants.

Pour toute question, vous pouvez adresser un e-mail aux Jeunes Chercheurs Médiévistes : jcm.genevois@gmail.com.
Pour plus d’informations sur les Jeunes Chercheurs Médiévistes de l’Université de Genève, nous vous invitons à consulter notre site Internet : http://sites.google.com/site/jcmunige/

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