Des émissions récentes présentant des scènes en Egypte, en Turquie en Ukraine ont renforcé notre prise de conscience de l’importance de la place publique comme lieu d’action et de réunion. Montrant les mouvements de protestation, mais aussi indépendamment d’eux, les images qui ont circulé dans divers médias ont participé à la construction d’une culture visuelle de la place publique. Chacune de ces images devrait être historicisée et analysée selon sa propre logique. Ce colloque, organisé par les collaborateurs du projet « Piazza e Monumento » au Kunsthistorisches Institut in Florenz – Max Planck Institut, prendra l’image et l’imaginaire de la place comme point de départ pour la discussion les thèmes suivants :
1. La place publique dans l’élaboration et les plans architecturaux. La place est souvent le résultat d’un concept pictural dans le processus de planification architecturale, qu’il débouche sur un lieu entièrement nouveau ou qu’il résulte de la modification partielle du lieu préexistant. Carl Linfert a fourni un modèle méthodologique pour ce type de recherches dans son enquête sur les réponses tactiles au dessin d’architecture. En ce qui concerne la représentation de la place publique dans les dessins d’architecture, une autre question se pose : comment aborder la forme de la représentation de l’image de la place, et comment est-elle liée à des conditions et possibilités structurelles, formelles, esthétique, juridiques, urbaines et spatiales ? La ville construite et la ville sur papier sont des entités mutuellement dépendantes.La façon dont les conceptions architecturales sont capables d’intervenir dans la structure existante d’une ville est donc digne de considération. En d’autres termes, dans quelle mesure plans et dessins sont-ils capable de développer une dynamique propre, au-delà de la fonction qui leur est assignée, conduisant à long terme à des changements dans l’environnement bâti existant ?
2. Représentations artistiques de la place de la ville. La place est souvent l’élément principal d’une image, située dans un contexte spatial plus large, et peut être considéré comme une incarnation de la ville — aussi bien si nous nous penchons sur des gravures modernes du Meidan d’Ispahan, bâti par Shah Abbas I, sur la peinture de Menzel de la Piazza della Erbe à Vérone, que sur des photos de la place Tahir en Egypte dans les années 1950. Etant donné que les images des les places varient historiquement et culturellement, se répondent les unes aux autres, et sont soumises à des processus de changement, elles devraient être analysés comme des solutions picturales. Quelles perspectives sont utilisées pour la place publique, et donc pour la ville et le territoire ? Quels médias artistiques sont employés dans le processus, et qui sont les auteurs et les bénéficiaires de ces images?
3. Recherches Scientifiques sur la place et la ville. Les images des places sont imprimées dans de nombreuses publications, que ce soit à titre d’illustration, d’argument visuel, ou de point focal de la recherche elle-même. Depuis la théorie de l’architecture de la Renaissance et des gravures pré-modernes aux anthologies architecturales et urbaines modernes, les images des places interviennent à des niveaux théoriques et méthodologiques. Quelle est la signification de ces images dans les études architecturales et urbaines — y compris à partir de l’histoire de la perspective — et quelles conceptions sociale, politique et culturelle lui sont-elles attachées ?
4. La médiatisation de la place. La place publique est l’objet de médias populaires sous diverses formes, allant du cinéma, de la littérature et de la bande dessinée aux journaux, à la télévision, et au téléphone portable (images souvent anonymes). Pour discuter de la médiatisation de la place, il est nécessaire de considérer le mélange de la réalité médiatique et de la réalité sociale et politique, et de prendre l’histoire picturale de la place en compte. Que signifient les photos montrant une place où des manifestants montent sur des monuments avec des drapeaux flottant au vent comme à Kiev ? Est-ce que ces images font partie de l’histoire visuelle de la liberté, dont les canons comprennent des œuvres comme La Liberté guidant le peuple de Delacroix, pouvant être examinées à la lumière d’études comme l’ouvrage de Jutta Held, Monument und Volk ? Quel est l’impact de la médiatisation de la place sur le caractère éphémère de certains éléments (plates-formes, œuvres d’art public, affiches protestataires, etc.) qui repense et sémanticise temporairement la place ? Et quelle est la relation entre le foyer visuel de la place et la construction et la transformation des places ? En d’autres termes, quels effets les expériences de la place produisent-elles non seulement sur sa perception, mais aussi sur sa constitution matérielle physique ?
Le colloque s’adresse aux historiens de l’art ainsi qu’aux représentants de disciplines voisines. Les études de cas sont bienvenues et les réflexions synthétiques sur les thèmes suggérés ci-dessus peuvent être traitées individuellement ou simultanément. D’autres axes de recherches peuvent être abordés. Les articles doivent pas dépasser 25 minutes.
S’il vous plaît, envoyez votre proposition (max. 300 mots) et un bref CV en allemand, anglais ou italien à :
Dr Brigitte Sölch ( soelch@khi.fi.it ) et le Dr Stephanie Hanke ( hanke@khi.fi.it ).
avant le 15 janvier 2015
Le colloque se tiendra au Kunsthistorischen Institut in Florenz du 22-24 octobre 2015
Projet « Piazza e Monumento »
Prof Dr Alessandro Nova | Dr Brigitte Sölch | Dr Stephanie Hanke
Kunsthistorisches Institut in Florenz – Max-Planck-Institut
Via Giuseppe Giusti, 44
I-50121 Firenze
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