Le prochain colloque de l’Institut InDisciplinAire aura lieu en octobre 2014. Il concernera la difficile question de l’interprétation. La question de l’interprétation gît au cœur de toute activité humaine car elle met en jeu à la fois perception et spéculation à propos de signes. L’acte interprétatif intervenant de façon cruciale dans l’intelligibilité que nous conférons aux objets, mais également aux événements, nous y sommes, de fait, confrontés quotidiennement. Dans la continuité de notre précédent colloque sur LaDescription, nous souhaitons prolonger notre questionnement en examinant ici à la fois les différents modes d’interprétation, les procédures qu’ils convoquent et in fine, ce que nous interprétons.
« La signification d’un signe est ce qu’il fait, comment il agit sur l’interprète, quel effet il produit. Décrire la signification d’un signe c’est décrire le processus cognitif par lequel le signe est interprété et provoque un type d’action. »
Nicole Everaert-Desmedt
La question de l’interprétation gît au cœur de toute activité humaine car elle met en jeu à la fois perception et spéculation à propos de signes. L’acte interprétatif intervenant de façon cruciale dans l’intelligibilité que nous conférons aux objets, mais également aux événements, nous y sommes, de fait, confrontés quotidiennement.
Dans la continuité de notre précédent colloque sur La Description, nous souhaitons prolonger notre questionnement en examinant ici à la fois les différents modes d’interprétation, les procédures qu’ils convoquent et in fine, ce que nous interprétons.
La traduction littéraire, le jeu dramatique, l’exécution d’une pièce musicale, un diagnostic médical, une étude statistique ou encore des résultats de mesures astrophysiques : tout cela peut-il faire l’objet d’une interprétation et, si tel est le cas, peut-on alors en admettre la plurivocité ? En effet, une interprétation « objective » est-elle réellement envisageable ou devons-nous admettre son inévitable subjectivité ?
Les travaux d’Umberto Eco et, à travers eux, le retentissement de l’œuvre sémiotique de Charles Sanders Peirce ont permis de dégager la spécificité des procédures interprétatives mettant en jeu l’action conjointe de l’interprète et de l’interprétant (sens affecté au signe). Concevant l’action de l’interprète comme un processus dynamique, les sémiotiques anglo-saxonne et française ont fourni des outils utiles à la compréhension de ces mécanismes générateurs de sens. Car interpréter, n’est-ce pas avant tout procéder à la construction d’une signification ?
Au delà de ces aspects fondateurs pour les sciences humaines, de nombreux champs disciplinaires font appel à diverses formes interprétatives : les domaines littéraires comme les sciences dites « dures » ou le droit, la sociologie comme l’anthropologie ou la psychopathologie, mais aussi l’histoire, l’histoire de l’art et l’archéologie.
Pour tenter de formuler des réponses à ces questions, nous articulerons différentes problématiques autour de trois axes :
AXE 1 Interprétation, perception et cognition
Interpréter suppose de prendre en compte un environnement qui nécessite le recours à nos sens. Car c’est autant la perception de cet environnement que de l’objet censé requérir notre attention qui conditionne l’acte interprétatif.
Si interpréter revient à s’approprier un objet, quels en sont les mécanismes ? Quelles sont les procédures à l’œuvre lorsque nous nous investissons, via l’interprétation, une partition, un texte ou une peinture ? Quelle part est occupée par la mémoire et quels rôles jouent ici les procédures cognitives ?
Par ailleurs, quel est l’apport de l’herméneutique dans la construction de la signification et en quoi détermine-t-elle des modalités de lecture nouvelles ? Peut-on dire alors de la signification qu’elle se stratifie constituant une sorte d’histoire de l’objet dont les interprétations successives s’additionneraient ?
AXE 2 L’interprétabilité : l’image et le texte
Qu’est-ce qui dans les dispositifs que sont les images et les textes, rend un objet interprétable ? La pluralité des combinatoires et des interprétations, remarquable dans l’image, en fait-elle un objet singulier ?
L’écart entre le verbe et l’image gît-il dans l’incontestable plurivocité de la seconde ? Si le texte n’est point univoque, son interprétabilité demeure-t-elle conditionnée par des règles grammaticales non équivoques et indispensables ? La forme n’étant pas le mot et encore moins la phrase, l’image et le texte répondent-ils à des modalités interprétatives équivalentes ?
En outre, un objet quel qu’il soit, est-il interprétable à l’infini ? N’existe-t-il point de « clôture », de limite à l’interprétabilité du document que peuvent constituer une image ou un texte ? Quels sont les dangers d’une surinterprétation lorsque la densité d’une création invite à en multiplier les lectures ? À l’inverse, peut-on refuser de l’interpréter afin de garantir la rigueur scientifique de son analyse ? Telles seront les questions autour desquelles s’articuleront les réflexions engagées dans cet axe.
AXE 3 Les actes interprétatifs : formes et processus
Nous nous intéresserons ici à des situations illustrant les différents modes et stratégies du processus interprétatif : études de cas, emprunts à la critique d’art, traductions, adaptations chorégraphiques et théâtrales ou encore études comparatives confrontant plusieurs types d’interprétation d’un même objet, autant de situations montrant différents types d’interprétation en actes.
NB : Les exemples convoqués dans les trois axes structurant le colloque ne sont bien sûr pas limitatifs et toute proposition d’intervention trouvant sa place au sein de l’un de ces trois axes sera la bienvenue.
Modalités de soumission
Merci de nous faire parvenir vos propositions de communication à l’aide du formulaire ci-après
avant le 1er mars 2014
à l’adresse : institut.indisciplinaire@gmail.com
Le choix des communications sera effectué au plus tard le 15 avril 2014 afin de vous en informer au plus tôt.
Le colloque se déroulera en octobre 2014 (dates et lieu précisés ultérieurement).
PISTES BIBLIOGRAPHIQUES
- AUGÉ M., DIDI HUBERMAN G. & ECO U., L’Expérience des images, Bry-sur-Marne, INA, 2011.
- ECO U., L’Œuvre ouverte, Paris, Seuil, 1965.
- ECO U., De l’Arbre au labyrinthe. Etudes historiques sur le signe et l’interprétation, Paris, Grasset, 2011.
- EVERAERT-DESMEDT N., Le Processus interprétatif. Introduction à la sémiotique de C.-S. Peirce, Liège, Mardaga, 1990.
- EVERAERT-DESMEDT N., Interpréter l’art contemporain. La sémiotique peircienne appliquée aux œuvres de Magritte, Klein, Duras, Wenders, Chavez, Parant et Corillon, Bruxelles, De boeck, 2006.
- HUYS V. et VERNANT D., L’Indisciplinaire de l’art, Paris, PUF, 2012.
- PEIRCE C.S., Collected Papers, C. Hartshorne et P. Weiss eds, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1960.
- SHUSTERMAN R., Sous l’interprétation, Paris, L’Éclat, 1994.
- THOUARD D., (dir.) L’Interprétation des indices. Enquête sur le paradigme indiciaire avec Carlo Ginzburg, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2007.
Formulaire
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Coordonnées personnelles
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Proposition de communication (1500 signes env.)
- Titre (même provisoire) : ……………..
- Axe choisi : ……………..
- Propositions : ……………..
Responsabilité scientifique
Viviane Huys
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