Appel à communication : « La photographie et l’espace » (Paris, 4 décembre 2015)

Edward Steichen, Balzac, photographie au charbon direct, 15,7 x 19,1, Paris, musée RodinLe musée Rodin organise en partenariat avec l’ED 441- Histoire de l’art de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, une journée d’études consacrée à l’analyse des rapports complexes qu’entretient le médium photographique à l’espace. Sans restriction d’ordre chronologique, les contributions pourront tout aussi bien aborder l’espace tel qu’il est figuré en photographie que la spatialisation de l’image photographique. En revanche, elles devront véritablement problématiser les acceptions et caractérisations de la notion d’ « espace ».

« Il semblerait que la photographie ait tout enregistré. L’espace, pourtant, a échappé à son mauvais œil cyclopéen. […] Il n’y a probablement pas de défense possible contre les capacités maléfiques de la photographie à convertir tous les aspects visibles du monde en une image statique et consommable […] la photographie est un déni de l’expérience ».

Robert Morris s’insurgeait ainsi contre le médium photographique dans son essai de 1978, « The Présent Tense of Space ». À rapprocher de toute une pensée critique sur la faillite de l’expérience et du pouvoir aliénant de la photographie, ses affirmations nous interrogent par leur partialité : la photographie faillit-elle dans sa tentative de captation de l’espace ? Est-il pertinent d’insister de la sorte sur le déni de l’expérience ? Doit-on nécessairement voir dans le passage de la troisième dimension à la deuxième dimension une simple opération de réduction des données sensibles ? La photographie ne nous propose-t-elle pas, en effet, une phénoménologie du temps et de l’espace qui lui est propre, en images comme en pratique ?

Au regard de l’histoire du médium et des récentes orientations de la création contemporaine, il apparaît que l’espace photographique bidimensionnel – héritier du modèle perspectiviste renaissant – a été envisagé tantôt comme un déficit à combler, tantôt comme une spécificité à exploiter ou à déjouer. Cette journée d’étude au musée Rodin entend revisiter les rapports complexes qu’entretient le médium photographique à l’espace, à l’aune de cette oscillation. Sans restriction d’ordre chronologique, les contributions pourront tout aussi bien aborder l’espace tel qu’il est figuré en photographie que la spatialisation de l’image photographique. En revanche, elles devront véritablement problématiser les acceptions et caractérisations de la notion d’ « espace ». Aussi, les simples thématisations autour du paysage, de l’architecture et de la sculpture en photographie ne sauraient être acceptées.

Parmi les axes qui pourront être développés figurent les suivants :

-La nature de l’espace photographique (analogique/numérique ; actuel/virtuel; perspectiviste/abstrait ; poétique etc.)
-La mise en espace de la photographie (dispositifs ; scénographies ; muséologie)
-Acte photographique et enjeux spatiaux (posture du photographe dans l’espace public/privé, distance entretenue avec le référent, effet de sur/sous-représentation de certains espaces etc.)

Les propositions de communication, sous forme d’un résumé (entre 2000 et 3000 signes) accompagné d’une bio-bibliographie, sont à adresser avant le 19 octobre 2015 à : Hélène Zanin : colloques@musee-rodin.fr

Chaque communication durera 20 minutes. Les communications feront l’objet d’un enregistrement audio et d’une mise en ligne sur le site du musée Rodin. Les réponses seront communiquées la semaine du 2 novembre.

Responsables scientifiques :
Michel Poivert, Paris 1 Panthéon Sorbonne Hélène Pinet, Musée Rodin
Marie Auger, Paris 1 Panthéon Sorbonne

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