Appel à communication : « L’animal à l’épreuve de l’histoire de l’art » (Grenoble, 21 octobre 2022)

Appel à communication : « L’animal à l’épreuve de l’histoire de l’art » (Grenoble, 21 octobre 2022) 

L’animal à l’épreuve de l’histoire de l’art. Études et représentations des relations homme/animal dans l’art moderne (XIVe – XVIIIe siècle).

Université Grenoble Alpes, vendredi 21 octobre 2022

   Les Études Animales, apparues dans les années 1970, se sont peu à peu imposées dans les sciences humaines, faisant de la question animale un sujet émergent. Cette remise en cause de l’anthropocentrisme, amorcée sur fond de catastrophe écologique, a eu plus de mal à atteindre l’histoire de l’art qui semble encore réticente à embrasser ce champ de recherche pourtant incontournable. Bien que la question de l’animalité dans l’art contemporain soit de plus en plus souvent abordée – d’un point de vue critique et militant notamment – et intéresse de jeunes chercheurs, les historiens de l’art moderne semblent eux plus frileux à l’idée d’intégrer les études animales à leurs recherches. Les choses avancent cependant et la question animale s’immisce progressivement dans les perspectives critiques de l’histoire de l’art moderne. L’animal reste cependant encore largement marginal pour les investigations méthodologiques de l’art moderne, qui peine à sortir du schéma symbolique imposé par l’iconographie panofskienne et son orientation humaniste. Cette journée entend faire le bilan critique de cette discipline face à la question animale et propose d’entamer un processus de remise en question par une étape indispensable : faire de l’animal un sujet à part entière de l’histoire de l’art, considéré dans son identité propre et non plus exclusivement comme une fonction au sein d’un discours anthropocentré.

   La volonté première de cette journée d’étude est d’apporter un nouveau point de vue sur l’animal trop souvent étudié par un angle exclusivement symbolique dans les arts visuels. C’est donc par des approches différentes que l’animal sera ici étudié. L’approche formaliste pourra notamment permettre d’ouvrir des pistes de réflexion concernant l’évolution de la représentation, le traitement pictural ou encore de la place spécifique réservée au sein de l’œuvre à l’animal.

   L’étude de l’animal à travers le prisme du commanditaire, de l’artiste pourra offrir un second grand axe de réflexions. Un intérêt particulier pourra notamment être porté à la relation qui peut exister entre l’animal représenté et le commanditaire de l’œuvre (principalement des hommes) puisqu’à partir du XVIe siècle de plus en plus d’animaux de compagnie acquièrent leur place dans la peinture. Cette célébration visuelle de l’animal en tant qu’individu vient s’ajouter aux éloges littéraires tels que les poèmes et épitaphes vantant la vie et les mérites de certains animaux et marque les débuts de la singularisation picturale de l’animal. L’étude de ce dernier dans la littérature artistique (traités, Vies, études, etc.) pourra également être envisagée.

   Par ailleurs, plusieurs artistes de la Renaissance semblent développer un goût – artistique, mais aussi affectif – pour les animaux que l’on perçoit dans leurs œuvres. On peut par exemple mentionner une tendance à l’autoreprésentation ou à l’autofiguration de l’artiste avec un animal pour faire ressortir des qualités propres aux bêtes qui pourraient aussi valoriser le travail artistique. Lattachement, sinon lintérêt, de certains peintres comme les Bassano, Titien ou Véronèse envers les animaux semblent également se traduire par le nombre de bêtes présentes dans leurs toiles, au point parfois de devenir une signature, « la patte » ou encore « la griffe » de ces peintres.

   Cette journée sera consacrée aussi bien à l’étude de la représentation de l’animal dans les arts visuels de l’époque moderne qu’aux questions de méthodologies. Il s’agira de s’interroger sur ce que peuvent apporter les Animals Studies à l’histoire de l’art académique et de voir quelles pistes méthodologiques peuvent être ouvertes par cette « épreuve » de l’animal.

 

Modalités de soumission

Les propositions de communication (entre 1500 et 2000 signes, espaces compris) doivent être envoyées à l’adresse suivante, chloe.pluchon@univ-grenoble-alpes.fr, avec pour objet « L’animal ». La date limite d’envoi des propositions est fixée au 1er juillet. Les intervenants seront informés des résultats de la sélection au plus tard pour le 22 juillet 2022.

Modalités pratiques

La journée d’étude se tiendra sur le campus de l’Université Grenoble Alpes à Saint-Martin-d’Hères (salle à venir) le vendredi 21 octobre 2022. Une partie des frais relatifs au transport et à l’hébergement des participants sera prise en charge.

Contact

Chloé Pluchon-Riera : chloe.pluchon@univ-grenoble-alpes.fr

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