Dans le cadre de son programme « Le musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir, histoire et collections », l’Institut national d’histoire de l’art organise une journée d’études le jeudi 15 novembre 2012, s’inscrivant dans une succession de trois journées d’études autour du musée des Monuments français (la première a eu lieu le 17 novembre 2011, sous l’intitulé : « le musée des Monuments français et la construction de l’histoire »).
Pendant les années de la Révolution et de l’Empire, à l’heure où nombre de musées européens s’ouvrent au public, l’expérience menée par Alexandre Lenoir dans le cadre du musée des Monuments français, ou musée des Petits Augustins, pour présenter des œuvres d’art, principalement des sculptures, est à la fois très singulière et originale ; en même temps le musée est lui-même une œuvre qui a eu un profond retentissement à l’échelle européenne, voire mondiale.
En effet, le matériau mis en œuvre par Alexandre Lenoir provient en majeure partie des églises de Paris, et est donc constitué de sculptures funéraires ou religieuses ; à partir de ces ensembles, l’une des idées force d’Alexandre Lenoir a été de créer une succession de salles, sur une trame historique, à vocation pédagogique, en réaction au courant le plus fréquent au XVIIIe siècle, qui était de présenter les œuvres par école. Le musée, constitué en pleine Révolution française, avait aussi pour mission d’exalter la gloire du génie français. Enfin, Alexandre Lenoir s’est attaché à constituer des mises en scène destinées à toucher le visiteur, le jardin Elysée étant à cet égard l’exemple le plus abouti, mais les salles chronologiques recherchant également à transporter le visiteur dans les époques antérieures et à bousculer ses repères habituels.
La question de la présentation des œuvres et de leur inscription dans un contexte a été au cœur des débats suscités par le musée des Monuments français, et l’exposition muséographique, hors du lieu auquel les tombeaux ou les sculptures étaient initialement destinés a été vivement critiqué, autant pour des raisons idéologiques que pour des raisons esthétiques (Quatremère de Quincy). Ces questions continuent à interroger les pratiques de la conservation et de l’exposition des œuvres d’art et plus généralement du patrimoine.
Les intervenants sont invités à présenter des communications de 20 à 25 minutes, en français ou en anglais, sur les thématiques évoquées ci-dessus :
– la démarche d’exposition de l’histoire mise en œuvre par Alexandre Lenoir et par ses collaborateurs : choix des œuvres, mise en scène, mise en lumière, agencements, rapports entre la muséographie et l’écrit…
– les exemples et institutions qui ont pu inspirer Alexandre Lenoir, ou les structures qui au contraire se sont inscrites dans la filiation (positive ou négative) du musée des Monuments français ;
– la question de la mise en exposition de l’histoire pourra également être abordée, qu’il s’agisse d’une histoire provinciale, régionale ou nationale.
Les propositions de communications devront être adressées au plus tard le 18 avril 2012 à
beatrice.de-chancel-bardelot@inha.fr et comporter :
– un exposé du projet de communication d’environ 1500 à 2000 signes
– un bref CV ou résumé biographique
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