Appel à communication : « Le quotidien à l’oeuvre » (2 & 3 mai 2013)

Parler, lire, se coucher, cuisiner, prendre le métro ou le bus, verrouiller une porte, se brosser les dents, voilà autant d’activités qui sont des marqueurs du déroulement du quotidien. Marcher, observer les visages figés dans la proximité forcée des transports en commun, regarder sur un téléviseur la succession des événements se déroulant dans un lointain indistinct, consulter sa messagerie ou une vidéo en ligne en sont aussi.

Au sein de la multiplicité vagissante et entremêlée des journées de chacun, se déploient des instances de quotidienneté comme des variations qu’il peut être difficile de circonscrire. Définir le quotidien implique une difficulté similaire due à sa nature contextuelle et éminemment transversale : l’on pourrait le figurer comme un jeu de tensions entre un grand nombre de notions qu’il agglomère, déjà, par synonymie. Le courant, l’habituel et l’ordinaire, ainsi que le journalier dessinent un premier ensemble de contours, un ordre d’échelle articulé avec les concepts de temporalité et d’itérativité liés eux à l’étymologie du terme de quotidien. Depuis la Psychopathologie de la vie quotidienne de Sigmund Freud (1901) et la Critique de la vie quotidienne d’Henri Lefèbvre (1947) jusqu’à L’invention du quotidien de Michel de Certeau (1980), le quotidien a trouvé sa légitimité en tant qu’objet d’étude au sein des sciences humaines, rejoignant sa fonction d’espace d’enjeux critiques, poétiques et politiques investi par les artistes de manière résurgente.

Parmi les espaces de notre vie quotidienne, les manières de faire et les manières d’être qui sont à l’œuvre témoignent d’une fluctuation de concordances et de divergences ; elles sont les éléments moteurs de nos expériences d’une continuité biotique et d’un morcellement postmoderne de l’existence qui s’entremêlent. Ces manières de faire et manières d’être se reflètent naturellement au sein des propositions artistiques et peuvent former un réseau de préoccupations dans lequel les artistes synthétisent, mettent en forme, et finalement mettent en œuvre.

Nos rapports au technologique (de l’appareillage domestique aux interfaces numériques) constituent également un champ d’émergence pour des formes, des schèmes et des structures qui viennent impacter notre vie quotidienne.

Il s’agira d’approcher la notion de quotidien et ses rapports à la création au sens large, au croisement des arts plastiques, du design, de l’histoire des arts, du cinéma et de la création littéraire et théâtrale.

Les axes de réflexion suivants seront envisagés, de manière non-exhaustive :

– les démarches de création ancrées dans le quotidien et les formes domestiques

– l’atelier de l’artiste comme espace paradigmatique

– les mutations de l’intimité (web, identités numériques)

– la création en déplacement et les dispositifs qui lui sont liés

– un quotidien morcelé : échantillonnage, compression et circulation

– l’habitude et la créativité

– temporalité, répétition : les rituels et la construction du quotidien

– le quotidien appareillé : des arts ménagers aux usages numériques

– les idéalisations du quotidien, entre nostalgie et utopie

Les propositions de communications prendront la forme d’un résumé de 500 mots maximum, accompagné d’une courte bio-bibliographie, à envoyer pour le 1er mars 2013 au plus tard, à l’adresse suivante :

quotidien.oeuvre@gmail.com

Le colloque aura lieu à Amiens les 2 et 3 mai 2013.

Organisation : Margot Burident ; Grzegorz Pawlak (Université de Picardie Jules Verne – Centre de Recherche en Arts et Esthétique, en partenariat avec la Maison de la Culture d’Amiens).

Source : http://grzegorz.pawlak.free.fr/?p=81

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