La naissance de l’industrie a engendré la création de nouvelles formes de travail. Les représentations artistiques ont souvent questionné ces modalités de travail, et ce dès les débuts de l’industrie. Qu’elle soit artistique ou non, la mise en image est bien souvent associée à des prises de position politiques, économiques ou sociologiques.
L’architecture industrielle développe des formes qui lui sont propres puisqu’elles sont le plus souvent conditionnées par leur fonction. Le besoin de luminosité dans les premières usines textiles en Angleterre entraîne par exemple la construction de bâtiments en sheds avec des toitures en dents de scie comprenant une série de versants vitrés. Le type de travail accompli dans chaque secteur d’activité a sans doute conditionné certaines recherches formelles en architecture.
Des liens pourraient être établis entre le changement de façons de travailler au cours du vingtième siècle et la mutation des formes architecturales des lieux du travail. C’est aussi dans les représentations artistiques de l’architecture des lieux du travail industriel, que des ruptures et des continuités dans l’évolution des formes architecturales peuvent être observées. De plus, la construction des bâtiments n’obéit pas seulement à des impératifs fonctionnels, elle peut être aussi pourvue d’une fonction médiatique : la toute puissance d’un groupe industriel s’incarne dans des éléments architecturaux tels que les hauts-fourneaux ou dans le gigantisme des entrepôts.
À l’heure du déclin des activités liées à l’industrie sur le vieux continent, quel est le regard porté sur ce bâti bien souvent devenu inutile et déserté ? De quelles manières le travail industriel est-il malgré tout présent dans une architecture qui ne remplit plus ses fonctions premières ? Comment s’incarne cette présence en creux dans la forme bâtie ?
On pourra ici s’interroger sur les moyens mis en œuvre par les architectes contemporains pour envisager d’éventuelles réhabilitations de ces bâtiments. Qu’est-ce qui demeure ? Comment préserve-t-on la mémoire d’un lieu ou d’une activité ? Comment peut-on, aujourd’hui, penser l’archéologie de l’architecture industrielle conjointement à la mémoire de ce travail ? Enfin, de quelles manières les artistes ont-ils pu participer à la patrimonialisation de ces lieux ? Le regard porté par ces artistes, qu’il soit in situ ou in visu, n’a-t-il pas, en effet, contribué à la reconnaissance du bâti industriel à l’abandon ?
Les communications dureront 30 minutes. Les propositions d’intervention (3000 signes et biographie de l’auteur) sont à envoyer avant le 28 janvier 2013 à l’adresse suivante :ac.callens@laposte.net
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