Appel à communication : « Présentations et représentations du Royaume-Uni dans les expositions internationales, de 1851 à nos jours »

Les expositions internationales font l’objet de nombreuses recherches dans des disciplines très variées. Ce colloque se propose d’offrir une plate-forme pour favoriser échanges et discussions entre chercheurs (doctorants, post-docs, confirmés) dont le travail s’appuie sur des éléments à la fois de civilisation britannique et de l’histoire des expositions internationales.
Le champ d’étude de cet appel se  veut le plus accueillant possible,  en s’ouvrant à une multiplicité de corpus et d’approches disciplinaires : histoires de l’art, de l’architecture, du design, du graphisme, de la culture visuelle, du genre, sociale, régionales. Etant donné la localisation du colloque, les expositions internationales de l’aire méditerranéenne sont d’un intérêt particulier (telles que Barcelone 1888, Turin 1902, Milan 1906, Séville 1929-30, Séville 1992, Lisbonne 1998, Saragosse 2008). Par ailleurs, les rapports entre question nationale (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse, Irlande) à l’intérieur du Royaume-Uni lui-même et les présentations et représentations dans les expositions méritent une attention particulière. Les intervenants pourront venir du champ des sciences humaines, sociales, de la recherche fondamentale et appliquée (par exemple, le design), et revendiquer des affiliations diverses : académique, patrimoniale, entrepreneuriale.

L’exposition universelle de Shanghai 2010 s’est close sur un succès d’affluence sans surprise. Les membres de la communauté internationale et les entreprises multinationales sont accourus de toute part pour figurer en bonne place dans le cadre de cette vitrine éphémère offerte à la curiosité d’un public avide de consommation et d’ouverture sur le monde.

Pourtant, en ce début de XXIe siècle, la participation de pays souverains à de pareils événements pose plus que jamais question. Grâce à la multiplication des médias disponibles, la diffusion croissante de l’information à travers le monde pourrait remettre en cause la volonté de toute entité, étatique ou entrepreneuriale, de constituer et communiquer un discours cohérent dans les expositions. Parallèlement, le public peut de plus en plus se forger une opinion propre sur tel ou tel sujet. Le moteur de cet investissement institutionnel, à la fois matériel et intellectuel, serait-il précisément la nature événementielle de ce type de manifestation ?

En 2010, l’architecte gréco-britannique Katerina Dionysopoulou expliquait, au sujet du pavillon de la Grande-Bretagne qu’elle venait de réaliser : « Le plus grand enjeu du projet était de créer un pavillon que le gouvernement serait heureux d’utiliser comme une plate-forme en vue de montrer combien le Royaume-Uni est étonnant, sans pour autant en faire une simple publicité. En même temps, nous avons essayé de construire un objet qui n’avait jamais été réalisé auparavant ». Cet extrait d’entretien souligne plusieurs thèmes qui motivent ce colloque : la communication et l’appropriation politique de l’événement, la présentation et la représentation d’un pays et enfin une réflexion sur l’innovation technique et technologique.

Dans un contexte de compétition et de monstration internationale, avec un public lui-même international et local, la question de la communication se pose inévitablement, sur le mode de l’interlocuteur : à qui s’adresse la représentation nationale ? à l’autre, à l’étranger, au monde ? ou bien à soi, à ses propres ressortissants ?

Plus largement se pose la question de la motivation : pourquoi les uns et les autres souhaitent prendre part à la représentation du Royaume-Uni dans les expositions internationales ? et peut-être aussi, a contrario, pourquoi refuser d’y participer ?

Ce questionnement sur les motivations institutionnelles de présentations et de représentations trouve son pendant avec l’interrogation sur les motivations des individus à prendre part à cette situation de communication hors du commun que sont les expositions internationales : Soif de connaissances supplémentaires ? Curiosité ? Désir de faire l’expérience de l’événement et de pouvoir en partager l’existence ? Pour, in fine, quels résultats du point de vue du public ?

Représentation nationale, technologie, et rapport à l’histoire : les questions techniques sont aussi incontournables. Historiquement, l’exposition a été le lieu où l’on se familiarise avec le progrès et la modernité. Cependant, à l’heure de la mondialisation et des échanges instantanés, la présentation de l’innovation et de la « révolution » technologique semble peut-être moins à l’honneur qu’il y a quelques décennies. Les interventions pourront explorer la façon dont les rapports entre éducation et distraction du public, promotion et apprentissage sont négociés dans les présentations du Royaume-Uni.

Etant donnée la vaste histoire coloniale du Royaume-Uni, les interventions pourront, en termes de présentation et de représentation dans les expositions, s’intéresser aux rapports entre Royaume-Uni et pouvoir colonial, présence coloniale, puis décolonisation et époque post-coloniale : Pourquoi ? Comment ? À quelles fins ?

 

Modalités de participation
Les interventions pourront être diachroniques, pour traiter d’évolutions sur la durée, ou synchroniques, pour s’attacher à des études de cas révélatrices de faits et/ou tendances de portée significative dans le système intellectuel de référence des expositions, et au-delà dans les champs disciplinaires choisis.
Les approches comparatistes sont bienvenues, notamment pour mettre en valeur les originalités – ou les universaux – qui ont caractérisé les présentations du Royaume-Uni dans les expositions.
Les organisateurs de ce colloque ont l’intention de produire une publication rassemblant les contributions dans un projet éditorial cohérent. A ce titre, les propositions s’appuyant sur des recherches originales encore jamais publiées jusqu’ici sont particulièrement encouragées.
Les propositions pour des communications de 20 minutes, en anglais ou en français, doivent inclure un titre et un résumé de 300 mots maximum. Les propositions doivent particulièrement mettre en valeur la manière dont elles s’insèrent dans l’appel à contributions, faire état des sources sur lesquelles la contribution proposée s’appuie, et résumer la position de la contribution.
Les participants doivent prévoir de prendre à leur charge leurs frais de transport et d’hébergement.

Les propositions de communication sont à adresser simultanément à Eve Roy (melle_roy@yahoo.fr) et Guillaume Evrard (g.evrard@ed.ac.uk) avant le 30 novembre 2011.

Colloque organisé par le GEIAB (Groupe d’études interdisciplinaires en arts britanniques, Paris), en partenariat avec l’UMR TELEMME (Aix-Marseille 1) et l’HICSA (Paris 1-Panthéon-Sorbonne).

Site de référence : http://www.geiab.org/GEIAB_DEUX/index.php?lang=fr

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