Appel à communication : « Un portrait intérieur. Le Musée imaginaire des Impressionnistes » (6-7 septembre 2016, Rouen)

bazille_studio_condamineUn portrait intérieur.
 Le Musée imaginaire des Impressionnistes

Colloque international autour de l’exposition Scènes de la vie impressionniste, Rouen, Musée des Beaux-arts (15 avril – 23 septembre 2016). organisé par l’Université de Rouen et le labex Les Passés dans le Présent de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, avec le soutien de la Terra Foundation for American Art.

Date : 6-7 septembre 2016

Lieu : Auditorium, Musée des Beaux-arts de Rouen

Chaque artiste possède en lui son musée imaginaire, des chefs-d’œuvre, tableaux, sculptures ou gravures, des textes et des citations, des souvenirs et des émotions esthétiques, en un mot les sensations et les images qui nourrissent son regard sur le monde. Forgé par André Malraux en 1947, ce concept de «musée imaginaire» abondamment commenté et parfois contesté a souvent été repris jusqu’à devenir une notion centrale qui, permettant aux historiens de l’art d’interroger les sources d’inspiration et d’émulation visuelle et intellectuelle des artistes, dessine en creux le portrait intime des artistes dans leur démarche créatrice. La fortune croissante de la formule depuis les années 1970 révèle sans aucun doute le besoin que nous avons de toujours mieux comprendre la genèse et les processus d’élaboration de l’œuvre d’art. Envisager le musée imaginaire des impressionnistes revient donc à questionner la pluralité de leurs sources d’inspiration, la construction de leur imaginaire et leurs voies d’accès à la culture des images. Tel est l’enjeu de ce colloque organisé en lien avec l’exposition du musée des Beaux-arts de Rouen Scènes de la vie impressionniste, qui interroge les modalités de passage de l’œuvre d’une sphère privée à la sphère publique.

À l’impressionnisme s’attache couramment le postulat d’une nouvelle peinture qui se serait affranchie des conventions de représentation et des sources traditionnelles au profit du seul regard sur le présent, la vie contemporaine et surtout la nature. Les peintres ont parfois eux-mêmes contribué à forger cette image, en partie amplifiée par l’historiographie postérieure. Cependant, certains témoins et premiers historiens du mouvement ont signalé l’importance des sources anciennes pour les impressionnistes, leur attachement à un passé artistique dont ils se sont emparé et qu’ils n’ont pas hésité à réinventer.

Cette approche mérite aujourd’hui d’être reprise, prolongée et complétée, en examinant comment l’imaginaire des impressionnistes procède d’un vaste ensemble, alimenté par les beaux-arts, la presse, la caricature et l’affiche, de sources visuelles qui conjuguent le passé et le moderne. Sous le vocable du musée imaginaire, ce colloque propose donc d’ouvrir largement le débat sur les références culturelles et leurs registres, sur la mémoire collective et individuelle et ses modes de transmission. La notion d’impressionnisme est elle-même comprise au sens large, dans ses divers prolongements internationaux et notamment américains. Quatre axes de réflexion ou objets d’étude sont soumis aux intervenants. Ils constituent des pistes de recherches et non le programme du colloque qui sera établi en fonction des propositions retenues.

  • Portrait, autoportrait : cette première thématique se relie plus spécifiquement au propos général de l’exposition du musée de Rouen, et du Festival Normandie impressionniste 2016. Il s’agit d’interroger la constitution d’une image de soi et du groupe à travers les traditions et les usages de ce genre pictural
  • Musées, galeries, marché de l’art : dans ce registre, pourront être étudiés les points de contacts entre les tenants de l’impressionnisme – peintres, critiques, collectionneurs – l’art de leur temps et celui du passé.
  • Littérature, bibliothèque, archives : le récent ouvrage consacré à la Bibliothèque de Monet a montré l’importance des sources textuelles conservées par l’artiste dans sa maison de Giverny, – classiques, catalogues d’exposition, revues-, pour la construction de son horizon culturel. Dans cette perspective, on abordera des sources jusqu’ici peu exploitées, issues notamment des bibliothèques et des archives.
  • Images, reproduction, photographie et cinéma: avec l’essor de la presse et l’apparition des nouvelles techniques de l’image, fixe et animée, se mettent en place d’autres références visuelles, plus quotidiennes, qui intègrent également le musée imaginaire des impressionnistes, comme Courbet, à la génération précédente, l’avait anticipé à sa manière.

Les candidats devront soumettre un projet de communication de 20 minutes au plus, accompagné d’un court CV bio-bibliographique. Les propositions ne doivent pas dépasser 1800 caractères, ou 300 mots. Elles devront être envoyées au plus tard le 10 janvier 2016 à l’adresse musimaginaire.impressionnistes@gmail.com. Les propositions seront examinées par un comité scientifique.

 

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