Appel à communication : « Vierges, épouses, mère. Les personnifications nationales dans l’Europe moderne / Virgins, Wives, Mothers. National Personifications in Early Modern Europe » (Paris, mars 2016)

Sebastiano Ricci, Allégorie de la France sous la forme de Minerve (la Sagesse), détail, 1717, Paris, LouvreSuite au travail réalisé par Maurice Agulhon, des recherches exhaustives ont été menées sur l’allégorie nationale française Marianne et ses sœurs dans d’autres Etats et nations durant les temps modernes. En ce qui concerne la période précédant la Révolution française, cependant, il y a encore très peu d’études de ces personnifications des états ou des entités politiques, sans parler des approches comparatives examinant ces diverses allégories, malgré le fait qu’elles ont des racines communes, qui remontent souvent à l’Antiquité. Les pièces de monnaie romaines, par exemple, présentent des villes ou des régions sous la forme de figures féminines. La déesse Minerve, en particulier, a été un modèle iconographique pour ces représentations, ensuite reprises à la Renaissance et, finalement rendues célèbres grâce à l’Iconologia de Cesare Ripa.
La théologie chrétienne a contribué au développement de cette représentation symbolique en introduisant une autre figure féminine chaste : l’image de la Vierge Marie, reine du ciel, mère et sainte, pourrait ainsi devenir un symbole de la monarchie ou de l’État moderne, surtout dans le cadre de le motif de l’hortus conclusus, le jardin clos, qui symbolise aussi un territoire souverain. Ces personnifications peuvent être interprétées non seulement comme des vierges, mais aussi comme épouses (de la règle) ou les mères (de la nation). Cette sécularisation de l’iconographie, qui souvent complète plutôt que remplace son contenu religieux, a des prémisses à la fin du Moyen Age. Ces personnifications ont pour dessein la glorification et la propagande politique, surtout quand le concept de souveraineté était développé.

Ce colloque examinera la création et l’utilisation des personnifications de l’Etat ou des personnifications nationales dans la période allant du XIIIème au XVIIIème siècle, en relation avec le symbolisme et la théorie des genres. Seront étudiées les républiques et les monarchies, notamment Venise, Gênes et les autres Etats de la ville italienne, le Royaume des Pays-Bas, la Confédération suisse, la Pologne et la Russie, le Saint Empire romain germanique et ses différents états territoriaux, la France, la monarchie ibérique, l’Angleterre et le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède, ainsi que les Etats-Unis au moment de son émergence.

Ce sujet, qui est pluridisciplinaire et interdisciplinaire par définition, s’adresse aux historiens et aux historiens de l’art ainsi qu’aux chercheurs dans les domaines de la théologie, de la philosophie politique, du droit, des études classiques et des études de genre. Cet appel à communication est une invitation à soumettre des thèmes pour le colloque.

S’il vous plaît envoyer votre proposition (env. Une page) avec un bref curriculum vitae et quelques références bibliographiques à personnification@dhi-paris.fr le 26 juillet 2015 au plus tard. Les chercheurs en début de carrière, qui examinent des questions en relation avec ce thème dans leur mémoire de Master, dans leur thèse,ou les post-doctorants sont chaleureusement invités à assister à ce colloque. Les frais de voyage et d’hébergement des conférenciers seront remboursés.

 

Institut historique allemand (IHA) 
8, rue du Parc-Royal,
75003 Paris
Date: 29–31 mars 2016
Organisation: Rainer Babel, Jean-François Dubost, Christine Gouzi, Thomas Kirchner, Thomas Maissen

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Following on the work carried out by Maurice Agulhon comprehensive research has been conducted into the French national allegory »Marianne« and her sisters in other nation-states in modern times. With respect to the period before the French Revolution, however, there are still very few studies of such personifications of the state or political entities, to say nothing of comparative approaches examining these various allegories together. This is despite the fact that they have common roots, which frequently go back to antiquity. Roman coins, for example, featured towns or regions in the form of female figures. The goddess Minerva, in particular, served as an iconographic model for such depictions, which were then taken up again in the Renaissance and ultimately handed down through Cesare Ripa’s famous Iconologia.

Christian theology contributed to the development of this symbolic representation by introducing another chaste female figure: the image of the Virgin Mary, queen of heaven, mother and saint, could thus become a symbol of monarchy or of the early modern state, especially in connection with the motif of the hortus conclusus, the enclosed garden, which likewise symbolises sovereign territory. Within these pictorial traditions, the correlation between which has yet to be investigated, such personifications can be interpreted not only as virgins but also as wives (of the ruler) or mothers (of the nation). This secularisation of the iconography, which often supplements rather than replaces its religious content, has precursors in the late Middle Ages. These personifications thus served the purpose of glorification and then of political propaganda, especially when the concept of sovereignty was developed. This colloquium will examine the creation and use of state or national personifications in the period from the 13th to the 18th century together with relating pictorial symbolism and gender-theory perspectives. Consideration will be given to both republics and monarchies, especially Venice, Genoa and the other Italian city states, the United Netherlands, the Swiss Confederation, Poland and Russia, the Holy Roman Empire and its various territorial states, France, the Iberian monarchy, England and the United Kingdom, Denmark and Sweden as well as the United States at the time of its emergence.

This subject, which is multi- and interdisciplinary by definition, is aimed at historians and art historians as well as researchers from the fields of theology, political philosophy, law, classical studies and gender studies. This call for papers is an invitation to researchers to propose topics for the colloquium. Please send your proposal (approx. one page) together with a short curriculum vitae and a few literature references to personnification@dhi-paris.fr by 26 July 2015 at the latest. Early-stage researchers, who are examining relevant issues in their master’s thesis, dissertation or as post-docs, are expressly invited to attend. The speakers’ travel and accommodation costs will be reimbursed.

Institut historique allemand (IHA) 
8, rue du Parc-Royal,
75003 Paris
Date: 29–31 March 2016
Organisation: Rainer Babel, Jean-François Dubost, Christine Gouzi, Thomas Kirchner, Thomas Maissen

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