Appel à communication : « Vierges, épouses, mères. Les personnifications nationales à l’époque moderne » (Paris, 29-31 mars 2016)

LOGO-DHIP_IHAVierges, épouses, mères. Les personnifications nationales à l’époque moderne

Colloque à l’Institut Historique Allemand, printemps 2016

Organisation : Rainer Babel, Jean-François Dubost, Christine Gouzi, Thomas Kirchner, Thomas Maissen

Appel à communication, jusqu’au 26 juillet 2015

A la suite des travaux de Maurice Agulhon, la figure allégorique de Marianne et celles de ses sœurs dans les autres États-nations ont été bien étudiées pour la période contemporaine. Mais pour l’époque antérieure à la Révolution française, les études sur ces personnifications de l’État ou du corps politique font encore largement défaut, pour ne rien dire d’une approche comparative qui étudie conjointement ces différentes figures allégoriques. Leurs origines sont pourtant communes, souvent antiques : des cités, mais aussi des régions géographiques furent ainsi représentées par des allégories féminines sur des monnaies romaines. C’est surtout la figure de Minerve qui servit à façonner ces modèles, ensuite réactualisés à la Renaissance puis diffusés par la fameuse Iconologia de Cesare Ripa. La théologie chrétienne contribua au développement de cet imaginaire en faisant intervenir une autre figure chaste : l’image de la Vierge, reine, mère et sainte put ainsi devenir une figure symbolique de la Monarchie ou d’un État de la première modernité, surtout lorsqu’elle était associée à l’image de l’hortus conclusus, le verger clos, évoquant de façon symbolique l’espace du royaume. Dans ces traditions, sur la convergence desquelles il conviendra de s’interroger, ces personnifications suivent le modèle non seulement des vierges, mais elle peuvent être vues aussi comme des épouses (du prince) ou des mères (de la nation). Cette sécularisation de l’iconographie qui souvent complète son sens religieux plutôt qu’elle ne se substitue à lui, se prépare au Moyen Âge tardif ; elle put devenir un outil d’exaltation puis de propagande politique, notamment lorsque le concept de souveraineté fut développé.

Ce colloque se propose donc d’étudier la fabrication et l’utilisation politiques de personnifications de l’État ou de la nation du XIIIe au XVIIIe siècle, ainsi que l’imagerie symbolique et les théories du genre allégorique qui ont pu être forgées à partir d’elles. Seront considérées, et les républiques, et les monarchies de l’époque, notamment Venise, Gênes, ainsi que les autres États italiens, les Provinces-Unies, la Confédération helvétique, la Pologne et la Russie, l’Empire et ses différents États, la France, les monarchies ibériques, l’Angleterre et le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède ainsi que les États-Unis à leur naissance. Ce sujet est par sa nature pluri- et interdisciplinaire et s’adresse aux historiens et historiens de l’art, mais aussi aux spécialistes de la théologie et de la philosophie politique, du droit et des études classiques et aux études de genre.

Cet appel à communications invite à proposer des thèmes pour ce colloque. Des propositions de 1500 signes environ, avec un bref CV et quelques indications bibliographiques, devront parvenir à personnification@dhi-paris.fr jusqu’au 26 juillet 2015 au plus tard. Des jeunes chercheurs qui abordent des sujets pertinents en master, thèse ou postdoc, sont particulièrement invités à proposer des conférences. Les frais de voyage et d’hébergement des intervenants seront pris en charge.

Date prévue : 29-31 mars 2016

Lieu prévu : Institut historique allemand, 8, rue du Parc-Royal, 75003 Paris

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