Appel à communications : « Les femmes et l’économie des arts : commerce et financement au féminin en France (fin XVIIe siècle – 1945) » Colloque international. 26-27 septembre 2025
À la croisée de l’histoire de l’art, de l’histoire des femmes et de l’histoire économique, ce colloque propose de s’interroger sur la place des femmes dans les mécanismes de financement de la production et de la diffusion des arts en France (peinture, sculpture, architecture, arts décoratifs, estampe, photographie, etc.). La chronologie envisagée, très étendue, permet de s’interroger sur les permanences et les mutations de leur implication sur le temps long, en partant de la politique d’encouragement des arts initiée par Louis XIV jusqu’aux carrières menées dans les conditions particulières de l’Occupation. Dans ce cadre large, les femmes seront envisagées comme actrices faisant circuler l’argent nécessaire à la conception et à la réalisation d’œuvres par des tiers ou par elles-mêmes, mais aussi comme parties prenantes du commerce des arts, dans les limites qui leur sont permises par leur statut marital et juridique.
Le colloque s’intéressera tout particulièrement aux stratégies d’adaptation, de contournement et d’affirmation déployées par les femmes françaises ou actives en France pour s’insérer dans des circuits capitalistes masculins selon des modalités qui, au-delà de la simple coexistence des deux sexes dans l’espace économique, peuvent aussi inclure la collaboration, l’émulation, la rivalité et le conflit. Tributaire de leur accès à l’éducation, au savoir et à l’information économique, ce positionnement apparaît de manière saillante dans les questions liées à la dépendance financière et légale des femmes, qu’elles soient célibataires, épouses ou veuves. On étudiera leur capacité à rassembler des capitaux, investir en leur nom propre ou via des prête-noms, tenir boutique, structurer des entreprises et s’organiser en sociétés. On questionnera aussi les limites de leur champ d’action, leur autonomisation et l’existence (ou non) d’une pratique économique spécifique aux femmes dans le domaine des arts.
Les communications prendront la forme d’études de cas individuels et collectifs portant, entre autres, sur :
• des figures ou des dynasties de marchandes, galeristes, éditrices, commanditaires, philanthropes, entrepreneuses, investisseuses, actionnaires et emprunteuses
• les pratiques collectives de financement (communautés religieuses, comités de dames patronnesses et associations laïques féminines) et de défense des intérêts économiques féminins (syndicats, réseaux de solidarité féminine, etc.)
• la constitution de la fortune (héritage, dot, mariage, fruit du travail), sa dispersion (vente, liquidation, faillite, détournement) et sa transmission (legs, don, succession)
• les stratégies de financement (recours aux banques, prêts interpersonnels, rentes, souscriptions, actionnariat, modalités spécifiques au temps de guerre ou de reconstruction, de marché noir, etc.)
• la visibilité ou l’invisibilité, volontaire ou non, des femmes à la tête des entreprises et dans les opérations de financement
• le spectre et la spécificité des arts dans lesquels investissent les femmes (dont les domaines privilégiés comme l’estampe et les arts décoratifs)
Format
Les propositions de communication doivent être envoyées aux trois organisatrices, Nastasia Gallian (nastasia.gallian@sorbonne-universite.fr), Elsa Jamet, (elsa.jamet@hotmail.fr), Justine Lécuyer (justine.lecuyer@hotmail.fr) et avant le 16 mars 2025. Elles présenteront le sujet de l’intervention en 500 mots maximum et seront accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique (300 mots maximum).
L’appel est ouvert aux étudiantes et étudiants ayant soutenu un master 2 ou une thèse de doctorat, ainsi qu’aux chercheuses et chercheurs confirmés.
Les communications, en français ou en anglais, dureront 20 minutes. À titre exceptionnel, certaines interventions pourront se tenir si besoin à distance. Le comité scientifique transmettra ses réponses début avril. La publication d’actes est envisagée.
Comité scientifique
Jérémie Cerman, professeur d’histoire de l’art contemporain (France, Université d’Artois, CREHS).
Clare Haru Crowston, professeure d’histoire, doyenne de la faculté des arts (Canada, The University of British Columbia).
Natacha Coquery, professeure d’histoire moderne (France, Université Lumière Lyon 2, LAHRA).
Charlotte Foucher Zarmanian, historienne de l’art et chargée de recherche (HDR) au CNRS (France, EHESS , CRAL).
Nastasia Gallian, maîtresse de conférences en Histoire de l’art moderne (France, Sorbonne Université, Centre André-Chastel).
Charlotte Guichard, professeure d’histoire de l’art moderne (France, École normale supérieure, PSL).
Melissa Hyde, professeure en histoire de l’art moderne et directrice associée ( États-Unis, Université de Floride, College of The Arts).
Elsa Jamet, attachée temporaire d’enseignement et de recherche, docteure en histoire de l’art contemporain (France, Université de Lille, IRHIS).
Justine Lécuyer, docteure en histoire de l’art contemporain (France, Sorbonne Université, Centre André-Chastel).
Kim Oosterlinck, directeur des Musées royaux des Beaux-arts de Belgique / professeur d’économie (Belgique, Université Libre de Bruxelles)
Anne Perrin, professeure en histoire de l’art moderne (France, Université de Toulouse – Jean Jaurès, FRAMESPA).
Elodie Vaudry, maîtresse de conférences en histoire de l’art contemporain (France, Sorbonne Université, Centre André-Chastel).
Alexia Yates, professeure d’histoire de la finance (Italie, Florence, Institut universitaire européen).
Orientations bibliographiques :
D’ERCOLE Maria Cecilia et MINOVEZ Jean-Michel (dir.), Art & économie : une histoire partagée [actes du colloque international de l’Association française d’histoire économique, Toulouse, 18-19 novembre 2016], Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2020.
DERMINEUR Elise, Women and Credit in Pre-Industrial Europe, Turnhout, Brepols, 2018.
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LALLIARD François, « Femmes d’argent, argent des femmes : construction du genre et monétarisation de la vie sociale dans la haute société aristocratique. L’exemple des Wagram (XIXe siècle-début du XXe siècle) », dans L’argent des familles. Pratiques et régulations sociales en Occident aux XIXe et XXe siècles, (dir. Florent Le Bot, Thierry Nootens et Yvan Rousseau), Trois-Rivières et Québec, Centre interuniversitaire d’études québécoises, 2019, pp. 179-192.
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Télécharger l’appel en français : AAC_français_Les femmes et l’économie des arts_V2
Download the call for papers in english : CFP_english_Les femmes et l’économie des arts_v2
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