Appel à contribution : « L’art et la paix » – Jeudis de l’art (Paris, 2018-2019)

Appel à contribution : « L’art et la paix » – Jeudis de l’art (Paris, 2018-2019)

Pour la huitième année consécutive, les Jeudis de l’art, cycle de conférences en histoire de l’art gratuit et ouvert à tous, se dérouleront à l’Institut Catholique de Paris. Ils s’étendront sur les deux semestres de l’année universitaire 2018-2019 (entre octobre et avril). Dans le cadre des cursus de licence et de master de la Faculté des Lettres, ces rencontres régulières veulent apporter un complément aux enseignements généraux en abordant des sujets plus spécifiques, et créer un lieu d’échanges interdisciplinaires entre étudiants, enseignants et public extérieur. C’est aussi l’occasion pour les chercheurs de donner un aperçu de leurs travaux tout en initiant les étudiants à la recherche scientifique.

Pour cette nouvelle année, le thème retenu est « L’art et la paix ».  Dans le cadre des commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale et de la plupart des traités de paix qui l’ont suivie, et en écho au cycle sur « L’art et la guerre » qui s’est déroulé en 2014-2015, nous souhaitons aborder la question des relations entre l’art et la paix. Si la guerre a fait l’objet d’une attention marquée de la part des chercheurs qui ont largement analysé ses illustrations, son corollaire est un sujet moins traité, bien que certains musées aient récemment fait le choix de montrer et d’étudier les documents qui l’ont concrétisée ainsi que les œuvres qui lui ont donné un visage. Parmi eux, nous pouvons citer le Petit Palais à Paris qui a exposé L’art de la paix en 2016-2017.

Dans cette lignée, nous voulons porter notre réflexion sur les représentations de cet acte de cessation d’un état de guerre et interroger le concept selon différentes approches. Comment sont célébrés ses principaux acteurs, qu’ils soient princes ou diplomates, et comment sont mis en scène « vainqueurs » et « vaincus » ? Dans quelle mesure le poids de l’art officiel et de la censure influence, selon les époques, ces images ? Les codes employés pour soutenir la guerre sont-ils alors détournés pour défendre la paix ? D’autres questions peuvent également se poser comme celle de savoir à quel point les réminiscences artistiques d’un conflit, au lendemain de sa résolution, prétendent soutenir sa non-réitération.

Nous n’oublierons cependant pas que la paix désigne aussi un état qui ne suit pas nécessairement une guerre. Les artistes ont ainsi pu illustrer l’idée de concorde et d’harmonie entre les peuples pour faire la promotion d’un idéal politique et social, tout comme ils ont pu encourager cette idée au sein de la population d’un même pays, royaume ou empire. De l’Ara Pacis inauguré par Auguste aux représentations de l’âge d’or dans la peinture de la fin du XIXe siècle comme celle de Paul Signac Au temps d’Harmonie, en passant par les  fresques siennoises du Bon et du Mauvais Gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti, la notion de paix civile s’est incarnée de multiples façons, des plus allégoriques aux plus réalistes. L’étudier en fonction des siècles qu’elle a traversés, de ses penseurs et de ses promoteurs ou encore du rôle qu’ont pu jouer dans son illustration les commanditaires, pourra être particulièrement stimulant.

Autour de ces grandes lignes, nous souhaitons en tracer d’autres qui nous permettront finalement de voir combien la paix revêt des sens et des réalités variés, comme en atteste l’état de tranquillité d’âme qu’elle peut également désigner. Les différentes directions que ce cycle de conférences pourra ainsi emprunter nous offriront donc la possibilité d’observer l’évolution des définitions, des significations et des représentations de la paix au fil des siècles.

Nous le ferons au cours des six rencontres qui auront lieu, de 18h30 à 20h, le deuxième jeudi de chaque mois de l’année universitaire (à savoir les 11 octobre, 8 novembre, 13 décembre 2018 et les 14 février, 14 mars et 11 avril 2019). Elles permettront à deux ou trois intervenants de se retrouver autour d’une thématique commune que nous déterminerons en fonction des propositions de communication reçues. Le but est de créer une discussion entre les différents participants, mais aussi avec le public. D’ailleurs, pour permettre à ce dernier de prendre part au débat plus aisément, nous mettons à sa disposition sur notre page dédiée sur le site internet de l’Institut catholique de Paris (www.icp.fr) des éléments d’informations qui lui donneront certaines clés de compréhension, et par la suite d’approfondissement, pour aborder de tels sujets.

Conditions de soumission :

Toutes propositions de communication, tant de chercheurs confirmés que de jeunes docteurs et doctorants, sont bienvenues. Étant donné le sujet abordé, historiens de l’art, archéologues, conservateurs, mais aussi historiens, littéraires, artistes (peintres, cinéastes, illustrateurs, etc.) ou autres (mais toujours en lien avec l’histoire de l’art) sont les bienvenus dans la mesure où les présentations proposées sont issues de leurs spécialités de recherche et/ou de pratique. N’hésitez pas par ailleurs à nous proposer la communication d’un collègue ou d’une connaissance qui puisse mettre en relief les problématiques que vous aborderez.

Chaque intervention devra durer entre 15 et 20 minutes (en fonction du nombre de participants) et sera suivie d’une discussion avec les auditeurs et les autres acteurs de la séance. Les intervenants devront tenir compte du public, mêlant étudiants de licence et de master, enseignants-chercheurs et auditeurs libres, et adapter leur discours en conséquence.

Toute personne intéressée peut envoyer son projet de communication (CV + synopsis d’une page maximum), par voie électronique, à l’adresse suivante : jeudisdelart@icp.fr avant le lundi 11 juin 2018. Merci également d’indiquer les possibles dates auxquelles vous ne pourriez pas être présent et de prévoir une image libre de droit qui pourrait illustrer l’affiche de votre séance.

Modalités d’évaluation :

Les propositions de conférences seront examinées par les organisateurs du cycle de conférences :

Cécile COULANGEON (maître de conférences en histoire de l’art médiéval, ICP).

Pierre-Emmanuel PERRIER de La BÂTHIE (chargé d’enseignement en histoire de l’art des XIXe et XXe siècles, ICP).

Anastasia SIMONIELLO (chargée d’enseignement en histoire de l’art des XIXe et XXe siècles, ICP, Paris I et ENS Louis-Lumière).

Outre la qualité scientifique des propositions et des intervenants, nous nous attacherons également à sélectionner des interventions complémentaires au sein de chacune des six séances prévues, afin de créer une dynamique favorable aux échanges.

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