Appel à contributions : Perspective, n° 2024 – 2 CORPS EXTRÊMES

détail du frontispice du Léviathan de Thomas Hobbes, par Abraham Bosse (1651)

Abraham Bosse, frontispice (détail) de Thomas Hobbes, Leviathan, or the Matter, Forme, and Power of a Common-wealth, Ecclesiasticall and Civill, Londres, printed for Andrew Crooke, at the Green Dragon in St. Pauls Church-yard, 1651.

« Personne, il est vrai, n’a jusqu’à présent déterminé ce que peut le corps… »
Spinoza, Éthique, 1677, III, « Des affects », prop. 2, note

Si en 1934 Marcel Mauss invitait les anthropologues, les sociologues et les historiens à prendre en compte le corps et ses techniques, c’est depuis les années 1970 en France, notamment à partir des travaux de Michel Foucault, que le corps est devenu « un objet historique dont la dimension défie toute tentative de synthèse véritable », nécessitant ainsi un travail par essence interdisciplinaire (Corbin, 2005). Le corps et ses images s’inscrivent dans des époques et des cultures spécifiques, ils sont « tributaire[s], dans [leur]s formes, et [leur]s mises en scène, de conditions matérielles et culturelles qui varient » (Corbin, Courtine, Vigarello, 2005). L’étude du corps et des corps a généré une littérature conséquente dans les sciences sociales en général et constitue pour l’histoire de l’art un enjeu capital.
Les représentations artistiques du corps, dans sa dimension performante mais aussi par les techniques qu’il met en jeu, ont fait l’objet de synthèses transhistoriques (Laneyrie-Dagen, [1997] 2006) ou d’études circonscrites par des bornes chronologiques (Prost, Wilgaux, 2006 ; Wirth, 2013 ; Heck, 2014 ; Nessah, 2014 ; Gherchanoc, 2015). Parmi elles, le corps soumis à des canons politiques, sociaux ou esthétiques, et les représentations normatives du corps ont largement été étudiés, notamment les liens entre anatomie et représentations du corps dans l’art de la première modernité (Olmi, 2004 ; Laurenza, 2010, 2012 ; Kleinbub, 2020). Claire Barbillon a bien identifié, à partir de la fin du XVIIIe siècle, le retour d’une « ambition canonique » et normative dans le champ de la création artistique « du néoclassicisme à Le Corbusier », en s’appuyant sur ce qu’elle a nommé les « sciences et pseudo sciences du corps » (Barbillon, 2004 ; voir aussi Baridon, Guédron, 1999).
Ainsi, pour son numéro à paraître à l’automne 2024, Perspective souhaite interroger les corps extrêmes. À partir de cette question, il s’agit de mettre au jour les manières dont les images participent à la fabrique des corps, à la diffusion d’une norme et des contraintes exercées sur les corps pour y accéder, mais aussi les manières dont elles proposent parfois leurs subversions. C’est à partir du corps normé, pensé plus comme modèle ou objectif à atteindre que comme aurea mediocritas (Horace, Odes, II, X, 5), incarnation du juste milieu éloigné des excès, que nous souhaitons aborder les problématiques liées aux corps extrêmes. L’imposition sociale et culturelle d’une norme engendre nécessairement en retour des écarts, généralement perçus négativement. Les corps extrêmes peuvent en effet être des corps altérés, mutilés ou diminués (Korff-Sausse, 2006). Cependant, ils sont aussi ceux qui répondent à la norme en la poussant à son paroxysme ou bien qui la subvertissent en performant excessivement ses caractères.
Les propositions et les futures contributions devront s’inscrire dans la ligne éditoriale de la revue et exposer, selon des enjeux historiographiques précis, la manière dont l’histoire de l’art s’est emparée des corps extrêmes comme sujets propres (dans l’iconographie) et comme outils méthodologiques et heuristiques, pour penser et questionner la fabrique de la norme, des canons, et leur subversion ainsi que la fabrique des corps extrêmes eux-mêmes. Il serait pertinent d’interroger par exemple la manière dont les images de corps extrêmes ont matérialisé des préoccupations sociales et ont, par conséquent, exercé une forme d’agentivité sur des corps réels nourris de telles références (pensons à l’étude comparée de Charcot sur les démoniaques dans l’art et les corps de ses patient[e]s ; Bouchara, 2013). De même, on pourrait examiner l’agentivité de certains corps extrêmes sur la création artistique.

Parmi les axes possibles, qui pourront être enrichis par les propositions reçues, il sera possible d’interroger :

  1. Les corps « hors norme » : ils sont considérés comme extrêmes car ne correspondent pas ou plus à une norme en vigueur. Cet axe permet d’interroger les processus de transformation des corps en corps extrêmes lorsqu’ils sont produits par les formes elles-mêmes (maniérisme, cubisme), mais également lorsqu’ils sont générés par le temps ou l’expérience. En cela, les études portant sur les corps « supérieurs » (super-héros, saintes et saints…), les corps souffrants, mais également les problématiques posées par les champs des études sur l’âge (aging studies) ou des études sur le handicap (disabilities studies) peuvent nourrir une réflexion sur les écarts par rapport à une norme s’incarnant dans un corps jeune ou fonctionnel. On peut aussi questionner les récents mouvements de revalorisation des corps vieillissants ou des corps handicapés comme sujets de représentations ou porteurs d’une forme d’agentivité sur la production artistique (qu’est-ce que l’âge ou le handicap font à l’art ? [Laneyrie-Dagen, Archat, 2021]).
  2. Les corps « modèles » : il s’agit de corps performants, situés au croisement de l’esthétique et du politique, tels que les corps paradoxaux des dirigeants, pensés et construits comme des modèles inatteignables car nécessairement uniques, ou encore les corps guerriers et sportifs. La popularisation progressive du sport au cours de la période contemporaine a certes « bouleversé la définition des canons et des codes de l’apparence au sein des représentations » (Cerman, Laugée, Gorguet-Ballesteros, Maillet, 2021), les corps sportifs, considérés dans une optique de résultats mais également à des fins politiques, sociales ou esthétiques, ont aussi été forgés à partir d’un héritage issu des modèles classiques (Squire, 2011). Si les études sur la mode ont montré comment le vêtement et sa confection sont partie prenante d’une réflexion sur la norme (Charpy, 2015), elles ont aussi mis en lumière un paradoxe : les vêtements et accessoires (corset, chaussures) visant à faire entrer les corps dans la norme ont en effet pu aboutir à leur déformation, voire à la formation de corps hors normes. Enfin, « surperformer » une norme peut également être une manière de l’interroger, de porter un regard critique sur celle-ci, ou de subvertir un horizon d’attente comme c’est le cas des pratiques artistiques drag et queer (Butler, [1990] 2005 ; Koutsougera, Kontou, 2023).
  3. Les corps « limites » : ils permettent de reconduire la question spinoziste – jusqu’où un corps peut-il échapper à la norme et être encore reconnu comme un corps ? Dans le cas des corps hybrides ou augmentés où sont connectés systèmes biologiques et systèmes technologiques, se pose la question de l’unité du corps face aux formes de mixité corporelle (Andrieu, 2013). Le caractère extrême de tels corps ne doit plus alors être pensé comme un état, mais comme renvoyant à leur engagement dans un processus d’hybridation. Les images de corps limites interrogent les appartenances à un genre, à une espèce (limites entre l’humain et l’animal, monstres…) voire à une nature (corps divins versus corps humains). Les propositions pourront porter tant sur les processus de construction des images de ces corps limites que sur leur réception. Objets d’admiration, de curiosité ou de troubles (Alberti, Fenech Kroke, à paraître), ces représentations ont aussi été les sujets de réflexions et de recherches scientifiques et ont participé à la création d’une nouvelle imagerie.

Ces axes pourront être abordés sous différents angles, pourvu que la réflexion soit toujours ancrée dans une perspective historiographique.

Perspective : actualité en histoire de l’art

Publiée par l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) depuis 2006, Perspective est une revue semestrielle dont l’ambition est d’exposer l’actualité plurielle d’une recherche en histoire de l’art qui soit toujours située et dynamique, explicitement consciente de son historicité et de ses articulations. Elle témoigne des débats historiographiques de la discipline sans cesser de se confronter aux œuvres et aux images, d’en renouveler la lecture, et de nourrir ainsi une réflexion globale, intra- et interdisciplinaire. La revue publie des textes scientifiques offrant une perspective inédite autour d’un thème donné. Ceux-ci situent leur propos dans un champ large, sans perdre de vue l’objet qu’ils se donnent : ils se projettent au-delà de l’étude de cas précise et interrogent la discipline, ses moyens, son histoire et ses limites en inscrivant leurs interrogations dans l’actualité – celle de la recherche en histoire de l’art, celle des disciplines voisines, celle enfin qui nous interpelle toutes et tous en tant que citoyens.
Perspective invite ses contributeurs à actualiser le matériel historiographique et le questionnement théorique à partir duquel ils élaborent leurs travaux, c’est-à-dire à penser, à partir et autour d’une question précise, un bilan qui sera envisagé comme un outil épistémologique. Ainsi, chaque article veillera autant que possible à tisser des liens avec les grands débats sociétaux et intellectuels de notre temps.
La revue Perspective est pensée comme un carrefour disciplinaire ayant vocation à favoriser les dialogues entre l’histoire de l’art et d’autres domaines de recherche, des sciences humaines notamment, en mettant en acte le concept du « bon voisinage » développé par Aby Warburg. Toutes les aires géographiques, toutes les périodes et tous les médiums sont susceptibles d’y figurer.

Corps extrêmes, no 2024 – 2
Rédacteur en chef invité : Fabien Lacouture (INHA)
Voir la composition du comité de rédaction.

Prière de faire parvenir vos propositions (un résumé de 2 000 à 3 000 signes, un titre provisoire, une courte bibliographie sur le sujet et une biographie de quelques lignes) à l’adresse de la rédaction (revue-perspective@inha.fr) avant le 19 juin 2023.
Perspective prenant en charge les traductions, les projets seront examinés par le comité de rédaction quelle que soit la langue. Les auteurs des propositions retenues seront informés de la décision du comité de rédaction en juillet 2023, tandis que les articles seront à remettre pour le 15 novembre 2023. Les articles soumis, d’une longueur finale de 25 000 ou 45 000 signes selon le projet envisagé, seront définitivement acceptés à l’issue d’un processus anonyme d’évaluation par les pairs.

Accéder à l’appel à contributions en ligne et le télécharger.

Pour en savoir plus, consultez la page de la revue sur le site de l’INHA et parcourez Perspective en ligne ici.

Bibliographie indicative

– Alberti, Fenech Kroke, à paraître : Francesca Alberti, Antonella Fenech Kroke (dir.), Corps troublants. Images et imaginaires dans la première modernité, Rome/Paris, Académie de France à Rome/Macula, à paraître.
– Andrieu, 2013 : Bernard Andrieu, « L’homme hybridé : mixités corporelles et troubles identitaires », dans Édouard Kleinpeter (dir.), L’humain augmenté, Paris, CNRS éditions, 2013.
– Andrieu, 2018 : Bernard Andrieu (dir.), Le Corps capacitaire. Une performativité du vivant, Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2018.
– Barbillon, 2004 : Claire Barbillon, Canons du corps humain dans l’art français du XIXe siècle. L’art et la règle, Paris, Odile Jacob, 2004.
– Baridon, Guédron, 1999 : Laurent Baridon, Martial Guédron, Corps et arts. Physionomies et physiologies dans les arts visuels, Paris/Montréal, L’Harmattan, 1999.
– Bartholeyns, Dittmar, Golsenne et al., 2009 : Gil Bartholeyns, Pierre-Olivier Dittmar, Thomas Golsenne et al., Adam et l’astragale. Essais d’ethnologie et d’histoire sur les limites de l’humain, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2009.
– Bearden, 2019 : Elizabeth B. Bearden, Monstrous Kinds: Body, Space, and Narrative in Renaissance Representations of Disability, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2019.
– Bouchara, 2013 : Catherine Bouchara, Charcot, une vie avec l’image, Paris, Philippe Rey, 2013.
– Brunet-Georget, 2008 : Jacques Brunet-Georget, « De la chirurgie esthétique à Orlan : corps performant ou corps performé ? », ¿ Interrogations ? Revue pluridisciplinaire de sciences humaines et sociales, no 7 : Le Corps performant, 2008 [URL : http://www.revue-interrogations.org/De-la-chirurgie-esthetique-a-Orlan]
– Butler, (1990) 2005 : Judith Butler, Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion, Cynthia Kraus (trad. fr.), Paris, La découverte, 2005 [éd. orig. : Gender Trouble: Feminism and the Politics of Subversion, Londres/New York, Routledge, 1990].
– Cerman, Laugée, Gorguet-Ballesteros, Maillet, 2021 : Jérémie Cerman, Thierry Laugée, Pascale Gorguet Ballesteros et Arnaud Maillet (dir.), Apparence(s). Histoire et culture du paraître, no 10 : Cultures physiques, cultures visuelles, 2021 [DOI : https://doi.org/10.4000/apparences.2455].
– Chandler, Ignagni, 2018 : Eliza Chandler, Esther Ignagni, « Strange Beauty: Aesthetic Possibilities for Desiring Disability into the Future », dans Katie Ellis, Rosemarie Garland-Thomson, Mike Kent, Rachel Robertson (dir.), Interdisciplinary Approaches to Disability, II. Looking Towards the Future, Londres/New York, Routledge, 2018, chap. xxiv.
– Charcot, Richer, 1887 : Jean-Martin Charcot, Paul Richer, Les Démoniaques dans l’art, Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, 1887.
– Charpy, 2015 : Manuel Charpy, « Ajustements », Modes pratiques, no 1 : Normes et Transgressions, 2015 [URL : https://devisu.inha.fr/modespratiques/99]
– Combis‑Schlumberger, 2014 : Hélène Combis‑Schlumberger, « Charcot, dans l’œil d’un médecin-dessinateur », Bibnum, 2014 [URL : http://journals.openedition.org/bibnum/608 ; DOI : https://doi.org/10.4000/bibnum.608].
– Corbin, Courtine, Vigarello, 2005-2006 : Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, Georges Vigarello (dir.), Histoire du corps, Paris, Le Seuil, 2005-2006, 3 vol.
– Gherchanoc, 2015 : Florence Gherchanoc (dir.), Dialogues d’histoire ancienne, suppl. 14 : L’Histoire du corps dans l’Antiquité, bilan historiographique, actes de la journée d’études (journée de printemps de la SOPHAU, 2013), 2015.
– Heck, 2014 : Christian Heck, « Entre dissemblance et incarnation : l’image du corps dans l’art du Moyen Âge », Perspective, no 2, 2014, p. 352-360 [DOI : https://doi.org/10.4000/perspective.5748].
– Jenkins, Turner, 2014 : Ian Jenkins, Victoria Turner, La Beauté du corps dans l’Antiquité grecque, cat. exp. (Martigny, Fondation Pierre Gianadda, 2014), Londres/Martigny, British Museum/Fondation Pierre Gianadda, 2014.
– Jonietz, Richter, Stewart, 2022 : Fabian Jonietz, Mandy Richter, Alison G. Stewart (dir.), Indecent Bodies in Early Modern Visual Culture, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2022.
– Kleinbub, 2020 : Christian K. Kleinbub, Michelangelo’s Inner Anatomies, University Park, The Pennsylvania State University Press, 2020.
– Korff-Sausse, 2006 : Simone Korff-Sausse, « Le corps extrême dans l’art contemporain », Champ psychosomatique, vol. 42, no 2 : Le Corps dans tous ses débats, 2006, p. 85-97.
– Koutsougera, Kontou, 2022 : Natalia Koutsougera, Amalia Maria Kontou, « Coups de pieds en talons hauts : politiques du corps et performancescapes dans les scènes drag et ballroom grecques contemporaines », Genre, sexualité et société, no 28 : Activisme culturel LGBTQI, 2022 [DOI : https://doi.org/10.4000/gss.7501].
– Laneyrie-Dagen, (1997) 2006 : Nadeije Laneyrie-Dagen, L’Invention du corps. La représentation de l’homme du Moyen Âge à la fin du xixe siècle (1997), Paris, Flammarion, 2006.
– Laneyrie-Dagen, Archat, 2021 : Nadeije Laneyrie-Dagen, Caroline Archat, L’Art au risque de l’âge, Paris, CNRS éditions, 2021.
– Laurenza, 2010 : Domenico Laurenza, Léonard de Vinci : anatomies, Paris, Gründ, 2010.
– McRuer, 2006 : Robert McRuer, Crip Theory: Cultural Signs of Queerness and Disability, New York, New York University Press, 2006.
– Nessah, 2014 : Sandra Nessah, « Études sur le corps et le vêtement à partir de l’imagerie antique », Perspective, no 2, 2014, p. 253-260 [DOI : https://doi.org/10.4000/perspective.5659].
– Olmi, 2004 : Giuseppe Olmi (dir.), Rappresentare il corpo. Arte e anatomia da Leonardo all’Illuminismo, cat. exp. (Bologne, museo di Palazzo Poggi, 2004), Bologne, Bologna University Press, 2004.
– Pollock, 1999 : Griselda Pollock, Differencing the Canon: Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories, Londres/New York, Routledge, 1999.
– Prost, Wilgaux, 2006 : Francis Prost, Jérôme Wilgaux (dir.), Penser et représenter le corps dans l’Antiquité, actes du colloque international (centre de recherche et d’étude des sociétés et cultures antiques de la Méditerranée, sept. 2004), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006.
– Sandell, Dodd, Garland-Thomson, 2010 : Richard Sandell, Jocelyn Dodd, Rosemarie Garland-Thomson, Re-Presenting Disability: Activism and Agency in the Museum, Londres/New York, Routledge, 2010.
– Stiker, 2004 : Henri-Jacques Stiker, « De quelques moments d’histoire sur les corps extrêmes », Champ psychosomatique, vol. 3, no 35 : Corps extrêmes II, 2004, p. 7-21.
– Squire, 2011 : Michael Squire, The Art of the Body: Antiquity and Its Legacy, Londres, I. B. Tauris, 2011.
– Wirth, 2013 : Jean Wirth, L’Image du corps au Moyen Âge, Florence, Sismel/Edizioni del Galluzzo, 2013.

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