Date limite : 30 avril 2012
Avec les guerres de la République puis celles de l’Empire, le XIXe siècle naît les armes à la main. Jusqu’en 1914, la marque de cette origine persiste dans les rêves de gloire militaire, dans la représentation de la France comme une nation brave et combative, dans les accès de bellicisme de l’opinion publique… Le conflit militaire, au siècle des nationalismes et du colonialisme, n’est d’ailleurs jamais une réalité éloignée – d’où l’importance, symbolique et effective, que prend l’armée dans la vie et dans l’identité du pays.
Les historiens contemporains travaillent depuis quelques décennies à mieux connaître la guerre, l’expérience du combat, les transformations techniques des armes et la « brutalisation » des conflits. C’est sous un angle différent que ce numéro souhaite aborder l’armée : non dans son activité guerrière, mais en partant de l’idée que le « militaire » se constitue au XIXe siècle en tant que tel. La création d’une armée nationale, fondée sur la conscription, a en effet profondément modifié la conception de la fonction guerrière. Celle-ci ne définit plus une caste, elle concerne tout citoyen. Sous l’Ancien Régime, l’armée réunissait deux réalités hétérogènes : les officiers nobles, prédestinés aux armes, mais pour tout le reste partageant la culture de leur ordre social, et la soldatesque instrumentalisée. Au XIXe siècle l’armée devient une entité fortement hiérarchique, mais relativement homogène et constituant, comme l’écrit Vigny, une sorte de « nation dans la nation ». Vers le milieu du siècle se durcit l’opposition entre le pékin et le soldat.
Le numéro programmé par Romantisme souhaite susciter des articles éclairant les grands points suivants. Il est bien entendu que l’éclairage historique qu’il implique doit inclure les représentations littéraires et artistiques.
A. La condition militaire :
– Vie de caserne, service militaire, villes de garnison.
– La carrière militaire et l’armée, moyens d’ascension sociale.
– Interpénétration du corps militaire et des corps civils : diffusion du modèle d’organisation militaire hors de l’armée (les lycées, les administrations).
B. Identité et culture militaires :
– Le type du militaire.
– La musique militaire, la « blague », le comique troupier…
– Le militaire homme de lettres (mémoires et souvenirs, genre de l’histoire militaire).
C. Militarisme et antimilitarisme :
– Le rapport du militaire et du politique :
• L’armée au coeur de la relation métropole/colonies
• Le rôle de l’armée dans les mouvements libéraux européens.
• Le rôle de l’armée au sein de l’État et pendant les coups d’État.
• Le militarisme.
– Le rapport du militaire et du religieux :
• Le « rouge » et le « noir ». Antagonisme (anticléricalisme militaire) ou complicité (dans la discipline et le maintien de l’ordre) ?
– L’antimilitarisme.
Les propositions d’articles sont à adresser à Alain Vaillant (alaingp.vaillant@free.fr) le 30 avril 2012 au plus tard ; les articles (30 000 signes, espaces et notes compris) seront à remettre avant le 20 décembre 2012.
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