Colloque international organisé par le musée du quai Branly, le Comité pour l’histoire et la mémoire de l’esclavage, le ministère de la Culture et de la Communication et l’Inrap dans le cadre de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition
L’histoire de l’esclavage a connu ces dernières années un développement important. Mais, les apports de l’archéologie de la période coloniale à la connaissance du système esclavagiste sont encore mal connus. Pourtant, l’archéologie joue un rôle décisif pour documenter les conditions de vie des esclaves, leurs habitats, les établissements où ils furent asservis – souvent détruits mais dont subsistent les fondations –, les enclaves du marronnage, les rites d’inhumation, l’état sanitaire des défunts, leur âge, leur sexe, etc. Les archives du sol apportent des informations sans équivalent dans les archives écrites qui, lorsqu’elles existent, sont pour la plupart univoques – émanant de l’État, des négriers ou des propriétaires. En étudiant la culture matérielle des esclaves, l’archéologie – et en particulier l’archéologie préventive depuis une vingtaine d’années – contribue de façon décisive aux recherches sur l’esclavage colonial. La traite, l’habitat, la vie quotidienne, le marronnage ou les pratiques funéraires bénéficient ainsi d’une documentation nouvelle.
Des fouilles récentes au Brésil, en Afrique de l’Est, en Afrique du Sud et au Ghana, ainsi que des recherches sous-marines livrent des données importantes sur la traite négrière.
Si les quartiers d’esclaves – les rues « cases-nègres » – ont presque tous disparu, ils « survivent » dans le sol à l’état de structures archéologiques dont l’étude est d’un grand intérêt historique. Des travaux en Louisiane, à Cuba, aux Antilles françaises, au Brésil et au Cap-Vert renouvellent la documentation sur l’habitat et la culture matérielle des esclaves.
Plus difficile à appréhender en archéologie, le marronnage est aujourd’hui étudié aux États-Unis, à Cuba, au Brésil, à La Réunion et à l’Île Maurice.
L’étude des « cimetières » aux États-Unis, en Guadeloupe, en Martinique ou à La Réunion fournit des informations remarquables sur les conditions d’inhumation des esclaves et sur les pathologies caractéristiques de populations asservies (carences, dégradations de la dentition, infections, maladies dégénératives…).
Stéphane Martin, musée du quai Branly
Jean-Paul Jacob, président de l’Inrap
États et enjeux de l’archéologie de l’esclavage colonial
10h
Françoise Vergès, Comité pour l’histoire et la mémoire de l’esclavage
10h30
Alessandra Cummins, The Barbados Museum and Historical Society
11h00
11h30
Lourdes S. Domínguez González, Collège de San Gerómino de la Havane
11h45
Sylvie Jérémie, Inrap
12h15
Vestiges de la traite négrière
14h30
Chapurukha M. Kusimba, The Field Museum, Chicago
15h00
Max Guérout, Groupe de recherche en archéologie navale
15h30
Tania Andrade Lima, Museu Nacional de l’Universidade Federal do Rio de Janeiro
16h00
16h15
Luz Adriana Maya Restrepo, Universidad de los Andes, Bogóta
16h45
Benjamin Kankpeyeng, université du Ghana, Legon
17h15
Sao José (1794) Jaco Boshoff, Iziko Museums, Le Cap, Afrique du Sud
17h45
Jeudi 10 mai 2012 après-midi
L’habitat et la culture matérielle
14h30
Theresa A. Singleton, Maxwell School of Syracuse University
15h00
Nathalie Cazelles, université de Paris I
15h30
par Marie Louise Stig Sorensen, University of Cambridge
16h00
16h15
Jed Levin, National Park Service, Philadelphie
16h45
Edouard Jacquot, service régional de l’archéologie, Drac de La Réunion, Saint-Denis
17h15
Kenneth Brown, University of Houston, Texas
17h45
Kenneth Kelly, University of South Carolina
18h15
Vendredi 11 mai 2012
Indices du marronnage
Séance présidée par André Delpuech, musée du quai Branly
9h30
Lúcio Menezes Ferreira, Laboratório Multidisciplinar de Investigação Arqueológica, université fédérale de Pelotas, Brésil
10h00
Amitava Chowdhury, Queen’s University, Kingston, Ontario
10h30
Douglas V. Armstrong, Syracuse University
11h00
11h15
Pedro Paulo Abreu Funari, Centro de Estudos Avançados, université de Campinas, Brésil
11h45
Anne-Laure Dijoux, université de Paris I et conseil général de La Réunion
12h15
Archéologie des « cimetières » d’esclaves
14h30
Thomas Romon, Inrap
15h00
Michael Blakey Institute for Historical Biology, College of William and Mary, Williamsburg, Virginie
15h30
Patrice Courtaud, cnrs
16h00
16h45
Ibrahima Thioub, université Cheikh Anta Diop, Dakar
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