Figurations de musiciennes : images, représentations, scénographies
9 – 10 juin 2022
(le 9 juin à l’Université Paris Nanterre et le 10 juin à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, cf. ci-dessous)
Responsables scientifiques : Sarah Hassid, HiCSA (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Amandine Lebarbier, Centre de recherche en littérature et poétique comparées (Université Paris Nanterre)
De nombreuses études ont cherché ces dernières années à reconsidérer la place des artistes-femmes dans l’histoire de la création artistique, notamment des compositrices et de leur répertoire. La figure souvent ambivalente et subversive de la musicienne occupe, depuis l’Antiquité, une place particulière dans les représentations visuelles et les récits littéraires. Omniprésente dans toutes les cultures, elle apparaît dans de nombreux mythes et légendes, ce qui lui confère un caractère protéiforme et axiologiquement complexe (sirènes, saintes, déesses, sorcières, etc.). Elle est bien souvent celle qui porte une voix singulière, se situant ainsi à la croisée entre l’intime et le politique. Elle incarne aussi la voix de l’autre, une voix parfois assourdie, parfois aliénante, et parfois au contraire chargée d’une dimension propitiatoire.
Ce colloque s’intéressera moins aux pratiques et aux œuvres musicales elles-mêmes, qu’à la manière dont les figures de musiciennes – interprètes, compositrices et cheffes d’orchestre – ont été mises en image, en scène et en récit à différentes périodes et au sein de médiums variés au sein des arts visuels et sonores, du cinéma, du jeu vidéo et de la littérature occidentale. Il portera à la fois sur des musiciennes réelles – amatrices comme professionnelles – et sur des musiciennes fictives représentées de la Renaissance à la création contemporaine.
Quelle est la place occupée par ces voix singulières dans la culture artistique et littéraire ? Quels sont les enjeux esthétiques, sociologiques et culturels des récits, des œuvres d’art et des images consacrées à ces figures ? Ces questionnements croisent plusieurs domaines de recherche et approches méthodologiques (études littéraires, histoire de l’art, musicologie, études cinématographiques, anthropologie, sociologie, cultural studies, etc.). Nous nous interrogerons sur la manière dont les images, les représentations et les scénographies dédiées à ces figures sont en affinité ou au contraire s’émancipent d’un imaginaire musical traditionnellement associé, dans ses représentations mythiques ou légendaires, dans ses symboles et dans ses archétypes, à un univers féminin idéalisé voire fantasmé. Nous espérons que la confrontation des corpus travaillés par différents chercheurs et chercheuses dans un large spectre temporel mettra au jour de nouvelles pistes de réflexion.
Programme
9 juin 2022, Université Paris Nanterre (Amphithéâtre Max Weber)
8h45 / Accueil
9h00 / Introduction, par Sarah Hassid (Histoire de l’art et musicologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Amandine Lebarbier (Littérature comparée, Université Paris Nanterre)
9h30 / Conférence d’introduction : Hyacinthe Ravet (Musicologie-Sociologie, Sorbonne Université, IReMus)
Musiciennes en représentation(s)
10h30 / Pause
10h45 /
Session 1 : De la musicienne amatrice à la carrière professionnelle : représentations de l’artiste femme en formation
Modération : Amandine Lebarbier (Littérature comparée, Université Paris Nanterre)
Ambre Aurélie Cordet (Littérature comparée, Sorbonne université)
Sourdine et point d’orgue sur silence : musiciennes dans les romans de formation féminine anglais et espagnols de la première moitié du XXe siècle
Suzanne Canessa (Littérature comparée, Institute for American Universities)
Portrait de Clara Haskil en formation musicale : ce que l’instrumentiste enseigne au récit d’apprentissage
Ondine Razafimbelo (Musicologue, Sorbonne Université)
Musicienne instrumentiste, pédagogue et compositrice de fiction : l’exemple extraordinaire de Solange Garnier (Les Demoiselles de Rochefort, Jacques Demy, 1967)
12h30 / Pause
14h30 /
Session 2 : Performances et partis-pris de représentations des musiciennes
Modération : Philippe Bettinelli, conservateur du patrimoine, service des Nouveaux Médias, Centre Pompidou
Nicolas Ballet (Histoire de l’art, Centre Pompidou)
« Stridence de la minutie » : les mises en scène expérimentales d’Anne Gillis
Benjamin Bianciotto (Histoire de l’art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
The Slits – Cut, ou l’art de trancher dans le vif : la représentation des musiciennes sur les pochettes de disques punk
15h30 / Pause
Sandrine Coyez (Musique et musicologie, Centre d’Etudes Nord Américaines, EHESS)
Ina Ray Hutton, une femme bandleader aux Etats-Unis ou l’hyperféminité au service du show business (1934-1960s)
Maeva Charre-Tchang (Science de l’information et de la communication, Université de la Polynésie française et Université du Québec)
Représentations des musiciennes dans les jeux vidéo japonais et américains
10 juin 2022, Université Paris 1, Galerie Colbert (Salle Jullian)
9h00 / Accueil
9h30 / Conférence d’introduction : Florence Gétreau (iconographie musicale et organologie, CNRS, IReMus)
La musicienne dans l’iconographie musicale occidentale
10h30 / Pause
10h45 /
Session 3 : Images et représentations des musiciennes à la période moderne
Modération : Florence Gétreau (Iconographie musicale et organologie), CNRS, IReMus
Catherine Deutsch (Musicologie, Sorbonne Université, CRULH)
Étude de quatre madrigaux encomiastiques qui représentent la compositrice Maddalena Casulana
Pauline Randonneix (Histoire de l’art, Université de Genève)
De Rome à Paris, d’Utrecht à Naples : analyse transculturelle de la figuration de la musicienne dans la peinture caravagesque
Annick Fiaschi-Dubois (Musicologie, Université Côtes d’Azur)
Mme de Sévigné (1626-1696) musicienne : images, représentations, enjeux politiques, anthropologiques et sociétaux de la musique au féminin sous le règne de Louis XIV
12h30 / Pause
14h30 /
Session 4 : Images et représentations des musiciennes à la période contemporaine
Modération : Sarah Hassid (Histoire de l’art et musicologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Léana Doualot (Histoire de l’art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Les représentations de La Malibran dans l’art du XIXe siècle
Jean Guillaumont (Littérature française et Musicologie, Université Lumière Lyon 2)
“Elle joua comme un maître.” La pratique du violon comme outil littéraire au service de la construction d’une figure féminine originale : le cas de Félicie Morgeron dans Le dernier amour de George Sand
Marion Sergent (Histoire de l’art, Sorbonne Université)
Armande de Polignac (1876-1962), de l’élégante à la garçonne
Frédéric Sounac (Littérature comparée, Université Toulouse 2 Jean Jaurès)
« Elles cherchent leur barbe ? » Musiciennes interprètes de Bach au clavier chez Nancy Huston et Anna Enquist
16h30 / Conclusion et perspectives : Amandine Lebarbier, Sarah Hassid
Lieux
Le 9 juin 2022 à l’Université Paris Nanterre – 8, allée de l’Université – Nanterre (92) – Amphithéâtre Max Weber
Le 10 juin 2022 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Galerie Colbert – 2, rue Vivienne – Paris 2e – Salle Jullian (1er étage)
Source : http://hicsa.univ-paris1.fr/page.php?r=3&id=1138&lang=fr
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