Colloque international : « Art et réforme grégorienne en France et en Espagne »

Ce colloque vise à mieux connaître les réalités espagnoles et françaises de la période. À travers l’étude de cas exemplaires, on s’efforcera de déterminer le rôle de l’image dans la transmission des valeurs et les modalités de cette transmission, la circulation et l’adaptation des modèles, la définition des liens entre texte et image, etc. De manière plus générale, il s’agira de voir si, dans les cas choisis, la traduction figurée des idées de réforme délivre des indications complémentaires ou supplémentaires, par rapport aux sources écrites, sur la participation des grands ordres monastiques aux efforts de l’Eglise, dont Marmoutier et Cluny, mais aussi celle des laïcs, souvent négligée ou niée.

Au milieu du XIe siècle, le pape Léon IX définit les axes principaux de réforme de son Eglise, alors plongée dans une profonde décadence, morale et institutionnelle. Jugée, en raison de ses effets sur l’équilibre social de l’époque, de révolutionnaire par certains auteurs, cette réforme n’a pu s’imposer que progressivement. En 1122, le traité de Worms met un terme à la querelle des Investitures qui opposait l’empereur au pape. En 1138, après huit ans de schisme, la victoire du pape Innocent II, soutenu par les nouveaux ordres monastiques, correspond à une vision renouvelée de la position et la fonction de l’Eglise dans la société.

Ce processus de réforme, tantôt combattu, tantôt soutenu par les seigneurs laïcs, va de pair avec l’émergence et la formation d’une iconographique spécifique, adéquate à la transmission des idées défendues par les réformateurs. A Rome, mais aussi hors de l’Italie, les années du règne de Grégoire VII (1073-1085), qui radicalise l’action réformatrice de l’Eglise face à l’opposition des seigneurs laïcs, sont particulièrement favorables au développement d’un art figuré « dirigé », considéré comme le média privilégié des valeurs défendues par ses commanditaires.

Si, pour Rome et l’environnement pontifical, les relations entre le phénomène historique du processus de réforme et l’art figuré ont fait l’objet de multiples études, ce n’est pas le cas pour les régions « périphériques ». Dans sa tentative de résoudre, du moins partiellement, ces lacunes, ce colloque vise à mieux connaître les réalités espagnoles et françaises de la période. A travers l’étude de cas exemplaires, on s’efforcera de déterminer le rôle de l’image dans la transmission des valeurs et les modalités de cette transmission, la circulation et l’adaptation des modèles, la définition des liens entre texte et image, etc. De manière plus générale, il s’agira de voir si, dans les cas choisis, la traduction figurée des idées de réforme délivre des indications complémentaires ou supplémentaires, par rapport aux sources écrites, sur la participation des grands ordres monastiques aux efforts de l’Eglise, dont Marmoutier et Cluny, mais aussi celle des laïcs, souvent négligée ou niée.

Ce colloque a une portée internationale, mais aussi interdisciplinaire puisqu’aux côtés des historiens de l’art, des historiens spécialistes de la réforme apporteront leur contribution.

Programme : 

Lundi 15 octobre

9 h 30 – 10 h 00 Carlo Arturo QUINTAVALLE, Université de Parme, La Réforme Grégorienne et l’église : image et politique du XIe au XIIe siècle

10h 15 – 10 h 45 Xavier BARRAL I ALTET, Université de Rennes II, Université Ca’Foscari de Venise, Art monumental et réforme Grégorienne (France/Péninsule ibérique) : réalité médiévale ou fiction historiographique?

PAUSE

11 h 15 – 11 h 45 Immaculada LORES I OTZET, Université de Lleida – Institut de Recerca en Cultures Medievals (IRCVM), Université de Barcelone, La réforme grégorienne et les églises du diocèse de Roda de Isábena

12 h 00 – 12 h 30 Rose WALKER, Courtauld Institute, Londres, L’influence des légats pontificaux sur la transformation de l’art hispanique dans la deuxième moitié du XIe siècle

14 h 30 – 15 h 00 Nicolas REVEYRON, Université de Lyon II, Architecture romane et réforme grégorienne. Les significations de la reconstruction de l’abbaye de Cluny sous l’abbatiat d’Hugues de Semur

15 h 15 – 15 h 45 Jean-Pierre CAILLET, Université Paris X – Nanterre, Essor monumental et exaltation hagiographique à Saint-Aubin d’Angers, du XIe au XIIe siècle

PAUSE

16 h 15 – 16 h 45 Dulce OCON, Université du Pays Basque, Renouveau paléochrétien et « pietas patrum » dans la sculpture de la cathédrale de Jaca

17 h 00 – 17 h 30 Manuel CASTINEIRAS, Université autonome de Barcelone, Le Tapis de la Création de Gérone et les peintures de Sant Pere de Burgal: deux programmes de l’art de la réforme grégorienne en Catalogne?

Mardi 16 octobre

9 h 15 – 9 h 45 Barbara FRANZE, Université de Lausanne, Existe-t-il une iconographie de la réforme ?

10 h 00 – 10 h 30 Daniel RUSSO, Université de Bourgogne, Les peintures de la Chapelle-aux-Moines à Berzé-la-Ville : un axe Rome – Cluny ?

10 h 45 – 11 h 15 Nathalie LE LUEL, Université d’Angers, Les devants d’autel sculptés de l’Ouest de la France : l’influence de la réforme grégorienne sur la valorisation du sanctuaire

URL de référence : http://www.unil.ch/hart

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