Dans une perspective comparatiste intra-belge et diachronique, nous nous proposons de revenir sur le rôle capital joué par la peinture ancienne, à partir du XIXe siècle et jusqu’à nos jours, dans l’émergence et la caractérisation d’une littérature nationale en Belgique. Axée autour de la postérité littéraire des Primitifs flamands, de Jérôme Bosch et de Pierre Bruegel l’Ancien, notre réflexion cherchera à dépasser l’étude des seules interactions entre littérature et art, en prenant en compte également le rapport au passé qu’impliquent la promotion et l’exploitation des « vieux maîtres ». Au-delà des seuls enjeux identitaires, nous insisterons sur la dimension proprement créatrice de la relation entre peinture, littérature et histoire en prenant soin de relever et d’interpréter les fluctuations, les oppositions et les points communs qui se présentent selon les périodes et l’origine communautaire des auteurs. Ces recherches passeront par l’étude des dispositifs littéraires mis en œuvre (ekphrasis, mise en scène théâtrale, littérature illustrée…) mais aussi par l’étude de l’influence des peintres anciens sur la constitution de mouvements littéraires tels que le symbolisme et le vitalisme, sur la formation de ce qu’on considère souvent comme une tradition fantastique belge, et plus largement sur l’expression littéraire de préoccupations sociales telles que le mouvement flamand, le socialisme et l’anarchisme. Refusant par ailleurs les catégories de paralittérature et les distinctions entre « petits » et « grands » auteurs, nous aurons le souci d’aborder des œuvres d’horizons variés, allant de la littérature d’avant-garde à la littérature pour la jeunesse, en passant par la critique d’art. L’objectif étant avant tout de mettre en lumière l’incroyable fertilité du patrimoine sollicité en même temps que l’intensité de la réception créatrice qui y répond, tout au long de l’histoire culturelle belge, de manières multiples, y compris, comme nous aurons soin de le montrer, de façon discordante ou ironique dès lors qu’il s’agit de signaler le danger qu’il y a à confondre mine d’or et bon filon.
jeudi 29 novembre 2012
14h15 Accueil des participants
Introduction de Luc Bergmans
Présidence de séance : Laurence Brogniez
14h30 Lieven D’hulst (K.U. Leuven)
Van Hasselt et La Renaissance : de la médiation artistique dans la jeune nation belge
15h Kim Andringa (Paris-Sorbonne Nouvelle, Université de Liège)
Les gras et les maigres : Camille Lemonnier, Pierre Bruegel et la cuisine sociale
15h30 Véronique Jago-Antoine
(Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)
Le masque et la plume : Emile Verhaeren et Jean de Boschère devant l’art flamand
16h pause
Présidence de séance : Dorian Cumps
16h15 Hans Vandevoorde (V.U. Brussel)
Les maîtres flamands dans l’oeuvre de Karel van de Woestijne et d’August Vermeylen
16h45 Luc Bergmans (Paris-Sorbonne, CESR, Tours)
Les influences des Primitifs flamands et de Pierre Bruegel l’Ancien sur l’oeuvre graphique et littéraire de Félix Timmermans
17h15 Åsa Josefson (Paris-Sorbonne)
La peinture en tant que source d’inspiration du fantastique belge. L’exemple du Péché originel de Hugo van der Goes dans l’œuvre de Thomas Owen
20h30 « À la vie, la mort » -Tableau-concert d’après Bruegel par le collectif l’ARFI Auditorium de Musicologie, 5, rue François-Clouet, Tours. Réservation auprès du service culturel de l’université, Bureau 109 bis A, 3 rue des Tanneurs, 37000 Tours, 02.47.36.64.15. Tarif 5 €
vendredi 30 novembre 2012
Présidence de séance : Véronique Jago-Antoine
9h30 Laurence Brogniez (U.L. Bruxelles)
Ensor, grand peintre flamand : entre fiction critique et autofiction
10h Eva-Karin Josefson (Université de Caen Basse-Normandie)
Maurice Maeterlinck et La Parabole des aveugles de Pierre Bruegel l’Ancien
10h30 pause
Présidence de séance : Delphine Rabier
10h45 Stanislas Pays (CESR, Tours, K.U. Leuven)
Postérité d’un thème romantique : la folie d’Hugo van der Goes
11h15 Martine De Clerq (H.U. Brussel)
« L’enragé » : l’autobiographie masquée de Jean de Boschère et de Dominique Rolin
11h45 Dorian Cumps (Paris-Sorbonne)
Archétypes et iconicité dans la nouvelle fantastique belge contemporaine : à propos de La Madonne de Nedermunster (1962) d’Hubert Lampo et du Retour des Chasseurs (1970) de Gabriel Deblander
12h15 Conclusion
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