Colloque : « L’industrie au royaume de Flore, créer et cultiver des fleurs du XVIIIe siècle à nos jours » (5 avril 2019, Mulhouse)
Au XVIIIe siècle, l’engouement pour les jardins favorise l’essor de la culture des fleurs dont la mode s’est répandue donnant lieu à de nouveaux secteurs de productions : fleurs en porcelaine, fleurs en tissu, etc. La flore devient omniprésente, en particulier dans les arts décoratifs, la mode, le textile et le papier peint, à tel point que selon Savary « Fleur » désigne « des étoffes, quand elles sont nouvelles, & qu’elles ont encore leur brillant et toute leur fraîcheur ». Au XIXe siècle, l’apparition de nouveaux secteurs industriels, parfumerie, cosmétique par exemple, augmente le besoin en fleurs. Longtemps réservé aux élites, le goût des fleurs se diffuse grâce à différents secteurs, fleurs coupées, fleurs en pot, parfumerie ou production de fleurs artificielles. Dans la seconde moitié du siècle, l’horticulture se développe pour satisfaire les besoins des jardins publics et privés. La culture des plantes est une pratique qui se démocratise auprès de nombreux amateurs réunis dans des sociétés d’horticulture et qui progressivement devient une production à grande échelle, avant de faire l’objet d’un commerce international. Depuis les années 1970, en Europe, les producteurs subissent la concurrence des pays émergents et doivent cultiver leur différence pour faire perdurer leur culture florale.
Ce colloque, en rassemblant des interventions sur la production des fleurs, leur usage dans l’industrie, ainsi que leur représentation dans les arts industriels et la mode, a pour objectif de faire des fleurs un sujet d’études en sciences humaines.
Ce colloque est organisé par le Centre de Recherches sur les Economies, les Sociétés, les Arts et les Techniques (CRESAT) à l’Université de Haute-Alsace en lien avec l’exposition Quand les fleurs font l’étoffe, une histoire de la flore dans l’imprimé au musée de l’Impression sur étoffes de Mulhouse (26 octobre 2018-29 septembre 2019) dont l’Université est partenaire et avec le soutien du GIS-Acorso.
Vendredi 5 avril : 9 h accueil
Mulhouse, Université de Haute-Alsace, campus Fonderie
Introduction « Pour une historiographie de la flore en histoire et en histoire de l’art », Aziza Gril-Mariotte, maître de conférences en histoire de l’art, chercheur au CRESAT
Session 1 – art et mode
« La nature au service de la mode : la fleur et les soieries lyonnaises au XVIIIe siècle », Moïra Dato, doctorante au département histoire et civilisation, Institut Universitaire Européen, Florence
« Quand la fleur renouvelle le panoramique : Isola Bella (1842) », Bernard Jacqué, conservateur honoraire du musée du Papier peint de Rixheim et chercheur au CRESAT
« Des Bonnes herbesau Liberty, comment les manufactures anglaises et françaises ont fait des fleurettes une mode féminine depuis la fin du XVIIIe siècle », Aziza Gril-Mariotte, maître de conférences en histoire de l’art, chercheur au CRESAT
Déjeuner
Session 2 – cultures
« Les rosiers entre science et horticulture au XIXe siècle », Cristiana Oghina-Pavie, maître de conférences en histoire contemporaine, université d’Angers, chercheur au laboratoire TEMOS
« L’horticulture : une nouvelle industrie pour l’économie alsacienne ? », Cécile Roth-Modanèse, attaché de conservation du patrimoine, doctorante au CRESAT
« Les occasions manquées de l’horticulture française pendant les Trente glorieuses », Régis Boulat, maître de conférences en histoire contemporaine, université de Haute-Alsace, chercheur au CRESAT
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