2 mars 2017
INHA, 2 rue Vivienne, 75002 Paris
Salle Walter Benjamin, 10h-12h. Entrée libre
Grisi siknis, en miskito nicaraguayen « la maladie folle », est une famille de crises de transe hallucinatoire perçues comme une maladie contagieuse chez plusieurs populations de la Moskitia, entre le Honduras et le Nicaragua oriental. Une attaque de grisi siknis déclenche un comportement agressif/auto-agressif associé à une série d’hallucinations récurrentes. À cause de leur potentiel pathogène, les images visuelles associées aux attaques de grisi siknis sont rarement représentées. Elles constituent cependant un répertoire iconique cohérent et sophistiqué. Par une pratique ethnographique expérimentale, en demandant à une série d’affectés de dessiner sur papier ces apparitions, j’ai participé à la mise en évidence de cette tradition iconique de mémoire hallucinatoire. En m’interrogeant sur le statut de ces images, à la fois représentations, résidus somatiques et matrices imaginaires partagées, je propose la notion d’iconographie implicite pour rendre compte de ces traditions où un répertoire iconique figé est transmis en l’absence d’un support externe.
Maddalena Canna, anthropologue, est doctorante au Laboratoire d’Anthropologie Sociale (EHESS/Collège de France), Lauréate de la Fondation Martine Aublet du Musée du Quai Branly et membre de l’équipe interdisciplinaire ALIUS. Sa thèse porte sur l’iconographie implicite de la transe hallucinatoire grisi siknis. Après une année d’enquête ethnographique parmi les miskitos du Nicaragua, elle mène une recherche comparative et interdisciplinaire sur les modalités d’incarnation et de propagation de l’imaginaire et sur son interaction avec les états de conscience, avec un intérêt particulier pour les traditions visuelles.
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Dans le cadre du séminaire d’Images Re-vues : « objets, techniques, supports », organisé par Doina Craciun, Bénédicte Duvernay, Bérénice Gaillemin, Élise Lehoux, Vasso Zachari
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