Au cours des années 1960 et 1970, la figure de l’artiste comme pédagogue a marqué l’oeuvre de plusieurs artistes européens, à commencer par Yves Klein, Joseph Beuys et Wolf Vostell. A travers leurs écrits et leurs actions, ils manifestent le désir, fidèle aux avant-gardes, de provoquer des changements de la société qui, à leur apogée, devraient donner naissance à un homme nouveau. Un homme idéal dans une société idéale qui serait aussi le fruit d’une éducation et d’une formation universelles, libres et égalitaires.
Il s’agira de s’interroger sur ces quêtes d’une « académie idéale », fondées en l’occurence sur les survivances du mythe historique du Bauhaus ou sur l’idéal anthroposophique de l’éducation. Si ces artistes cherchent à dépasser dans leurs missions totalisantes les modèles historiques, il importera de voir de quelle façon ils participent aussi à déconstruire la réalité de l’institution pédagogique – autoritaire et hiérarchique – afin de faire eux-mêmes « école ».
Antje Kramer, d’origine allemande, a soutenu son doctorat d’histoire de l’art en 2009 sous la direction de Pierre Wat à l’Université de Provence Aix-Marseille I. Elle a enseigné à l’Ecole du Louvre et à l’Université de Provence et travaillé comme chargée d’études et de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art au sein du programme « Archives de l’art XIX-XXe siècles ». Après plusieurs articles portant sur les transferts artistiques après 1945, elle prépare actuellement la publication de sa thèse sous le titre Les Nouveaux Réalistes en Allemagne – réalités et fantasmes d’une néo-avant-garde européenne (1957-1963) aux Presses du réel.
Séminaire Arts & Sociétés organisé par Laurence Bertrand Dorléac, Centre d’histoire de sciences politiques, Sciences Po, 27, rue Saint-Guillaume, amphi Leroy-Beaulieu, 17h-19h.
Contact : Arts et Sociétés
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