Congrès : « Modèles, réseaux et échanges curiaux au Moyen Âge », 52e Congrès de la SHMESP – 43e Rencontres du RMBLF (20-22 mai 2021, en ligne)
En raison de la situation sanitaire, le 52e Congrès de la SHMESP – 43es Rencontres du RMBLF se tiendra sous une forme virtuelle, sur la plateforme Zoom. Dans ces circonstances, le programme a été légèrement remanié et la possibilité de s’inscrire a été prolongée. Pour la plupart des communications, les textes seront distribués à l’avance et résumés en ligne en quelques minutes. La rencontre laissera surtout place aux discussions. Pour s’inscrire, il suffit d’en faire la demande à info.rmblf@gmail.com
Argumentaire :
La cour a été, de longue date, l’un des terrains d’enquête favoris des écoles historiques ; au milieu du siècle dernier, les travaux fondateurs de Norbert Elias et Ernst Kantorowicz contribuèrent – ils ne furent pas les seuls – à lui donner droit de cité dans la recherche universitaire. Le sujet fait toutefois l’objet d’une attention et de reproblématisations constantes. Quelles que soient les périodes ou les régions envisagées – certes selon des modalités multiples et variées –, les cours constituent un creuset particulièrement propice à l’étude des sociétés médiévales, pour ne rien dire de leurs homologues antiques, modernes, voire contemporaines. Elles sont le lieu où peuvent s’exprimer, se résoudre ou s’exaspérer contestations ou tensions. Enfin, propices aux échanges, elles constituent un espace de distinction, que ce soit par les modes qui y émergent et en rayonnent ou par la perpétuelle mise en scène qu’elles engendrent. Les cours ont donc à être pensées comme des lieux politiques qui attirent, influencent ou interagissent avec la société, au plus près des personnes qui en occupent, considèrent ou sont considérées en occuper le centre.
Dans cette perspective, le Réseau des Médiévistes belges de Langue française (RMBLF) invite la Société des Historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public (SHMESP) à se pencher avec lui sur ces questions, selon des approches complémentaires et interdisciplinaires qui constituent leur marque de fabrique. On s’intéressera prioritairement aux cours souveraines (pontificales, impériales ou califales, mais aussi princières ou sultaniennes) ; les cours de niveaux inférieurs seront prises en considération dans leur relation (prétentions à la souveraineté, adaptations de modèles, réseaux) avec celles dont elles dépendaient.
La cour sera abordée non seulement comme espace politique et moyen de gouvernement, mais également comme lieu de production et de consommation – matérielle et culturelle –, creuset de réseaux de solidarités et de dépendances, société particulière réglée par des lois et des usages, aussi bien écrits qu’oraux, et enfin espace architectural et physique d’autant plus complexe que les cours se déplacent. Leur itinérance constitue en effet un aspect déterminant de leurs activités et de leur rayonnement. Autant de chantiers à envisager en faisant imploser les limites méthodologiques – notamment en tirant parti des nouvelles approches en matière d’analyse de réseaux – et géographiques – dans une perspective d’histoire globale. Le sujet choisi pour cette rencontre permettra à des chercheurs d’horizons divers de mener une réflexion commune autour de problématiques qui gagneront beaucoup d’une approche comparatiste et de questionnements croisés entre espaces latins, musulmans, byzantins, voire au-delà (Inde, Chine, etc.). L’objectif d’une telle approche est de favoriser l’émergence de modèles explicatifs de la nature et du développement des sociétés curiales médiévales.
Programme :
Jeudi 20 mai 2021
13h00 : Discours d’ouverture
13h30 : Régine Le Jan (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) / Julien Loiseau (Aix-Marseille Université) – Rapport introductif
14h15 : Pause
Session 1 : Centre de gouvernement et espace politique
15h00 :
Magali Coumert (Université de Bretagne occidentale) – La cour carolingienne et la norme écrite
Emmanuelle Tixier du Mesnil (Université Paris-Nanterre) – Splendeurs et misères des cours andalouses du XIe siècle
Christophe Masson (F.R.S.-FNRS/Université de Liège) – Les cours cardinalices d’Avignon entre 1378 et 1403. Des alternatives au modèle pontifical ?
Discussions
16h15 : Pause
16h45 :
Solal Abélès, Michel Margue, Timothy Salemme et Éloïse Adde (Université du Luxembourg ; Université Saint-Louis Bruxelles) – Les cours dans la « monarchie composite » des Luxembourg 1300-1355 (Henri VII, Jean et Charles IV)
18h : Fin des travaux
Vendredi 21 mai 2021
10h :
Emmanuel Johans (Le Mans Université)–La cour comtale d’Armagnac (1304-1418) : un modèle souple et fonctionnel
Robin Moens (KULeuven) –La cour baronniale : imiter le prince ? L’exemple de l’entourage des seigneurs d’Audenarde (XIIe et XIIIe siècles)
Discussions
10h50 : Pause
Session 2 : Réseaux curiaux
11h20 :
Nicolas Ruffini-Ronzani et Romain Waroquier (Université catholique de Louvain/Université de Namur ; F.R.S.-FNRS/Université de Namur) – Analyse de réseau et entourage princier : quelle plus-value ? L’exemple des comtes de Vermandois (1101-1167)
Vincent Puech (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Université Paris Saclay) – Le réseau de l’impératrice Théodora : une analyse prosopographique de la cour byzantine au VIe siècle
Emmanuelle Santinelli (Université polytechnique des Hauts-de-France) – Au cœur des réseaux et échanges curiaux : l’épouse du comte dans la Francie occidentale des Xe-XIIe siècles
Discussions
12h35 : Déjeuner
13h50 :
Jonathan Dumont (Österreichische Akademie der Wissenschaften) – Les éminences grises dans les cours tardo-médiévales. Anciens Pays-Bas, Empire, France. Essai d’histoire comparée
Olivier Canteaut (École nationale des Chartes) – Des factions à la cour des derniers Capétiens
Discussions
15h00 : Pause
Session 3 : Productions, échanges, consommations
15h40 :
Sabine Berger (Sorbonne Université) – Les conseillers du roi de France et la commande artistique : une action polysémique (1270-1328)
Rémy Gareil (Université Lumière Lyon 2) – Production savante et représentation du pouvoir : la cour abbasside vue par le libraire bagdadien Ibn al-Nadīm (m. 990)
Marjolaine Lémeillat (Université de Tours) – Les gens de savoir de Bretagne au cœur des réseaux et échanges curiaux à la fin du Moyen Âge (fin XIIIe-XVe siècle)
Discussions
17h00 : Fin des travaux
Samedi 22 mai 2021
Session 4 : Une société, des réseaux
10h00 :
Caroline Chevalier-Royet (Université Jean-Moulin Lyon 3) – Le pouvoir carolingien en son palais : construction d’un modèle dans le De ordine palatii d’Hincmar de Reims
Boris Bove (Université Paris 8) – L’itinérance des rois de France : pour quoi faire ?
Discussions
10h50 : Pause
11h30 :
Audrey Caire (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) – L’influence de la cour abbasside sur l’art de vivre et l’éthos des élites islamiques médiévales : le rôle du commensal (nadīm)
Roxane Chilà (Université Bordeaux Montaigne) – Un transfert culturel entre cours : la fonction de maître rational, de la Sicile à la couronne d’Aragon et aux états angevins (XIIIe-XVe siècle)
Discussions
12h20 : Déjeuner
14h00 :
Marie-Emmanuelle Torres (Aix-Marseille Université) – Un pouvoir sonore ? Entendre et faire entendre l’autorité impériale à Byzance
Hervé Mouillebouche (Université de Bourgogne) – De la chambre à la salle : le cortège cérémoniel et son cadre à la cour de Bourgogne
Discussions
14h50 : Pause
16h15 : Éric Bousmar et Annick Peters-Custot (Université Saint-Louis Bruxelles ; Université de Nantes) – Conclusions
17h : Fin des travaux
Source : RMBLF
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