Formes symboliques et herméneutique numérique : Appel à articles de la revue Signata

Formes symboliques et herméneutique numérique : dossier thématique de la revue Signata, Annales des sémiotiques, dirigé par Pierluigi Basso Fossali, Ralph Dekoninck, Maria Giulia Dondero et Sophie Raux

Echéance, 15 mai 2022.

Texte de l’appel et modalités de soumission sur le site de la revue

https://journals.openedition.org/signata/3422

La notion de « forme » a traversé les théories de l’art avec une ambiguïté constitutive : d’une part, elle a répondu à l’aspiration à une sorte de matrice originaire des enjeux esthétiques (dérive idéaliste), d’autre part elle a été l’atout pour proposer une version réductionniste du faire artistique au profit d’une poétique particulière (dérive idéologique). Le xxe siècle nous laisse en héritage un cadre théorique controversé pour essayer d’échapper à ces dérives. Certes, on a abandonné une séparation nette entre la forme et le contenu, ce dernier ne pouvant pas s’exprimer sans une forme et la forme ne pouvant pas se manifester sans solliciter des contenus perceptifs et une portée diagrammatique à même de proposer une réorganisation des valeurs représentées.
Pourtant, le tournant linguistique et, en particulier, la tradition structuraliste, qui a établi le principe d’articulation entre expression et contenu, a continué à proposer une réactualisation de la notion de forme, notamment en tant que « forme symbolique » (Cassirer 1923-1929). Cette dernière peut être entendue comme la clé de la compréhension diachronique de l’évolution des généalogies culturelles. Au-delà du périmètre strictement structuraliste et sans aucune intention de réveiller la tradition d’un formalisme idéaliste, on constate, au début du siècle dernier, une reprise constante de la notion de forme : les Pathosformeln de Warburg, la proposition d’une histoire des formes (de Focillon à Kubler), le projet iconologique de Panofsky, sans oublier la leçon de Wölfflin.

Ce numéro de Signata vise à faire le point sur le caractère heuristique de cette notion de forme (ou de formule, chez Warburg) et de l’évaluer à partir des ambitions d’une histoire de l’art qui recourt de plus en plus aux nouvelles technologies.

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