Interroger la base en ligne les peintures italiennes en France (RETIF) sur Agorha (INHA)

Une base en ligne sur AGORHA (INHA) : les peintures italiennes en France (RETIF)

Giovanni Battista Gaulli, La Querelle d'Achille et d'Agamemnon, huile sur toile, 149 x 222 cm, Beauvais, musée départemental de l'Oise

Depuis 2001, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) a entrepris de répertorier les  tableaux italiens – peintures de chevalet et fresques détachées devenues de facto des biens meubles – conservés en France dans les musées et les institutions publiques. Ce répertoire recense les œuvres créées entre le XIIIe siècle et 1914 par des artistes italiens ou par des peintres étrangers si leur pratique picturale s’est fondue dans ce que l’on appelle la peinture italienne (Calvaert, Ribera, Van Bloemen dit l’Orizzonte).

Pour chaque œuvre, l’accent est porté sur trois éléments : l’attribution, la provenance et la bibliographie essentielle. Des liens relient entre eux les ensembles originaux, les éléments de polyptyques démembrés  ou les pendants, de même que les œuvres originales avec leurs copies – même si l’auteur de ces dernières ne sont pas italiens (par exemple, la copie de La Vierge avec sainte Anne de Léonard faite en 1855 par Emma Cornelie Wyatt de Vivefay conservée au musée de Chambery).

Les objectifs de la publication sur internet d’un tel répertoire sont non seulement de faire connaître et valoriser ce patrimoine exceptionnel mais aussi d’amener les chercheurs à proposer de nouvelles attributions pour l’immense quantité de tableaux encore anonymes (ou de signaler de nouvelles œuvres s’ils s’aperçoivent d’oublis). En conséquence, chaque fiche est illustrée par une reproduction de la meilleure qualité possible.

Sur les 12562 fiches que comporte pour l’instant la base, 5849 sont actuellement disponibles à la consultation. Ont été successivement mises en ligne les œuvres des régions Bretagne, Centre et Poitou-Charentes (2008), des régions Nord-Pas-de-Calais et Pays de la Loire (2009), du département de la Seine-et-Marne et des régions Auvergne, Picardie, Champagne-Ardenne, Haute et Basse Normandie (1er semestre 2011),  de la Bourgogne, du musée Granet d’Aix-en-Provence, du musée des Beaux-Arts de Chambéry et du musée de Grenoble (2e semestre 2011). En 2012 viendront s’y ajouter les régions Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Midi-Pyrénées ainsi que les églises et musées parisiens, dont le musée du Louvre qui conserve à lui seul plus de 1100 tableaux italiens.

Hébergé sur le site internet de l’Institut national d’histoire de l’art (http://www.inha.fr/), le RETIF (Répertoire des tableaux italiens dans les collections publiques françaises) dépend du portail AGORHA (Accès global et organisé aux ressources en histoire de l’art) auquel on accède en cliquant sur l’icône située en haut à droite de la page d’accueil. Le lien « accéder à l’application AGORHA », en bas de la page, permet d’être ensuite dirigé vers la liste de toutes les bases de données qui y sont intégrées (http://agorha.inha.fr/inhaprod/servlet/LoginServlet). En cliquant sur le lien   « Répertoire des tableaux italiens dans les collections publiques françaises (XIIIe-XIXe siècles), RETIF » parmi les programmes qui relèvent de l’« histoire du goût »,on accède à la page d’accueil du projet.

Pour interroger directement le répertoire, il faut en revanche cliquer sur « recherche sur » dans la colonne située à gauche de l’écran, et choisir plus spécifiquement la table « œuvres ». Le plus pratique est ensuite d’effectuer une « recherche avancée », accessible depuis la page « recherche simple ».

La « recherche avancée »

Celle-ci permet, par exemple, d’effectuer une recherche par artiste ou par lieu de conservation.
Avant toute chose, il est nécessaire de filtrer sa recherche par la base de données « REPERTOIRE DES TABLEAUX ITALIENS DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES FRANCAISES (XIIIE-XIXE SIECLES), RETIF – INHA », grâce à l’onglet situé en bas de la page, en utilisant le menu déroulant (icône « index »).
Ensuite, pour une recherche par peintre, on peut par exemple taper « Giordano » dans le champ de recherches et filtrer par « personnes » pour visualiser les 92 œuvres liées à l’artiste actuellement mise en ligne.

De même, pour une recherche par localisation (pour une institution ou une ville), par exemple, en tapant « musée Condé » ou « Chantilly » dans le champ de recherches et en filtrant par « lieux », on accède à la liste des 106 tableaux italiens qui y sont conservés.

La « recherche experte »

Pompeo Batoni, Vulcain, huile sur toile, 46 x 37 cm, Orléans, musée des Beaux-Arts

Pour effectuer une « recherche experte », il faut, si l’on vient de la page d’accueil général, cliquer sur « recherche sur » dans la colonne de gauche, puis sur « œuvres » et au lieu de sélectionner « recherche avancée », sélectionner l’onglet « recherche experte ». Si l’on vient de la recherche simple ou avancée, il suffit de cliquer sur ce dernier onglet.
La recherche experte, qui se fait à partir de lexiques sélectionnables sur l’index, peut se révéler plus pertinente lorsque l’on souhaite procéder à des recherches plus vastes, notamment par date de création ou par titre, ou à des interrogations croisées.

Comme pour une recherche avancée, il faut commencer par limiter sa recherche aux fiches du RETIF, en sélectionnant, dans le premier champ, « base de données » dans la rubrique « programme de recherches » tout en bas du menu déroulant, et en y associant, grâce à l’icône « index » le « REPERTOIRE DES TABLEAUX ITALIENS DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES FRANCAISES (XIIIE-XIXE SIECLES), RETIF – INHA ».

Pour une recherche par titre, on sélectionne « titre » dans la rubrique « identification», on renseigne le terme choisi à l’aide de l’index en tapant dans le champ « critère » par exemple « vierge », on clique sur « lister » et on sélectionne l’occurrence correspondante. On obtient ici 695 résultats.

 

 

Pour une consultation par date, il faut sélectionner dans le second champ « date exécution » dans « création-exécution », puis dans le calendrier qui apparait à droite sélectionner « étendu » pour une recherche par siècle. Reste ensuite à choisir «  siècles apr. J.-C. » et à cliquer sur le siècle correspondant à sa recherche. Si l’on souhaite obtenir un corpus des œuvres du XVIe siècle, on trouvera ainsi 1059 réponses.

Grâce aux multiples champs proposés, il est possible d’affiner sa recherche en effectuant une recherche croisée en multipliant les critères de recherche, et notamment d’obtenir, pour reprendre les exemples précités, la liste des 173 tableaux représentant la Vierge peints au XVIe siècle.

La liste des possibilités de recherches présentée ici n’étant évidemment pas exhaustive, l’utilisateur pourra également se reporter s’il le souhaite au guide d’utilisation accessible depuis la page d’accueil du RETIF pour tout complément d’information sur l’interrogation de la base.

Quelques “trucs” pour faciliter la recherche et la consultation :

–          l’utilisateur peut déterminer le nombre de résultats affichés, les classer par titre, auteur, date ou par lieu de conservation (qui prend en compte les noms d’institutions, et non les noms géographiques)
–          l’utlisateur peut cliquer sur la photographie pour en obtenir une de meilleure résolution et la télécharger (mais il doit payer les droits s’il la reproduit)
–          dans les deux modes de recherche, il peut taper juste un mot d’une expression composée (Rozay pour Rozay-en-Brie) afin d’obtenir des résultats, et utiliser l’astérisque comme désinence finale d’une chaine de caractères (« léo* » donnera les fiches contenant léon, léonie, léopold …)
–          pour chercher les œuvres dans une région, utiliser le mode de recherche avancée, et inscrire le nom de la région en ayant sélectionné l’option « lieux »

Cette base a pu être faite grâce naturellement à une étroite collaboration avec les institutions nationales ou régionales relevant de la Culture. Mais sa réalisation été aussi permise par la collaboration entre l’INHA et des universités ou des institions d’enseignements (l’École du Louvre) : des stagiaires ont été accueillis ou des contrats de recherches ont permis de rémunérer des doctorants qui ont travaillé pour la base, dans le cadre de conventions. Certains travaux universitaires ont en outre servi de points de départ pour la saisie des fiches.

Ce travail a permis de nombreuses identifications nouvelles et des découvertes d’œuvres. Quelques unes ont été publiées :

Domenico Ghirlandaio (atelier), Vierge à l'églantine, tempera sur bois, 60 x 34.5 cm, Lille, Palais des Beaux-Arts

– Matteo Gianeselli, « Pratiques d’atelier et diffusion des modèles en Italie centrale (1490-1520). Quelques réflexions à partir de tableaux des collections publiques françaises », La Revue des Musées de France. Revue du Louvre, 4, 2011, p. 51-61
– Giuseppe Porzio, « L’Ecce Homo du musée Fabre de Montpellier. Une introduction à l’art de Francesco Glielmo », La Revue des Musées de France. Revue du Louvre, 4, 2011, p.63-68

À paraître :

– Giuseppe Porzio, « La Sainte Agathe en prison de Nevers et les débuts de Bernardo Cavallino », à paraître en 2012 dans La Revue des Musées de France. Revue du Louvre
– Giuseppe Porzio, « Per una rivalutazione di Gregorio Preti », à paraître en 2012 dans le Bulletin de l’Association des historiens de l’art italien
– Matteo Mazzalupi, « Deux tableaux de Nobile di Francesco da Lucca provenant de la collection Campana », à paraître dans La Revue des Musées de France. Revue du Louvre, 5, 2011, p.34-42

Par ailleurs, le palais Fesch-musée des Beaux-Arts d’Ajaccio organise, à partir de juin 2012, une exposition sur la fortune des Primitifs dont le catalogue s’appuiera largement sur les ressources du RETIF, tout comme avait pu le faire, en 2005, les musées des Beaux-Arts de Bordeaux et de Caen avec l’exposition Splendeurs de Venise (1500-1600).

Matteo Gianeselli, Marie Tchernia avec Nathalie Volle

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