Journée d’étude de la revue Marges : « Manifestes »

Capture d’écran 2014-09-29 à 11.05.23Les artistes de la modernité ont longtemps été associés à deux images antagonistes : celle du créateur isolé, uniquement attaché à sa « nécessité intérieure », et celle de l’artiste œuvrant collectivement à produire des modèles de réforme sociale. Ces deux images renvoyaient simultanément à des manifestes, c’est-à-dire à des prises de position visant à affirmer des revendications d’artistes au sein de la société. Il y en a eu de toutes sortes et dans tous les domaines : manifestes d’écrivains, d’architectes, de musiciens, de peintres, voire de personnes qui renonçaient à occuper une quelconque position artistique trop aisément identifiable. Les artistes du 20e siècle se sont ainsi retrouvés associés, parfois à leur corps défendant, à des mouvances qui parfois ne représentaient que des prétextes publicitaires, lorsqu’elles ne servaient pas les intérêts de tel ou tel critique ou galeriste.

Ces dernières années, les choses semblent avoir fortement changé et il est difficile de repérer des mouvances bien identifiables, les artistes redoutant visiblement plus que tout d’être embrigadés dans des actions où leur indépendance d’esprit serait mise en cause, les critiques ou les curateurs exprimant quant à eux des réticences vis-à-vis d’une forme considérée comme historiquement datée. De ce point de vue, le temps des avant-gardes historiques semble bien loin. Qu’en est-il des manifestes ? Est-il encore possible de produire des manifestes à un moment où une grande partie des artistes semble résignée à suivre les fluctuations du marché ou de la politique culturelle ? D’autres acteurs du champ de l’art ont-ils repris cette forme (critiques, curateurs) ? Y a-t-il, au contraire, un déplacement des manifestes dans des formes plus contemporaines : blogs, buzz, réseaux en tout genre ? Entre la dénonciation de l’opportunisme supposé de certains artistes et la revendication surannée de l’isolement au sein de la sphère artistique, d’autres points de vue sont-ils possibles ? Que peut être un manifeste aujourd’hui ? Qu’il soit esthétique, politique, social… à partir de quelles motivations se construit-il ?

Programme  :

9h15 : Accueil des participants

9h30 : « Quand l’exégèse d’un texte lui confère un statut manifeste », par Anne Le Tallec (Université Paris 1)

10h15 : « Mettre au monde le monde : naissance du manifeste », par Martina Olivero (Université Paris 1)

11h : Pause / Discussion

11h15 : « Manifestes à la carte : Serpentine Gallery Manifesto Marathon (2008) », par Viviana Birolli (EHESS)

12h : « Le squat d’artistes comme manifeste social et artistique », par Vincent Prieur et Elodie Lombarde

12h45-14h : Déjeuner

14h : « Comprendre les manifestes du cinéma moderne : Vers une définition contemporaine du politique », par Raphaël Jaudon (Université Lumière Lyon 2)

14h45 : « Quand l’écran manifeste. La Nouvelle vague et Dogme95 », par Carlos Tello (Université Paris 7)

15h30 : Pause / Discussion

15h45 : « Et l’Europe sera étonnée… de Yael Bartana — entre manifeste esthétique et esthétique du manifeste », par Ewelina Chwiejda (EHESS)

16h30 : Présentation du projet Manart et conclusion de la journée

 

Le samedi 11 octobre 2014

Salle Vasari, INHA

2 rue Vivienne, 75002 Paris (Métro Bourse)

De 9h à 13h et de 14h à 17h

Entrée libre

 

 

 

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