Journée d’étude : « Le corps du monument sacré. Formes architecturales et décoratives, environnement et identités (IXe-XIIe s.) » (23 mars et 13 avril 2022, Paris)

Journée d’étude : « Le corps du monument sacré. Formes architecturales et décoratives, environnement et identités (IXe-XIIe s.) » (23 mars et 13 avril 2022, Paris)

Dates : mercredi 23 mars et 13 avril (14h-18h)

Lieu : Institut national d’Histoire de l’Art (INHA)
Galerie Colbert, salle Giorgio Vasari
Accès : Galerie Colbert, 2 rue Vivienne ou 6 rue des Petits-Champs, 75 002 Paris

Argumentaire : Depuis l’antiquité, le monument est vu comme un organisme vivant, un corps dont l’intégrité et l’organisation interagit avec son environnement. Le Moyen Âge conserve cette perception et conçoit l’édifice sacré comme un corps localisé, positionné et orienté mais aussi comme un corps métonymique du corps social : l’Église.

Deux cycles de rencontres (2022 et 2023) feront converger les réflexions actuelles sur le monument médiéval vers cette perception d’un corps dans son environnement. Les échanges se fixeront sur les IX-XIIe siècles, séquence historique d’intense monumentalisation du paysage et de réflexions chrétiennes sur la fonction du monument sacré.

Le cycle 2022 interrogera le corps monumental par le biais de son identité et de sa présence. Ce corps produit une identité, communautaire et territoriale mais, par-delà les acquis historiographiques sur l’espace ecclésial (cadre de la liturgie et de la décoration) et sur le monument comme un fait sociologique (forme intelligible du social), il s’agit de penser comment le monument met en présence, aussi, sa propre identité, celle d’un corps vivant, voire d’une personne caractérisée par sa singularité, son histoire, ses attributs, ses marqueurs et son réseau.

Télécharger le programme « Le corps du monument sacré 2022 » (Pdf 1,3 Mo)

Mercredi 23 mars 2022 : Corps monumental de la basilique et son identité

14h-18h, Salle Giorgio Vasari

Châsse de Saint Calmin, Mozac, abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Caprais (ca. 1168-1181)

 

Argumentaire : La basilique ad corpus est un type d’église emblématique du phénomène de substitution de l’identité du monument sacré à celle du saint chrétien. Ce type d’église marque la présence du saint et monumentalise le corps qu’elle abrite autant qu’elle produit le corps collectif de sa communauté (son église). Pourtant, l’édifice gagne en autonomie dans le temps. Acteur des textes hagiographiques, il devient lui-même vecteur de la présence vivante du saint (dont on perd parfois la trace dans le monument) et opère des miracles en son nom. Ce transfert d’identité peut être envisagé comme un principe de l’agencement du monument, de sa forme, de sa décoration et de son agentivité dans les textes. Ces questions portent à considérer le monument par-delà les catégories fonctionnelles et institutionnelles pour envisager l’église « funéraire » comme un type de monument pourvu de sa propre identité.

  • 14h00 : accueil
  • 14h15 : Mathieu Beaud (INHA) : Introduction
  • 14h30 : Éric Sparhubert (Université de Limoges) : Édifier et célébrer. Les formes de l’architecture et leurs enjeux : la collégiale de Saint-Hilaire de Poitiers au XIe siècle
  • Discussion
  • 15h30 : Cécile Voyer (Université de Poitiers) : Édifier et ordonner, l’exemple du décor peint de la basilique Saint-Hilaire de Poitiers au XIe siècle
  • Discussion

Pause

  • 17h00 : Sophie Sanzey (Université Lyon II Lumière) : Reliques, miracles et monument : étude des rapports entre le corps du saint et son église dans les Miracula Sancti Germani d’Heiric d’Auxerre
  • Discussion

18h00 : fin de la rencontre

Mercredi 13 avril 2022 : Modéliser le monument au Moyen Âge : le décrire et le figurer

14h-18h, Salle Giorgio Vasari

Plat de reliure de l’Evangile de Metz, Paris, BnF, latin 9393 (ca. 835-845). Source Gallica.fr, Département des Manuscrits

Argumentaire : Les médiévaux ne voient pas leurs monuments comme nous les voyons ou, plus précisément, ils ne les décrivent pas, dans leurs textes et leurs images, comme le médiéviste le voudrait. Le monument est souvent modélisé à partir d’archétypes scripturaires, de formes standardisées et du détail de ce qu’il contient, ce qui nous informe peu sur la fonction de ses parties. Il s’agira de faire converger formes élémentaires significatives et vocabulaire descriptif pour dessiner ce qu’il reste du monument et de sa singularité lorsqu’il est essentialisé. Quels éléments désignent l’église comme un édifice sacré ? Les parties, volumes et décors d’architecture éclairent-t-ils sur sa fonction, sa communauté et son histoire ? Singularisent-t-ils dans la mise en récit littéraire ou figurée l’identité du monument, son agentivité voire sa vitalité ?

  • 14h00 : accueil
  • 14h15 : Mathieu Beaud (INHA) : Introduction
  • 14h30 : Gaëlle Herbert de la Portbarré-Viard (Université d’Aix-Marseille) : L’impact du vocabulaire vitruvien sur le discours relatif à l’espace basilical chrétien après l’Antiquité tardive : l’exemple des termes porticus et ala
  • discussion
  • 15h30 : Didier Méhu (Université Laval, Québec) : Décrire ou figurer l’église ? Les premiers discours sur le lieu de culte chrétien aux IVe et Ve siècles
  • discussion

Pause

  • 17h00 : Anne-Orange Poilpré (Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne) : Faire corps : images d’églises et visions de l’Église à l’époque carolingienne
  • discussion

18h00 : fin de la rencontre

 

Comité scientifique :

Mathieu Beaud (INHA)
Philippe Plagnieux (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Plus d’information sur le site web de l’INHA

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