Parution : Michaël Vottero « La peinture de genre en France, après 1850 »

Le Second Empire coïncide avec un moment de transformation et de mélange des catégories picturales au Salon. La peinture d’histoire se raréfie face à la scène de genre. Entre décadence de l’école française et gloire de la création contemporaine les avis sont alors partagés. Liée au courant réaliste, au goût pour l’anecdote et le pittoresque, la scène de genre se veut une évocation de la vie quotidienne. Ces toiles traditionnellement tenues pour mineures se voient anoblies par les achats de la Seconde République, puis par ceux du couple impérial qui témoignent de l’engouement du public pour ces scènes drôles, émouvantes, parfois édifiantes. Influencée par les sciences sociales, les réformes politiques et la littérature, la peinture de genre offre un nouveau regard sur la vie quotidienne. Reflet des idéaux de leur temps, elle apparaît, pour de nombreux critiques, comme l’art par excellence du Second Empire, seule capable de transmettre à la postérité l’image de leur époque. En se libérant du carcan de l’histoire et de la religion, elle permet aux artistes d’aborder plus librement la technique picturale, voir de la révolutionner comme les peintres impressionnistes qui multiplient les scènes contemporaines. Reflet des goûts d’une époque, la scène de genre du Second Empire témoigne également de la commercialisation de l’art qui connaît un essor sans précédent. Les liens qui existent entre la peinture de genre et le régime, sous lequel elle connaît son plus grand succès, expliquent sans doute la réaction qui suit le conflit de 1870 et qui redonne à la France une grande peinture d’histoire, abandonnant les sujets « faciles » qui dominaient sous le régime précédent. Ces peintres et ces oeuvres parfois tombés dans l’oubli sont pourtant essentiels pour comprendre le goût d’une époque, celui du Second Empire.

Avec une préface de Barthélémy Jobert

 

Sommaire

Remerciements
Préface de Barthélémy Jobert
Introduction

Approche et contexte artistique de la peinture de genre du Second Empire

  • Mise en place et développement d’une catégorie picturale aux contours incertains
  • Les visages du peintre de genre, formation et mise en place d’un métier
  • Le Salon (1852-1878), laboratoire de la peinture de genre

Peinture d’histoire anecdotique ou scène de genre historique ?

  • Le goût du passé dans la peinture de genre
  • Autour des néogrecs, une nouvelle approche de l’Antiquité
  • Pourpoints et feutres à panaches, la scène de genre Renaissance ou le triomphe du bric-à-brac
  • La scène de genre Pompadour

Les peintres voyageurs

  • La scène de genre italienne
  • La scène de genre espagnole
  • La scène de genre orientaliste

Images de la société contemporaine, la scène de genre en quête de vie moderne

  • La province dans la scène de genre
  • Entre pastorales et misérabilisme paysan, la scène de genre rurale au Salon
  • Réalisme ou réalismes : le vrai, le beau, le laid
  • La question du costume contemporain
  • Mise en scène des valeurs bourgeoises : la famille, la religion, la patrie

La peinture de genre, un tournant commercial des arts ?

  • Un phénomène international : la scène de genre étrangère aux expositions parisiennes
  • La peinture de genre et le marché de l’art français : du Salon aux vitrines des marchands
  • La peinture de genre française dans les collections américaines de la seconde moitié du XIXe siècle

Michaël Vottero, La peinture de genre en France, après 1850, avec une préface de Barthélémy Jobert, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012, 392 p., 24,00 €.
ISBN 978-2-7535-2005-9

Michaël Vottero est docteur en histoire de l’art contemporain. Lauréat d’une bourse de la Fondation Napoléon en 2008, il est depuis 2011 conservateur des monuments historiques de Bourgogne.

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