Le projet ANR AORUM est porté par une équipe interdisciplinaire conduite par Romain Thomas (HAR, Université Paris Nanterre). Un appel à candidatures est lancé pour plusieurs bourses post-doctorales, dont une en histoire de l’art de la première modernité (18 mois).
Le projet AORUM
Au milieu du XVIIe siècle, Rembrandt et Vermeer ont utilisé l’or dans certains de leurs tableaux (Rembrandt, L’homme qui rit, 1629-30, huile sur cuivre doré, Mauritshuis ; Vermeer, Une servante endormie, 1657, huile sur toile, Metropolitan Museum). Même s’ils sont rares, d’autres exemples existent dans la peinture d’Europe occidentale au XVIIe siècle, et plus encore au XVIe siècle. Et pourtant, parmi les matériaux du peintre, l’or est le grand absent de l’historiographie des XVIe et XVIIe siècles.
Rassemblant des historiens de l’art (universitaires, conservateurs), des historiens, des physiciens, des chimistes, des spécialistes d’humanités numériques, des restaurateurs de dorures anciennes, le projet interdisciplinaire AORUM vise ainsi à étudier l’usage de l’or comme matériau pictural aux XVIe et XVIIe siècles en Europe occidentale. Il a pour objectifs de « redécouvrir » ce corpus largement ignoré par l’historiographie ; de l’analyser selon les questionnements fondamentaux de l’histoire de l’art (iconographie, histoire sociale, histoire du goût) ; d’étudier aussi, dans une démarche interdisciplinaire, selon un questionnaire faisant appel aux approches plus récentes de l’histoire matérielle de l’art et à la physico-chimie des matériaux du patrimoine, les techniques historiques de mise en œuvre de l’or ; d’étudier de manière diachronique l’apparence des dorures, là encore dans une démarche interdisciplinaire (histoire de l’art – optique physique) ; enfin de gérer l’ensemble des données de manière à contribuer à l’EquipEx+ ESPADON (http://www.sciences-patrimoine.org/2020/12/selection-espadon/).
Missions du post-doc
AORUM est un projet collaboratif et interdisciplinaire. La personne recrutée en histoire de l’art travaillera étroitement avec le coordinateur scientifique principal et les autres chercheurs post-docs (physico-chimie et optique), et sera amenée à collaborer avec l’ensemble de l’équipe du projet. Sa mission consistera en particulier à poursuivre et achever la constitution du corpus d’œuvres, notamment pour la France et l’Europe méridionale (péninsules italienne et ibérique), par une recherche in situ dans les principales collections européennes, et à rassembler un corpus documentaire en vue de l’analyse des œuvres (approches fondamentales d’histoire de l’art, histoire des techniques artistiques, histoire du display) en complémentarité avec les autres membres de l’équipe. Pour toutes ces tâches, elle pourra être amenée à se déplacer fréquemment en France et en Europe.
La personne participera à la conception de la représentation et de la production de données en accord avec les modèles établis dans le cadre du projet ESPADON (http://www.sciences-patrimoine.org/2020/12/selection-espadon/). Elle collaborera à la constitution d’une base de données, en lien avec les collègues spécialistes de sciences du numérique.
En termes de valorisation, elle sera associée à toutes les dimensions du projet (colloque, publications, projet d’exposition etc.), y compris en termes pédagogiques (collaboration au séminaire de Master 1 AORUM (Romain Thomas, Université Paris Nanterre) ; à la formation des élèves restaurateurs de l’INP, institution partenaire du projet).
Qualifications requises
On recherche un candidat ou une candidate particulièrement motivé(e). La personne doit être spécialiste d’histoire de l’art de la France et/ou de l’Europe méridionnale (péninsules italienne et ibérique) des XVIe et XVIIe siècles, familière des approches d’histoire sociale de l’art et d’histoire du goût. Elle doit montrer, par ses recherches et expériences passées, une appétence particulière pour la matérialité de l’art et l’histoire des techniques artistiques, et être ouverte à l’approche interdisciplinaire des sciences du patrimoine.
Seront très appréciés un point de vue réflexif, mais aussi la preuve d’un goût pour les humanités numériques (des compétences en humanités numériques ou une aptitude à se former rapidement à ce domaine).
Des compétences linguistiques sont requises en français, italien, anglais, et si possible en espagnol. Un goût pour le travail en équipe est nécessaire.
Détails du poste
Le post-doc sera recruté par l’université Paris Nanterre.
La durée est de 18 mois à temps plein à compter du 1er octobre 2022.
Rémunération : environ 2 k€ net mensuel, en fonction du profil du candidat.
Lieu d’exercice : région parisienne.
Candidatures
Candidatures à adresser par mail avant le 1er septembre 2022 aux personnes suivantes :
Romain Thomas (Université Paris Nanterre), rthomas@parisnanterre.fr
Vincent Delieuvin (Musée du Louvre), Vincent.Delieuvin@louvre.fr
Pantxika De Paepe (Musée Unterlinden), pdepaepe@musee-unterlinden.com
Anne Solenn Le Hô (C2RMF), anne-solenn.leho@culture.gouv.fr
Christine Andraud (CRC), christine.andraud@mnhn.fr
Dan Vodislav (CY Paris Université), dan.vodislav@cyu.fr
Le dossier de candidature (à fournir au format pdf par wetransfer ou tout autre service de transfert de fichier volumineux) comprendra :
-un CV complet,
-une lettre de motivation
-deux lettres de recommandation
-trois publications (thèse, articles)
Entretiens à Paris entre le 5 et le 15 septembre 2022.
Prise de fonction si possible dès le 1er octobre 2022
Renseignements : rthomas@parisnanterre.fr (à partir du 25 juillet)
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