Programme de la résidence  INHA Lab de l’association FAR, janvier à juin 2024

Programme de la résidence  INHA Lab de l’association FAR, janvier à juin 2024

Dans une volonté politique de privilégier et soutenir la jeune recherche, l’Institut national d’histoire de l’art invite chaque année un collectif de chercheurs et chercheuses à proposer un projet scientifique créatif dans un domaine se rapportant à l’histoire de l’art. L’association « Femmes artistes en réseaux. Documentation et archives des sororités artistiques (xixe-xxe siècles) » (FAR) est le huitième collectif à être accueilli dans le cadre d’INHA Lab. L’association FAR retrace, documente, localise les archives pour faire connaître l’histoire collective des groupes non mixtes d’artistes femmes de la fin du xixe siècle au xxe siècle. Cette association s’intéresse notamment à l’Union des femmes peintres et sculpteurs (UFPS), Les Unes, Les Femmes artistes modernes (FAM), Féminie-Dialogue…
La résidence INHA Lab du FAR s’articule en trois axes : la valorisation d’archives via des expositions mensuelles (en ligne et in situ, en collaboration avec la bibliothèque de l’INHA), l’organisation d’ateliers pratiques, et la mise en place d’un cycle de tables rondes et de projections afin de diffuser à un large public ces connaissances et créer un réseau pérenne de chercheurs et chercheuses. Les tables-rondes se déroulent dans les locaux de l’Institut National d’Histoire de l’Art, galerie Colbert (2 Rue Vivienne, Paris 2e). Elles sont retransmises sur Zoom (liens disponibles sur l’agenda du site de l’INHA), filmées, enregistrées puis versées sur la chaine YouTube de l’INHA.
Ce programme est disponible sur le carnet Hypothèse du FAR https://far.hypotheses.org/ Pour être tenu au courant des activités du FAR, il est conseillé de s’abonner à la newsletter du FAR https://farrecherche.substack.com/

Tables-rondes

Jeudi 18 janvier, 18h-20h, galerie Colbert, salle Vasari [format hybride] : Table-ronde Ce que l’étude des réseaux féminins et féministes fait à la recherche en histoire de l’art
Intervenantes : Catherine Gonnard (INA), Diana Quinby (artiste et historienne de l’art), Barbara Caspers (Université libre de Bruxelles) (sous réserve), et Charlotte Foucher Zarmanian (CNRS, CRAL (UMR 8566, CNRS-EHESS)).
Dans cette séance introductive, l’association FAR présente son programme pour la résidence INHA Lab 2024. Cette table-ronde inaugurale est destinée à lancer des pistes de réflexion pour appréhender une histoire de l’art des réseaux de femmes artistes et réfléchir à des méthodologies communes. L’étude des réseaux permet de révéler les dynamiques collectives des artistes et de restituer leur inscription dans les milieux artistiques mixtes et non-mixtes. Cette approche entend ainsi dépasser les stéréotypes des «pionnières » et des « femmes exceptionnelles », faussement isolées dans leurs trajectoires individuelles respectives, pour mettre au jour la complexité et la richesse de leur histoire collective.
Organisation et modération : Clémence Rinaldi (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Franny Tachon (Biennale de Lyon) et Eva Belgherbi (Université de Poitiers – École du Louvre).

Jeudi 1er février, 18h-20h, galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Projection du documentaire L’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (2007) de Catherine Gonnard et Anne-Marie Gourier
Intervenantes : Catherine Gonnard (INA) et Anne-Marie Gourier (réalisatrice).
Réalisé par Catherine Gonnard et Anne-Marie Gourier, le documentaire L’Union des Femmes peintres et Sculpteurs retrace l’histoire du premier groupe d’artistes femmes créé par Hélène Bertaux en 1881, qui a lutté pour une reconnaissance institutionnelle des créatrices et qui a organisé à partir de 1882 un Salon annuel. Alors que les archives de l’Union ont pour la plupart disparu ou ont été dispersées, les témoignages des artistes participantes et organisatrices, telles que Doune Tissot, Geneviève Zondervan ou Andrée Marquet, permettent de reconstituer la mémoire collective de l’association. La projection du documentaire sera suivie par une discussion avec les réalisatrices.
Organisation et modération : Franny Tachon (Biennale de Lyon) et Clémence Rinaldi (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Jeudi 8 février, 17h30-20h, galerie Colbert, salle Vasari [format hybride] : Table-ronde Archives de créatrices : collecte, valorisation, transmission
Intervenants : Mica Gherghescu (Bibliothèque Kandinsky) et Guillaume d’Enfert (Archives Louise Hervieu).
Cette table-ronde propose une réflexion autour des enjeux que représentent la collecte, la conservation, le classement, la valorisation et la transmission des archives concernant les créatrices et  leurs associations. Guillaume d’Enfert, créateur des Archives Louise Hervieu, Fonds de recherche – Mémoire de l’œuvre, évoquera ainsi la collecte et la transmission du fonds d’archives d’une artiste en particulier. Mica Gherghescu, responsable de la programmation scientifique de la Bibliothèque Kandinsky, présentera, quant à elle, l’actualité de la recherche dédiée aux artistes femmes présentes dans le fonds de la bibliothèque.
Organisation et modération : Eva Belgherbi (Université de Poitiers – École du Louvre) et Camille Philippon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Jeudi 29 février, 18h-20h, galerie Colbert, salle Vasari [format hybride] : Table-ronde 2007, un tournant pour l’histoire de l’art en France
Intervenantes : Catherine Gonnard (INA) et Elisabeth Lebovici (historienne de l’art et critique d’art).
Dès l’année 2007, des publications majeures sur le sujet des femmes artistes précédent l’accrochage elles@centrepompidou (2009-2011), dans les revues scientifiques Perspective, Cahiers du Genre, Multitudes, ou encore Histoire de l’art. C’est aussi en 2007 que Catherine Gonnard et Elisabeth Lebovici publient Femmes artistes/artistes femmes à Paris, de 1880 à nos jours (Hazan, 2007). Quels regards portent aujourd’hui les deux autrices sur cet ouvrage majeur, 17 ans après sa première publication ? Est-il possible de dresser un état des lieux, afin de mieux comprendre les prochains chantiers de la recherche, pour sortir de la rhétorique redondante de l’oubli et des redécouvertes des mêmes sujets et artistes ?
Organisation et modération : Franny Tachon (Biennale de Lyon) et Eva Belgherbi (Université de Poitiers – École du Louvre).

Jeudi 21 mars, 18h-20h, galerie Colbert, salle Vasari [format hybride]
: Atelier pratique méthodologique
Cet atelier pratique propose une historiographie de l’approche des études de genre en histoire de l’art et se veut comme un moment d’échanges et d’accompagnement à la méthodologie de la recherche sur des problématiques communes. Dans quelle mesure la recherche sur les femmes artistes nécessite une méthodologie spécifique ? Comment pallier le manque d’archives inhérent à nos sujets ? Comment prouver la légitimité de nos recherches souvent considérées comme marginales, à contre-courant des « grands artistes » ? L’association FAR invite les étudiantes et étudiants de Master et Doctorat dont les travaux portent sur des femmes artistes ou des réseaux de femmes artistes à mettre en commun leurs expériences et à tisser une constellation de recherche autour de ces sujets.
Organisation par les membres de l’association F.A.R.

Jeudi 28 mars, 18h-20h, galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein [format hybride] : Table-ronde Réseaux en regard des musées et expositions
Intervenantes : Cécile Bertran (Musée Camille Claudel, Nogent-sur-Seine), Camille Belvèze (Musée Sainte-Croix, Poitiers), Alice Fleury (Palais des beaux-arts, Lille), et Zoé Marty (Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Etienne Métropole).
Les travaux sur les collections publiques et les expositions valorisent de plus en plus les femmes artistes en France. L’enjeu de cette table-ronde est d’interroger des professionnelles de musées sur leurs pratiques. Quel est le bilan de l’exposition Où sont les femmes ? en 2023-2024 au Palais des beaux-arts de Lille ? Comment présenter Camille Claudel au musée de Nogent-sur-Seine ? Comment inclure des réflexions sur le genre dans son travail de conservatrice ? Comment montrer une histoire collective des réseaux de femmes artistes ? Comment faire ressortir les réseaux dans la médiation écrite et orale, la scénographie, l’accrochage des collections permanentes ?
Organisation et modération : Franny Tachon (Biennale de Lyon) et Eva Belgherbi (Université de Poitiers – École du Louvre).

Lundi 29 avril, 18h-20h, galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Projection en partenariat avec l’Institut National de l’Audiovisuel, Les femmes artistes dans la culture audiovisuelle depuis les années 1950
L’Institut National de l’Audiovisuel (INA), créé en 1975, a pour but de conserver et de valoriser les productions audiovisuelles, télévisées ou autres, afin de les rendre accessibles au public et d’encourager leur étude. Il conserve une bibliothèque de vidéos considérable dans laquelle on trouve certaines traces de l’activité des différents groupes d’artistes femmes tout au long du XXe siècle. En parallèle des archives matérielles, les archives audiovisuelles permettent d’avoir une approche différente et passionnante de l’histoire de l’art. Cette séance sera l’occasion de visionner une sélection d’archives télévisées commentées qui portera sur le thème : « Les femmes artistes dans la culture audiovisuelle depuis les années 1950 ».
Organisation et modération: Anouk Chambard (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Catherine Gonnard (INA) et Clémence Rinaldi (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Lundi 13 mai, 18h-20h, galerie Colbert, salle Vasari [format hybride] : Carte blanche à Lili Reynaud-Dewar, Réseaux et création contemporaine
Intervenante: Lili Reynaud-Dewar (artiste).
Cette séance propose un dialogue avec l’artiste Lili Reynaud-Dewar, qui danse, écrit, enseigne, réalise des objets, des installations vidéo et des films. La nature, la forme et l’organisation même des réseaux propres à la création contemporaine seront interrogées à la lumière de sa pratique d’artiste et d’enseignante. Son expérience en tant que cocréatrice et collaboratrice de la revue féministe d’art et de culture Pétunia, autant que ses réflexions sur l’incursion des questions politiques et sociales dans le champ esthétique ainsi que ses références à des figures transgressives du XXe siècle nourriront cet échange traversé par les notions d’influence, de création collective et de transmission.
Organisation et modération : Camille Philippon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Franny Tachon (Biennale de Lyon).

Jeudi 16 mai, 18h-20h [uniquement en distanciel] : Table-ronde Historiennes féministes de l’art en réseaux
Intervenantes : Charlotte Foucher Zarmanian (CNRS, CRAL (UMR 8566, CNRS-EHESS)), Laura Iamurri (Università Roma Tre) et Émilie Oléron Evans (Queen Mary, University of London).
La notion de réseaux apparaît aussi dans les parcours des historiennes de l’art s’étant intéressées aux artistes femmes. Pour explorer les liens qui peuvent se tisser – ou non – entre elles ainsi que la question de l’engagement féministe – ou non – dans l’écriture de l’histoire de l’art, nous accueillerons Charlotte Foucher Zarmanian qui a exploré ces questions de son HDR intitulée « Femmes et Histoire de l’art : Créations, représentations, transmissions », Emilie Oléron Evans qui prépare une biographie intellectuelle de Linda Nochlin, et Laura Iamurri dont les recherches sur Carla Lonzi et Lea Vergine rejoignent ces problématiques.
Organisation et modération : Eva Belgherbi (Université de Poitiers – École du Louvre) et Camille Philippon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Vendredi 24 mai, 18h-20h, galerie Colbert, salle Vasari : conférence en anglaise “A City of One’s Own: The Parisian Letters of the Swedish Painter Hanna Hirsch-Pauli, 1885–1887” par Dr. Carina Rech (Nationalmuseum, Stockholm) 
Dr. Carina Rech, conservatrice spécialiste de l’art du XIXe siècle au Nationalmuseum de Stockholm, présentera son projet de recherche en cours sur l’artiste suédoise Hanna Hirsch-Pauli (1864-1940), qui a étudié à l’Académie Colarossi à Paris dans les années 1885-1887. Son projet s’est appuyé sur des recherches d’archives approfondies et aboutira à la première exposition monographique sur l’artiste au Nationalmuseum en 2025. L’attention se concentrera sur les lettres inédites de Hirsch-Pauli en provenance de Paris, qui donnent un nouvel aperçu de l’expérience des femmes artistes expatriées en France à la fin du XIXe siècle, de leur formation, de leurs réseaux et de leur exploration de la métropole étrangère.
Organisation et modération : Eva Belgherbi (Université de Poitiers – École du Louvre).

Expositions
Les textes et cartels des expositions ainsi que les photographies des documents exposés dans les vitrines disposées dans la salle Labrouste de la bibliothèque de l’INHA sont aussi publiés sur ce carnet de recherche, afin d’en garder une trace et de diffuser ce travail au plus grand nombre.

22 janvier – 26 février : L’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (1881-1995)
Créée en 1881 par la sculptrice Hélène Bertaux, puis dissoute en 1995, l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs est la plus ancienne association d’artistes femmes mais aussi celle dont la durée de vie a été la plus longue. Cette exposition se propose de revenir, par le biais d’archives (affiches, catalogues, correspondance, …), sur son histoire.

4 – 25 mars
 : Les Femmes Artistes Modernes (FAM)
La société des Femmes Artistes Modernes, fondée par Marie-Anne Camax-Zoegger en 1931, a été l’organisatrice de salons annuels (jusqu’en 1938) qui mettaient à l’honneur des artistes femmes. Une sélection de catalogues issus des collections de l’INHA sera ainsi présentée à l’occasion de cette exposition.

8 avril – 6 mai : Les revues des femmes artistes, XIXe – XXe siècles
Les années 1960 et 1970 ont été marquées par une explosion de la presse militante et féministe mais leur existence – dans le champ des arts ou non – est en réalité bien plus ancienne. Cette exposition permettra de présenter quelques-unes de ces publications ainsi que certaines de leurs contributrices.

13 mai – 24 juin : Les lieux alternatifs féministes parisiens dans les années 1970
Dans la foulée des mobilisations féministes du début de la décennie, de nombreux espaces alternatifs réservées aux créatrices voient le jour à Paris. Une sélection de documents permettra de rendre compte de la variété de ces lieux de rencontres et de manifestations, entre librairies féministes, cafés associatifs ou espaces d’exposition autogérés.

Permanences
Jeudi 14 mars, 17h30-19h30, galerie Colbert, salle Tania Hendricks : Eva Belgherbi et Camille Philippon
Lundi 15 avril, 10h -12h, galerie Colbert, salle Chastel : Camille Philippon et Clémence Rinaldi
Vendredi 17 mai, 17h30-19h30, galerie Colbert, salle Chastel : Anouk Chambard et Eva Belgherbi

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