Rencontres avec Charlotte Guichard dans le cadre des Soirées de l’histoire à propos de l’ouvrage La Griffe du peintre – La valeur de l’art (1730-1820), Paris, Éditions du Seuil, 368 pages, octobre 2018 (collection « L’Univers historique »).
Comment le nom de l’artiste est-il devenu un élément clef de la valeur symbolique et commerciale des œuvres ? Pourquoi les peintres signent-ils leurs tableaux ? C’est à Paris, entre les années 1730 et 1820, que se déploie l’enquête. Salons et expositions publiques, ventes aux enchères, musées : les institutions artistiques modernes imposent le nom de l’artiste au cœur des mondes de l’art. Critiques, catalogues, cartouches et cartels lui accordent désormais une place essentielle. Un contemporain constate, avec dépit, que les amateurs achètent « des noms, et non plus des œuvres ». Mais pourquoi placer ainsi son nom sur un panneau de bois ou sur une toile ? La tradition est ancienne, et remonte à l’Antiquité. Pourtant, les peintres de l’âge des Lumières surent investir le nom de significations nouvelles. À Paris, le marché pour leurs peintures s’était élargi. Il fallait susciter le désir de consommation au moment où un premier capitalisme commercial fondé sur le luxe et sur la mode connaissait un essor sans précédent.
Charlotte Guichard est historienne de l’art, directrice de recherche au CNRS et professeur attaché à l’École normale supérieure. Spécialiste des cultures visuelles et de l’art des Lumières, elle a publié Les Amateurs d’art à Paris au XVIIIe siècle (Champ Vallon, 2008) et Graffitis. Inscrire son nom à Rome. XVIe-XIXe siècle (Seuil, 2014).
Vendredi 22 mars, 19 h 30, Tschann Libraire,
125, boulevard du Montparnasse, Paris 6e
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