Communément définie comme un arrangement de personnes vivantes reproduisant une composition artistique, que ce soit une peinture, une sculpture, une estampe ou une scène littéraire, la pratique du « tableau vivant » aurait, selon les récits admis, connu son apogée dans les salons privés du début du XIXe siècle avant de déchoir en simple divertissement populaire. Cette vision du tableau vivant a contribué à concentrer son étude autour de 1800, à occulter ses origines plus anciennes, ainsi qu’à négliger ses évolutions ultérieures et son apport à l’histoire de l’art. Partant de ce constat, ce séminaire vise à examiner le tableau vivant et ses genres connexes dans la durée, ainsi qu’à saisir la manière dont ils franchissent les frontières esthétiques et sociales et questionnent les définitions traditionnelles de l’art.
Pratique variée et sans cesse réactivée, des anciennes entrées royales au cinéma et à l’art contemporain, elle interroge la relation entre mimesis et représentation, la capacité de l’art à véhiculer des affects et des idéaux, ainsi que les statuts d’auteur et de spectateur. L’étude des tableaux vivants permet de réfléchir sur le caractère reproductible et la diffusion des œuvres d’art, sur l’apparition du terme dans la critique, sur les effets de réel et de présence, ou encore sur les relations entre image et performativité.
Séminaire INHA : Le tableau vivant ou l’image performée : sources, méthodes, enjeux
Organisation : Julie Ramos et Léonard Pouy.
Du modèle au corps représenté : l’illusion du vivant (XVIIIe-XIXe siècles)
Séance du 10 janvier 2012.
– Martial Guédron (Université de Strasbourg) :
De la figure humaine comme « tableau vivant » : mimiques, gestes et postures dans les théories physiognomoniques.
– Caroline Van Eck (Universiteit Leiden) :
Chassée du musée et accueillie par le tableau vivant: la présence vive des statues comme problème d’esthétique et de muséologie autour de 1800.
– Dominique de Font-Réaulx (Musée du Louvre) :
Académies et corps déshabillés, les ambiguïtés du nu photographique.
– Sylvie Aubenas (Bibliothèque Nationale de France) : Répondante.
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