Soutenance de thèse : « Poétique et politique de l’ennui dans la danse et le cinéma d’Yvonne Rainer » (Rennes, 5 octobre 2016)

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Mercredi 5 octobre 2016, 14h30

Université Rennes 2, Bâtiment Présidence, Salle des thèses


Johanna Renard
soutiendra publiquement sa thèse en histoire et critique des arts intitulée
« Poétique et politique de l’ennui dans la danse et le cinéma d’Yvonne Rainer », réalisée sous la direction d’Elvan Zabunyan.

Le jury sera composé de :

Véronique GOUDINOUX, Professeure des universités, Université Lille 3 (rapporteure)
Arnauld PIERRE, Professeur des universités, Université Paris Sorbonne – Paris 4 (rapporteur)
Griselda POLLOCK, Professeure des universités, Université de Leeds
Catherine QUELOZ, Professeure honoraire, HEAD, Genève
Elvan ZABUNYAN, Professeure des universités, Université Rennes 2 (directrice de thèse)

 

Danse, performance, cinéma, écrits théoriques et poétiques : dans la multiplicité de sa création artistique et intellectuelle, Yvonne Rainer s’impose comme une artiste cardinale dans l’histoire de l’art. Instigatrice du changement de paradigme postmoderne en danse, elle arrache le geste ordinaire à la vie quotidienne pour le placer au cœur de la création chorégraphique, en radicale juxtaposition avec des textes, des images et des objets. À partir des années 1970, elle émerge parmi les figures centrales du cinéma expérimental et indépendant, en dialogue avec les théories et les luttes politiques féministes, queer et postcoloniales.

Cette thèse explore la place de la subjectivité et de l’émotion dans la danse et le cinéma de Rainer. En effet celle-ci a impulsé un renouvellement radical du matériau affectif dans la pratique artistique en l’envisageant comme un fait, une réalité objective. Dans un contexte où l’ennui agit comme un style affectif dominant au sein de l’avant-garde artistique américaine après 1945, l’artiste propose une expérience matérielle sensible, générant une conscience décuplée du temps et plaçant son public dans cette disposition affective à la fois pesante, froide et ordinaire. Puis, en résonance avec le cinéma des femmes, elle investit l’ennui à la fois comme une dynamique de subjectivation et comme une stratégie de subversion. En naviguant entre les dimensions individuelles et collectives de l’émotion, la thèse explore les enjeux esthétiques, politiques et subjectifs de l’ennui dans l’œuvre de Rainer.

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