Soutenance d’HDR de Florence Buttay le 6 mars 2017 à 14h30

Chers collègues,
J’ai le plaisir de vous faire part de la soutenance de mon habilitation à diriger des recherches Le pouvoir du lieu commun. Transmission et usages des savoirs et des images dans l’Europe de la Renaissance, qui se tiendra à l’université de Rennes II, le 6 mars 2017 à 14h 30, en salle des thèses (bâtiment de la présidence, 7e étage).
Le jury sera composé de :
Cédric Michon, garant (Université de Rennes II)
Florence Alazard (Université de Tours)
Sylvio De Franceschi (EPHE)
Anne Duprat (Université de Picardie Amiens)
Carlo Ginzburg (UCLA)
Sandro Landi (Université Bordeaux Montaigne)
Mon mémoire inédit, intitulé Peindre en leurs âmes des fantômes. Pédagogie et politique pendant les guerres de religion, a pour objet un ensemble de manuscrits illustrés produits par le collège jésuite de Clermont, à Paris, entre 1590 et 1592. Il a pour ambition de  contribuer à l’étude des moyens de mobilisation de la jeunesse dans un projet théologico-politique. Afin de comprendre comment les jésuites ont impliqué leurs élèves dans le militantisme panique des catholiques intransigeants, il montre ce qu’on apprend et comment on apprend dans ce collège. Largement fondée sur l’image et surtout l’image énigmatique, cette pédagogie de combat est dirigée vers la reconnaissance et la désignation de l’ennemi, ou plutôt des ennemis, des bons catholiques. Il s’agit d’apprendre aux enfants à reconnaître et dépeindre cet ennemi afin de renforcer leur sentiment d’appartenance au groupe. Tout est mis au service de la re-formation de l’esprit : tout le visible et l’invisible, la culture qu’on pourrait qualifier de populaire comme les leçons sur les poètes, les connaissances historiques comme scientifiques ; tout répète, de manière obsédante, la destruction des modérés et des hérétiques et la victoire des catholiques ultras. La persistance rétinienne de ce langage énigmatique a inquiété les vainqueurs. Au lendemain de l’entrée d’Henri IV dans Paris, les adversaires des jésuites les ont accusés de « peindre en l’âme (de leurs élèves) des fantômes ».

Leave a Reply