Une nouvelle étude sur Joseph Vernet avec la publication de son livre de raison

Emilie Beck Saiello
« Car c’est moy que je peins ». Stratégies familiales et professionnelles de Joseph Vernet à travers l’étude critique de son livre de raison et de sa correspondance, Meaux, éditions conférence 

Format 16 x 22,5 cm
3 volumes sous coffret
(592 + 720 + 784 pages)
ISBN 979-10-97497-70-5
130 illustrations
2096 pages.
95€
Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre, de l’Institut Calvet, de l’Association Bella Maniera et de l’Université Paris Nord – Laboratoire Pléiade.

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Voici le modèle d’une histoire de l’art conçue comme une interrogation sur le socle de « culture matérielle » donnant aux ouvrages d’exister, une sorte de genèse économique et sociale de leur production.
Sans doute ces volumes offrent-ils l’ouvrage de référence pour les amateurs de Joseph Vernet, et ouvrent-ils plus largement une précieuse source d’information à tous ceux qui s’intéressent à l’art sous les Lumières, et à ce que signifie être peintre, vivre en tant que peintre, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle — les livres de comptes de Joseph Vernet et de son épouse étant les plus détaillés qui nous soient parvenus d’un peintre.
Mais ils éclairent aussi d’autres régions de la production, en tant qu’elle est en l’occurrence une affaire familiale et sociale, dans toute la précision de leur déploiement ; l’édition intégrale et critique des divers livres de comptes (« livres de raison ») est à cet égard décisive, à proportion de son abondant appareil de notes, véritable mine pour tous les curieux d’histoire. Elle rend sa place, aussi bien, à Madame Vernet (Virginia Parker), et fait mesurer l’importance de sa contribution pour le succès de son mari.
La « question de la peinture » se voit donc déplacée de bien des façons : l’activité d’un peintre au XVIIIe siècle ne saurait se réduire aux seuls éléments à la fois concrets mais arrachés à la dimension de la vie, donc finalement abstraits, que sont ses œuvres sub specie æternitatis ; elle se déploie dans l’espace propre à toute vie — ce que voudrait signifier le mot de Montaigne choisi pour titre de cette enquête.

Émilie Beck Saiello est maître de conférence en histoire de l’art moderne à l’université Sorbonne Paris Nord (Pléiade), habilitée à diriger des recherches. Ancienne élève de la Scuola Normale Superiore de Pise, elle a été pensionnaire à l’Académie de France à Rome. Elle a organisé et dirigé plusieurs colloques ainsi que plusieurs expositions, dont Girodet et Péquignot, une amitié artistique au musée Magnin à Dijon, en 2010, ou Les artistes de Diderot. Joseph Vernet, à la Maison des Lumières-Denis Diderot, en 2023. Elle est l’auteur d’une cinquantaine d’articles et de plusieurs ouvrages dont Pierre Jacques Volaire, dit le Chevalier Volaire 1729-1799 (Arthena, 2010), Napoli e la Francia. I pittori di paesaggio da Vernet a Valenciennes (L’Erma di Bretschneider, 2010). Ses domaines de recherche sont la peinture de paysage, les milieux artistiques romains et napolitains au XVIIIe siècle, la condition sociale de l’artiste, la circulation des artistes et les échanges culturels (en particulier dans l’Europe du Grand Tour), les écrits d’artistes et la théorie artistique.

Table des matières

Volume 1

Remerciements 7
Liste des abréviations 11
Notice biographique sur Joseph Vernet 13
« Car c’est moy que je peins. » Stratégies familiales et professionnelles de Joseph Vernet (1714-1789) à travers l’étude critique de son livre de raison et de sa correspondance
Introduction 23
I. Les manuscrits 29
A. Description matérielle et contenu 29
B. Historiographie des manuscrits de Vernet 40
C. Identité et nature des manuscrits de Vernet 49
Livre de raison ou écritures ordinaires ? 49
Les historiens et les livres de raison 53
La place des manuscrits dans les écrits du for privé 58
La place des manuscrits dans les écrits d’artistes 62
II. La gestion professionnelle 72
A. Production et commercialisation 88
L’atelier 88
La clientèle 125
Les stratégies professionnelles 150
B. Le milieu de l’art 169
Les cercles professionnels 169
Les institutions 176
III. L’économie familiale 179
A. Joseph Vernet et sa famille 181
L’homme privé 181
Son épouse, les Parker et les Stern 220
Les enfants et la famille élargie 245
La domesticité 282
B. Les recettes 285
Les tableaux 285
Le commerce des estampes 290
Les rentes constituées 293
C. Les dépenses 297
L’économie domestique de Virginia Parker 297
L’économie domestique de Joseph Vernet 301
Le train de vie : goût personnel et culture des apparences 325
Les dépenses professionnelles 348
IV. Une « réévaluation des critères de la réussite » : l’ascension sociale de Joseph Vernet 355
A. La réussite professionnelle et sociale 356
Les stratégies de production 357
Les réseaux relationnels 372
Les stratégies sociales 395
B. La promotion de la famille Vernet 414
Carle 414
Les frères 415
Le beau-frère Honoré Guibert 417
Les neveux 420
C. Fortune et permanence d’un modèle ?
Le livre de raison de Carle 422
Conclusion : Les silences du livre de raison 433

Notes complémentaires 443
Arbre généalogique de Joseph Vernet 463
Chronologie 467
Bibliographie 471
Joseph Vernet (Horace Vernet et Pierre Jacques Volaire),
Avignon et le musée Calvet 563
Crédits photographiques 585
Table des matières 589

Volume 2

Livre de comptes de Joseph Vernet
Ms 2321. Transcription 9
Livre de comptes de Joseph Vernet
Ms 2322. Transcription 287
Notes complémentaires
Ms 2321 665
Ms 2322 707
Table 715

Volume 3

Livre de comptes de Joseph Vernet Ms 2323.
Transcription 9
Notes complémentaires 465
Livre de comptes de Virginia Parker Ms 2324.
Transcription 471
Bibliothèque de l’INHA, Fonds Doucet Ms 49. Transcription 591
Annexes 611
Lexique 673
Index des noms 685
Index des lieux 753
Table 781