Appel à communications : « Lieu de l’art » (Paris, INHA, 7, 8 et 9 octobre 2019)

Ateliers de recherche, 7-8-9 octobre 2019, INHA, Paris

Comité d’organisation : Anna Battiston (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Sasha Pevak (Paris 8), Natalia Prikhodko (CERCEC-EHESS)

Avec le soutien de : CERCEC-EHESS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Compris comme un espace physique et sémantique spécifique où l’œuvre d’art acquiert le.la spectateur.rice, le lieu de l’art pose le problème de la relation entre la forme d’expression artistique et le contexte dans lequel cette expression se fait. Se libérant de l’attitude moderniste qui comprend une œuvre comme autonome et autoréférentielle, les artistes à partir des années 1960, explorent la capacité de l’art d’interroger ses liens avec les contextes de la vie sociale, politique, culturelle. La forme de leur œuvre manifeste son appartenance au lieu dans lequel elle est créée et révélée au public, elle rend opaques les circonstances de sa mise en vue.

Refusant les principes d’exposition tels qu’ils sont établis par les institutions artistiques existantes, les artistes questionnent leurs enjeux idéologiques ainsi que le système de valeurs dont elles font partie. La critique institutionnelle forme une stratégie artistique importante. Elle stimule, à son tour, l’apparition des pratiques artistiques nouvelles qui se réalisent dans les espaces radicalement différents. Les artistes créent et présentent leurs œuvres dans les ateliers et appartements, dans la ville et dans la nature en plein air, dans les squats et cafés, dans les zones industrielles désaffectées et dans les institutions alternatives (artistiques et non-artistiques).

Considérant ces lieux comme de nouveaux espaces d’exposition, les artistes saisissent et explorent leur potentiel matériel et symbolique, ils.elles l’intègrent dans les réflexions et les procédés de leur travail. La configuration précise de chaque lieu contient en elle une certaine fonction sociale ; or, l’art qui s’y crée, s’y greffe et réorganise le système de relation qui y existe. S’appropriant les caractéristiques phénoménologiques, sociales et discursives du lieu, les artistes cherchent à y produire des situations, des expériences nouvelles. Ainsi, la nouvelle topographie artistique pose la question de nouveaux espaces sémantiques au sein desquels opère l’art contemporain.

Quels lieux les artistes, choisissent-ils.elles pour présenter leurs œuvres? Quel est leur champ de références? Dans quelles pratiques sociales intègrent-ils.elles leur création ? Quels sont les effets politiques?

Qui devient le.la spectateur.rice de l’œuvre et dans quelles circonstances ? Quelle réaction l’œuvre produit-elle ? Comment peut-elle incliner le mode de vie et les pratiques quotidiennes des acteurs impliqués dans le processus de création et de perception de l’œuvre ?

Comment l’œuvre se positionne-t-elle par rapport au milieu institutionnel existant ? Quel impact peut-elle avoir sur la politique des institutions ? Comment reconfigure-t-elle les pratiques d’exposition?

Comment ces pratiques artistiques influencent-elles les valeurs esthétiques ? Comment changent-elles le statut et la fonction de l’œuvre d’art dans la société ?

Nous souhaitons étudier à travers ces questions, l’art en Europe à partir des années 1960 jusqu’à nos jours. L’espace géographique et culturel de l’Europe se caractérise par une tension perpétuelle entre la facilité de circulations et d’échanges, d’une part, et la rigidité des frontières, de l’autre. C’est dans cette tension qui joue également sur les conditions économiques et idéologiques, que se forment et évoluent les formes d’expression et les systèmes de production artistique. Une multitude de régimes politiques et sociaux dans lesquels sont inscrites les stratégies artistiques, détermine ainsi la spécificité du lieu de l’art, de son fonctionnement et, par conséquent, des formes d’expression et d’action artistique. En effet, la portée que les nouvelles formes artistiques prennent dans la culture et dans la vie d’une société, le type d’espace que les artistes rendent opérationnel, les formes d’interaction qui s’y créent – ces problèmes ont des profils très distincts dans les régions différentes de l’Europe. Ce chantier permet donc de confronter les optiques variées et de mettre en question les modèles stéréotypés (par exemple, l’opposition binaire de l’époque de la guerre froide entre la liberté de création et la soumission de l’art à une doctrine dominante).

Cet appel s’adresse aux doctorant.e.s, jeunes chercheur.e.s et chercheur.e.s confirmé.e.s. Pour intervenir aux ateliers de recherche, merci d’envoyer votre proposition de communication (titre et résumé d’environ 300 mots), accompagnée d’une brève notice biographique, avant le 22 avril 2019 à l’adresse email : lieudelart@gmail.comLe comité d’organisation vous informera du résultat de sélection au plus tard le 6 mai 2019.

Les langues de travail seront l’anglais (de préférence) et le français. Une publication des actes est envisagée.

Compte tenu des contraintes du budget, les frais de voyage et d’hébergement peuvent être remboursés pour un nombre limité de participant.e.s. Lors de l’envoi des propositions, vous êtes prié.e.s d’indiquer si votre venue est conditionnée par une prise en charge de vos frais de voyage et/ou d’hébergement.

Dates : 7-8-9 octobre 2019

Adresse : Institut national d’histoire de l’art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris

Source : http://ed-histart.univ-paris1.fr/documents/pdf/Associations/Macrovaldo.pdf

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