La période charnière entre le XVIIIe et le XIXe siècle a parfois souffert en France de la division académique entre période moderne et période contemporaine. Dans le domaine de l’architecture, elle a toutefois été mise en valeur depuis longtemps, notamment par les travaux anglo-saxons qui ne reconnaissent pas cette césure, ceux d’Emil Kaufman puis de la génération de Robin Middleton ou de Richard Etlin. En France, ou Jean-Marie Pérouse de Montclos a joué un rôle pionnier, la fin des années 1980, avec le bicentenaire de la Révolution fut l’occasion de publications importantes, notamment l’ouvrage collectif Aux Armes et aux Arts ! (sous la dir. de Philippe Bordes et Régis Michel) ou les travaux de Werner Szambien qui comblaient alors un vide majeur et permit d’opérer un balancement entre héritage de l’Ancien Régime et perspectives futures. La période plus large, s’étalant de 1775 à 1825, fit plus récemment l’objet d’une synthèse par André Chastel, L’art français, le temps de l’éloquence (1e édition posthume en 1996), couvrant un large champs disciplinaire et offrant une approche d’histoire culturelle stimulante.
Cette journée d’études doctorales se propose de mettre en évidence le regain d’intérêt actuel pour l’architecture de cette période, et la façon dont elles en redessinent les thématiques et la perspective, en réunissant une série de recherches en cours.
Les interventions pourront s’organiser autour des trois axes suivants :
- Espaces virtuels de l’architecture : utopie et imaginaire
Au XVIIIe siècle, l’architecture de papier prend une importance considérable. En offrant aux architectes un nouveau champ d’expérimentation, le dessin se fait l’expression des mutations politiques et sociales en gestation. L’histoire de ces projets d’architecture et d’urbanisme, non réalisés et dont la production s’étale durant plusieurs décennies, anticipe l’importance du dessin pour les architectes artistes élèves de l’École des beaux-arts. trahit-elle pas une approche exploratoire de la théorie par l’image, au service de la société, ou une façon pour la profession d’architecte de se redéfinir ?
- Architecture domestique : le cas du bâti parisien.
Dans le domaine de l’habitat, un ensemble d’expérimentations architecturales tendent à faire évoluer la typologie traditionnelle. À Paris, les recherches s’orientent selon trois axes distincts – l’insertion urbaine, la distribution et le décor extérieur – dont l’examen conduit à de multiples questionnements. Certaines innovations durables fondent l’architecture des décennies ultérieures, mais quel impact les mutations sociales ont-elles sur la conception de l’habitat ?
- Littérature constructive : de l’avenir de l’architecture
À une époque liée à de profonds changements historiques, la littérature d’architecture s’ouvre progressivement à la sphère publique, favorisant l’émergence d’un renouvellement dans la pensée et la pratique architecturale. La question constructive est au centre des débats et alimente les réflexions sur l’espace du bâti et celui de l’imprimé, alors en mutation. Cet axe offre l’occasion de s’interroger sur le devenir de l’architecture, sur les enjeux de sa dématérialisation et sur le nouveau statut de la science constructive.
Modalités pratiques :
L’appel à communication s’adresse aux jeunes chercheurs en histoire de l’architecture. Les communications d’une durée strictement limitée à 25 mm pourront être accompagnées de projections. Les propositions devront comporter : un titre, le nom et la situation institutionnelle de l’auteur, le thème dans lequel elles se situent et un résumé n’excédant pas 2 000 signes. Elles sont à adresser avant le 30 juin 2015 aux organisateurs : pedrodsgoncalves@gmail.com et claire.ollagnier@gmail.com.
Journée d’études doctorales organisée par Jean-Philippe Garric, Pedro Gonçalves et Claire Ollagnier.
Date : mardi 29 septembre 2015
Lieu : Salle Vasari, Galerie Colbert, INHA, 2 rue Vivienne, Paris 2e
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