Appel à communication : “Les récits de vies d’artistes dans le monde globalisé” (9-10 novembre 2021, en ligne)

Appel à communication : “Les récits de vies d’artistes dans le monde globalisé” (9-10 novembre 2021, en ligne)

Date de l’événement : 09 et 10 novembre 2021

Date limite pour l’envoi des propositions : 15 juillet 2021 

Colloque international organisé par Fábio D’Almeida, François-René Martin et Luciano Migliaccio.

Appartenant à la fois au champ de l’histoire culturelle et celui de la littérature, les récits des vies d’artistes se sont configurés depuis le XVI^e siècle comme l’un des modèles fondamentaux pour le développement ultérieur de l’histoire de l’art en tant que discipline.

Dès la publication des travaux fondamentaux d’Ernst Kris et Otto Kurz ainsi que ceux de Rudolf et Margot Wittkower, toute une abondante bibliographie en histoire de l’histoire de l’art a attiré l’attention sur le caractère particulier des « vies » d’artistes, destinées à devenir, avec le temps, un genre littéraire autonome, doté de formules descriptives et narratives qui leur sont propres. La naissance de l’artiste dans un milieu très modeste, l’enfance prodigieuse, la découverte inattendue du talent par un maître, les relations avec les modèles, le tempérament particulier (fréquemment associé à des cycles astrologiques), les maladies, la mort comblée d’honneurs sont autant d’épisodes par lesquels de véritables mythes se cristallisent dans ces récits.

Malgré la profusion de ces récits, les recherches développées jusqu’à présent autour des « vies » d’artistes se sont pourtant presque entièrement concentrées sur les milieux européens, surtout italien et français, où ont été produites les narrations canoniques (de Vasari à Van Mander, de Palomino à Félibien) qui servirent de modèle à de nombreux récits postérieurs. Très peu a été dit de l’absorption de ces modèles dans la construction des récits de vies d’artistes en dehors de l’Europe où les peintres, sculpteurs et architectes qui jouissaient de renommée locale, régionale ou nationale ont aussi été fréquemment l’objet de biographies ou d’images représentants des épisodes de leurs vies. La diffusion internationale ainsi que les traductions des biographies des artistes européens célèbres ont sans doute leur part dans la prolifération de ces récits. Mais il faut s’interroger, à la suite de Kris et Kurz, sur l’existence éventuelle d’invariants dans ces récits, au-delà de la sphère européenne ou occidentale.

Cette journée d’étude propose d’emprunter cette perspective encore inexplorée, autour de la production des récits des vies d’artistes se présentant, eux aussi, comme une étape absolument primordiale dans la constitution des histoires de l’art nationales dans plusieurs pays, notamment à partir du XIX^e siècle.

De quelle manière s’est-elle constituée la réception de ce genre de récit dans d’autres continents tels que l’Amérique, l’Asie, l’Afrique – ou même dans d’autres pays de l’Europe qui ne participent pas à des histoires canoniques d’art ? Quels sont les usages, les transformations ou même les bouleversements que les topos des « vies » d’artistes européens subissent au cœur des histoires qui y sont produites ? À quels intérêts politiques, culturels, artistiques, voire personnels répondent-elles ? Quels impacts ont eu ces récits et les images qui en dérivent pour la construction de l’image sociale de l’artiste dans ces régions ?

Ces questions – ainsi que d’autres susceptibles d’aider à éclairer la problématique des « vies » dans le contexte extra-européen – doivent être envisagées hors de tout cadre chronologique et géographique. Doit être interrogé tout le matériel écrit (biographies, auto-biographies, dictionnaires, romans de et sur artistes) et visuel (sculptures, dessins, gravures, peintures – dont tableaux anecdotiques, portraits, autoportraits) qui permet de penser ces vies dans une perspective véritablement large. Les contributions pourront traiter des récits d’artistes du passé ou du présent, réels ou fictifs ; et s’attarder également sur des questions de terminologie (artiste, artisan), de genre et d’origine ou de condition sociale des artistes.

Le colloque aura lieu sur deux jours, et résulte d’une association entre l’École du Louvre, le Centre Allemand d’Histoire de l’Art (DFK Paris), et la Faculdade de Arquitetura e Urbanismo da Universidade de São Paulo (Brésil). Il se tiendra entièrement en ligne, ayant comme ambition de toucher un plus grand nombre de chercheurs issus de différentes régions. La publication d’un livre est envisagée à la suite de l’événement.

Soumission des propositions :

Les communications pourront avoir lieu en français, anglais, espagnol et portugais. Une traduction simultanée en anglais (en forme de sous-titres) est envisagée par l’organisation du colloque.

Les propositions d’environ 350 mots maximum, accompagnées d’un bref CV et d’une liste des publications devront être adressées à Fábio D’Almeida fabio.dalmeida@ecoledulouvre.fr au plus tard le 15 juillet 2021.

Plus d’information : http://www.ecoledulouvre.fr/recherche/activites-recherche/colloques