Colloque international, Montpellier (France), du 15 au 17 juin 2016.
Dans une perspective de circulation des concepts et des pratiques, et de perméabilité des frontières artistiques, le projet LexArt : Words for art. The rise of a terminology (1600-1750) qui a débuté en avril 2013, se propose d’étudier le vocabulaire artistique tel qu’il s’élabore au XVIIe siècle à partir des textes fondateurs italiens, se diffuse au Nord des Alpes et se transforme au début du XVIIIe siècle en relation avec les pratiques artistiques en France, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et dans les pays germaniques.
Le mot se révèle en effet être un précieux laboratoire des échanges et des réseaux artistiques et culturels qui traversent et font l’Europe. Les bornes chronologiques et géographiques, de même que le champ d’études du projet LexArt lui-même sont définis avec précision, le but de ce colloque est donc d’une part la confrontation nécessaire avec d’autres modèles tant du point de vue méthodologique que réflexif, et d’autre part l’approfondissement de certaines thématiques qui contribueront à donner un cadre conceptuel et concret aux outils proposés par LexArt, à savoir la base de données (en cours de création) et le Dictionnaire encyclopédique de terminologie artistique (en cours de préparation), qui tous deux privilégient la publication de sources ciblées
Dans le cadre de ce colloque, nous proposons ainsi plusieurs thématiques qui pourront, par des approches croisées cerner les formes, usages et enjeux de la lexicographie artistique à l’époque moderne.
1. Le livre sur l’art
Cet axe qui se veut interdisciplinaire interrogera le livre en tant qu’objet dans différentes directions : sa publication, sa diffusion, le lectorat auquel il s’adresse, mais également sa constitution (table des matières, glossaires, registres, index…). Un questionnenent sur la place et le rôle des illustrations dans les écrits sur l’art pourra être ouvert et pourra porter sur leur adéquation (ou non) avec le texte, sur la complémentarité ou la disjonction entre les illustrations et le texte, sur la reprise de modèles, sur la confrontation entre la description de l’art par les mots et la description des mots par l’image.
2. Un langage, des langages : le livre comme laboratoire lexical
Dans cet axe seront abordées diverses thématiques qui pourront s’étendre en-dehors du champ chronologique et géographique de Lexart pour en éclairer les enjeux. Plusieurs directions peuvent être envisagées à partir d’exemples pris dans la lexicographie historique de Baldinucci à l’Encyclopédie méthodique : la mutation des modèles lexicaux de l’Antiquité ou des textes fondateurs italiens à l’époque moderne, le vocabulaire des textes théoriques versus le vocabulaire des biographies d’artistes, le langage poétique dans la théorie de l’art, le mot et l’expression d’une théorie artistique.
3. Les mots et la pratique : de l’atelier à l’Académie
Cet axe s’interessera plus spécifiquement au rapport entre la théorie et la pratique à la lumière des écrits sur l’art à travers le mot considéré dans sa dimension de transfert de savoir. Les rapports ou disjonctions entre l’apparition d’un mot et sa pratique, et plus généralement la question des jargons ou de la relation entre les mots et les métiers pourront être explorés.
4. Les mots et leur traduction
Cet axe privilégiera l’approche de la lexicographie artistique à travers les stratégies et processus de transferts dans les traductions de textes à l’époque moderne. En plus de mettre en évidence les réseaux on pourra s’interroger sur l’utilisation du multilinguisme dans la lexicographie historique, sur la notion même de transfert comme élément de conciliation ou de différenciation voire de perte de sens, et plus généralement sur la vie des réseaux de transferts européens entre vivification, transformation, oubli ou abandon, ou sur le rôle du traducteur comme créateur de mots.
5. Atelier (ou table ronde) : questions, enjeux et perspectives des bases de données
Cet axe pourra faire l’objet de communications sur des points de méthode de recherche ou de méthodologie liées à la constitution de base de données / outils web.
- la publication des illustrations : choix, indexation dans une base de données
- la cartographie, l’atlas de mots, le dictionnaire : la généalogie, la typologie des mots et leur topographie, le transfert du mot d’un texte au mot figuré dans un atlas….
- paradigmes de recherche et interactivité des bases de données : informatisation, digitalisation, navigation.
- questions et perspectives : il s’agira à partir d’exemples concrets de réfléchir à l’apport des outils numériques pour l’étude de la lexicographie artistique selon les types d’objets (monographiques, transverses) mais également aux questions que ces nouveaux outils soulèvent entre usage et mésusage.
Modalités de soumission :
– les propositions de communications devront comporter un titre et un résumé de 400 à 500 mots maximum
– les propositions, ainsi que les communications pourront être faites en français ou en anglais
– elles devront être accompagnées d’un bref curriculum vitae
– elles seront examinées par le porteur du projet LexArt et par son comité scientifique
Date limite de soumission : 15 octobre 2015.
Propositions à envoyer conjointement à ces deux adresses :
michele-caroline.heck@univ-montp3.fr
marianne.freyssinet@univ-montp3.fr
Comité scientifique du projet LexArt :
– Michèle-Caroline Heck, porteur du projet LexArt, Professeur d’histoire de l’art moderne – Université Paul-Valéry Montpellier 3
– Jan Blanc – Professeur d’histoire de l’art moderne – Université de Genève
– Olivier Bonfait – Professeur d’histoire de l’art moderne – Université de Bourgogne
– Ralph Dekoninck – Professeur d’histoire de l’art moderne – Université catholique de Louvain
– Emmanuelle Henin – Professeur de littérature française – Université de Reims Champagne-Ardenne
– Cecilia Hurley – Enseignant-chercheur (HDR) – Ecole du Louvre et Université de Neuchâtel
– Thomas Kirchner – Professeur d’histoire de l’art moderne – Directeur du Deutsches Forum für Kunstgeschichte – Max Weber Stifung
– Christian Michel – Professeur d’histoire de l’art moderne – Université de Lausanne
– Alessandro Nova – Professeur d’histoire de l’art – Directeur du Kunsthistorisches Institut in Florenz – Max-Planck-Institut
– Caroline Van Eck – Professeur d’histoire de l’art moderne – Universiteit Leiden
Pour plus de renseignements sur le projet LexArt, consultez le site du projet :
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.