Appel en cours pour le dossier thématique du numéro 3 : « Le peintre, le tableau et son accrochage »
Coordinatrice du dossier : Hélène Trespeuch
Le tableau est par définition « une œuvre picturale réalisée sur un support autonome » (http://www.cnrtl.fr/definition/tableau). Ainsi, à la différence de la fresque par exemple, le tableau est un type de peinture qui peut être transporté, déplacé. Un lien essentiel associe donc le tableau à son autonomie spatiale : en tant qu’objet mobile, sa compréhension et son appréciation n’appellent pas, a priori, la prise en considération du lieu spécifique dans lequel il est présenté. Son encadrement, le cas échéant, aurait pour fonction d’isoler le tableau de l’espace environnant pour éviter tout parasitage visuel, permettant ainsi au spectateur de mieux concentrer son regard sur les formes et couleurs du tableau. Si cette conception n’est pas fausse, elle est néanmoins réductrice en ce qu’elle tend à suggérer que les peintres ne se seraient jamais préoccupés de l’environnement visuel de leurs œuvres (et plus largement de l’accrochage de leurs tableaux), s’attachant au contraire à les présenter comme des entités autonomes.
Afin de poursuivre et d’approfondir cette réflexion, la revue exPosition souhaite, pour son prochain dossier thématique, réunir des articles interrogeant la manière dont des peintres ont pu être amenés à prendre en compte l’hypothétique espace d’exposition de leur tableau, cherchant ainsi à établir un dialogue visuel entre leur œuvre et le milieu dans lequel elle est présentée. Le cadre chronologique se veut large, débutant à la fin du Moyen Âge avec le développement de la peinture sur panneau et s’étendant jusqu’à la période contemporaine. Les lieux d’accrochage étudiés pourront également être multiples : espaces religieux, demeures privées, musées, galeries, ateliers d’artistes, etc.
Toutes les propositions devront néanmoins aborder au moins une des questions suivantes : quels liens ont pu être tissés par un artiste entre un tableau et son espace d’accrochage ? Le fait que le tableau soit un objet mobile rend cette adéquation à un lieu nécessairement temporaire : le peintre l’a-t-il pris en considération ou non ? Quelles conséquences ont pu avoir des modifications de lieu ou d’accrochage sur notre manière d’appréhender un tel tableau ?
Le peintre pourra avoir conçu ce dialogue entre tableau et espace d’accrochage au moment de la réalisation de son œuvre, pour répondre par exemple aux exigences d’un commanditaire. L’artiste pourra tout aussi bien avoir été influencé par l’espace de production du tableau lui-même – son atelier par exemple. Dans ces deux cas, il s’agira d’analyser la manière dont cette perspective ou cet environnement immédiat a pu conditionner la conception du tableau. Cette réflexion sur l’accrochage pourra encore avoir été déterminée après l’achèvement du tableau, par l’artiste seul (pour les besoins d’une exposition temporaire par exemple) ou en discussion avec ses acquéreurs. Dès lors, comment l’œuvre a-t-elle acquis un sens nouveau dans cet espace donné ? Il pourra également être question de la manière dont des investigations ponctuelles dans le champ de la peinture murale, de l’architecture ou de la sculpture ont pu inciter des peintres de tableaux à penser de manière accrue le dialogue entre leurs œuvres et l’espace environnant. L’étude d’un tableau particulier, ayant connu différents espaces d’accrochage, modifiant ainsi son appréhension, et par là même le projet initial de l’artiste ou de ses potentiels commanditaires est tout aussi envisageable. Ces propositions ne sont que des pistes possibles, à compléter si nécessaire.
En tant que revue pluridisciplinaire mettant l’accent sur la prise de position argumentée de ses auteurs, en lien avec leur champ d’expertise, cet appel à contribution s’adresse autant à des universitaires et/ou professionnels de l’exposition (incluant les artistes eux-mêmes). Tout texte proposé sera soumis à une évaluation en double aveugle, qui tiendra compte notamment du respect des normes indiquées dans le document ci-joint.
L’article, de 40 000 signes maximum et en français, devra être remis par mail à Hélène Trespeuch (helene.trespeuch@revue-exposition.com) au plus tard le 2 janvier 2017.
Outre ce dossier thématique, le 3e numéro d’exPosition sera accompagné d’une rubrique Varia. Tout article respectant la ligne directrice de la revue (voir Présentation de la revue) pourra être soumis au comité de lecture dans les mêmes délais à l’adresse contact@revue-exposition.com.
http://www.revue-exposition.com/
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