Appel à publication : « Les nouveaux dispositifs immersifs », Figures de l’art, n°25

L’immersion est devenue une nouvelle manière d’être au monde. On s’immerge dans la nature (l’eau, l’air, la terre, la forêt, le ciel, le feu), comme dans des dispositifs techniques toujours plus sophistiqués (du téléphone portable multimédia aux installations multimédias interactives). Dans les salles de cinéma désormais équipées de projecteurs et d’écrans numériques, l’homme aime à s’immerger dans des mondes d’images en 3d, comme pour devenir un 3d de ciné. Quant aux home-cinéma, ordinateurs et téléphones multimédia tactiles et équipées de webcams et caméras, ils fournissent des environnements mobiles immersifs multifaces, qu’on croyait il y a peu réservés à l’entraînement des pilotes d’avions supersoniques. Tout se passe comme si ces environnements immersifs nous faisaient renaître dans une Second Life pleine des promesses des jeux vidéo, sous les figures d’  » avatars-spectacteurs « .

Depuis quelques décennies, les Digital Performances de Merce Cunningham, Laurie Anderson, Stelarc, Robert Lepage, Eduardo Kac, Steve Dixon, etc… ont mis en scène et en abyme ces profondes mutations du corps humain. Hybridés de prothèses presque invisibles, nous nous téléportons/téléfictionnons comme des anges doués d’ubiquité. Prolongeant les romans et films de science de fiction de Dick, Cronenberg, etc. Avatar, le dernier film James Cameron, montre tout particulièrement bien à quel point l’immersion, parce qu’elle ressortit à une profonde empathie, est capable de changer non seulement notre point de vue, mais aussi notre corps et notre monde. Tout se passe comme si l’homme voulait se perdre dans un Grand Tout (The Wild) où il se retrouverait enfin tout entier.

Nonobstant, cette immersion n’est-elle pas d’abord et avant tout une hybridation ? L’homme ne s’immerge pas au sein de la nature ou de la machine, mais dans un corps-réseau qui se recompose indéfiniment par des subjectivations transversales. C’est hybridé d’IPod, IPhone, portables, twitter, facebook, ou de nanorobots, implants, prothèses, puces, Wii Fit, qu’il se déploie et s’invente dans ce corps réseau, cette matrice ?, pour expérimenter de multiples devenirs ; quitte à s’y perdre.

La multitechnicité de ce corps contemporain définit une pluripotentialité qui fait surgir de nouveaux modes de performativités, comme le technotesto, le dopage, le métissage, la mixité sexuelle ou l’interdisciplinarité numérique. En déployant de nouvelles aptitudes dans ces nouveaux réseaux virtuels, l’homme ne mute t’il pas en une mosaïque d’identités plurielles dont la série des Matrix donne une bonne illustration ? Si ce devenir-hybride flirte bien sûr avec les fantasmes de l’omnipotence et de l’immortalité, ne favorise-t-il  pas aussi de nouveaux modes de connaissance de soi et des autres.

Ce numéro 25 de Figures de l’art retiendra les articles, qui interrogent ces dispositifs d’immersion dans une perspective esthétique, c’est-à-dire en analysant la manière dont certaines oeuvres d’art (du Land Art au Net Art en passant par le cinéma, les performances et les installations-vidéo) mettent en scène et abyme ces nouveaux rapports d’extra-sensorialité par décorporation, d’ intersensorialités immersives, de mutation sensorielle par hybridation ou de contagion biosensorielle.

 

PROPOSITION D’ARTICLE

La proposition, dont le titre est  précisé dans chaque page, sera  accompagnée d’un curriculum vitae succinct indiquant le lieu d’activité et les trois dernières publications. Elle sera  adressée par courrier électronique à Bernard Andrieu (bandrieu59@orange.fr) avant le 20 décembre 2011.

L’article (15 pages, 25000 signes environ) précédé d’un petit résumé de 5-6 lignes, sera adressé à Bernard Andrieu avant le 30 avril 2012. Il est alors soumis à deux ou trois membres du comité de lecture de Figures de l’art. Celui-ci vous fera part de sa décision au plus vite.

Le texte définitif, accompagné d’un résumé (7 lignes maximum) en français, sera envoyé par courrier électronique (4 illustrations maximum, de bonne résolution JPG, légendées et numérotées dans un fichier à part. L’emplacement des illustrations sera indiqué en rouge dans le texte de cette manière: ILL 1 + légende) le 30 mai 2012 au plus tard à Bernard Andrieu (bandrieu59@orange.fr). Vous préciserez alors l’adresse postale où vous voulez recevoir les épreuves à corriger.

Le numéro 25 de Figures de l’art paraitra en mai 2013.

 

Responsable du numéro : Bernard Andrieu
Professeur d’ Epistémologie du corps et pratiques corporelles
UHP  Université de Nancy
30 rue du Jardin Botanique  CS 30156
54603 Villers les Nancy Cedex (France)
leblogducorps.canalblog.com
www.staps.uhp-nancy.fr/bernard/index.htm

 

SOURCE : http://www.fabula.org/actualites/figures-de-l-art-n-25-les-nouveaux-dispositifs-immersifs_45968.php

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