Conférence en ligne : « Edmond Foulc, Édouard André et Nélie Jacquemart : collectionneurs du XIXe siècle », 10 novembre 2020 (18h30-20h00)

« Edmond Foulc, Édouard André et Nélie Jacquemart : collectionneurs du XIXe siècle », 10 novembre 2020 (en ligne)

En ligne, 18h30-20h00

Intervenantes : Giancarla Cilmi (EPHE) et Alexandra Gauthier (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

 

Les enjeux érudits du collectionnisme d’Edmond Foulc, bibliophile et collectionneur éclairé du XIXe siècle

Edmond Foulc (1828-1916) est un membre reconnu du Cénacle des collectionneurs et bibliophiles français de la fin du XIXe siècle. Ce grand patron de l’industrie textile et tinctoriale, issu de la haute société protestante nîmoise, a favorisé la reconnaissance des arts décoratifs et architecturaux de la Renaissance européenne par la constitution d’une collection d’objets d’arts décoratifs et d’une bibliothèque de livres rares. Pendant près de cinquante ans, il collectera, sélectionnera et constituera une collection d’œuvres d’art Renaissance par près de deux cent cinquante objets provenant de France, d’Italie et d’Allemagne (XIVe – XVIIe siècle) ainsi qu’une bibliothèque composée, quant à elle, de près de sept cents références comprenant des livres d’architecture, des recueils d’ornements, des livres illustrés, des estampes et des dessins du XVe au XVIIIe siècle. Le caractère singulier de sa collection, composée essentiellement de mobilier et d’objets d’arts décoratifs, est qu’elle comprend un ensemble remarquable de sculptures monumentales ornementales pour lesquelles Foulc a un goût particulier. Installée avec la bibliothèque dans son hôtel particulier aux abords des jardins du Trocadéro à Paris, collection et bibliothèque sont accessibles sur invitation à des élèves, des artisans d’art et des artistes ornemanistes comme au cercle des collectionneurs et bibliophiles européens et nord-américains. Désormais, il ne reste rien de l’hôtel particulier. La collection et la bibliothèque qu’il renfermait ont été dispersées entre le Phildalephia museum of Art et le Musée des Beaux-arts de Nîmes, ainsi qu’à la bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, héritière du fonds Jacques Doucet, pour la partie la plus remarquable de ses livres. Leur reconstitution permet de révéler et d’appréhender l’érudition de ce riche collectionneur bibliophile pressenti pour siéger à la commission des Monuments Historiques et de comprendre à travers pareille réunion l’histoire de l’art décoratif et architectural sur trois cents ans.

Édouard André et Nélie Jacquemart : deux collectionneurs d’art italien de la fin du XIXe siècle

Édouard André (1833-1894) et Nélie Jacquemart (1841-1912), s’inscrivent dans cette pratique du collectionnisme qui est l’apanage de la grande bourgeoisie occidentale à la fin du XIXe siècle. Lui, il appartient à une grande famille de banquiers protestants français, elle est une artiste-peintre catholique d’origines modestes. Rien ne laisse donc présager qu’ils se marient en 1881. On se demande ce qui a pu unir deux êtres aussi différents. C’est très probablement leur passion commune pour l’art. Contrairement à la plupart des collectionneurs de leur temps, dès le début de leur union, le couple André fait par ailleurs, preuve d’originalité en achetant leurs œuvres, non pas en vente publique, mais directement chez les antiquaires. La passion de Nélie Jacquemart pour l’art de la Renaissance italienne prenant vite le pas sur le goût de son époux pour les productions françaises des XVIIIe et XIXe siècles, ils donnent à leur politique d’achat une orientation précise. Constituant au fil des années, un « musée italien » privé unique en son genre, ils rassemblent peintures, sculptures et objets d’art, tout en s’attachant à restituer l’ambiance d’un palais florentin dans leur hôtel particulier parisien. Pendant près de trente ans, ils entretiendront d’étroites relations avec les meilleurs antiquaires italiens et avec les plus grands experts d’art de l’époque, constituant ainsi un ensemble exceptionnel, encore intact de nos jours. À travers l’analyse de leur modus operandi et l’étude du fonctionnement du marché de l’art italien, on peut mieux appréhender leur goût et montrer l’importance de cet ensemble unique dans le panorama éclectique du collectionnisme de la fin du XIXe siècle.

Alexandra Gauthier (Durieu) est doctorante en histoire de l’art, mention Histoire et politique du patrimoine et des musées à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne. Sa recherche universitaire, sous la direction de Dominique Poulot, porte sur Foulc : de la collection et de la bibliothèque au patrimoine (XIXe – XXe siècle). Pour une reconnaissance des arts décoratifs en France, en Suisse et aux États-Unis. Chargée d’enseignement à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, elle est entrée dans la rédaction de sa thèse.

Giancarla Cilmi est docteure en histoire de l’art de l’École Pratique des Hautes Études en co-encadrement avec l’École du Louvre. Elle a soutenu en 2019, sous la direction de Michel Hochmann et Gennaro Toscano, sa thèse qui portait sur la constitution de la collection italienne du musée Jacquemart-André et sur les échanges commerciaux entre la France et l’Italie à la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Attachée temporaire d’enseignement à l’École Pratique des Hautes Études, elle mène à terme la publication du premier catalogue des peintures italiennes du musée Jacquemart-André.

La conférence, gratuite, aura lieu sur Zoom. Veillez à vous inscrire au préalable, afin de recevoir les informations nécessaire, à cette adresse : collection.seminaire@gmail.com

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