Les historiens de l’architecture se sont penchés principalement sur l’histoire du dessin comme outil de conception du projet. En appliquant les méthodes de l’histoire de l’art, nous nous proposons ici de traiter de la place et de l’utilisation de la couleur dans le dessin d’architecture en Europe entre les XVIe et XIXe siècles.
Alors que le dessin de la Renaissance italienne est largement monochrome et développe ses propres conventions sous la pression des graveurs, la situation au XVIIe siècle est bien plus contrastée entre un monde germanique et hollandais coloré et une Italie restant fidèle à l’encre brune, quand l’Angleterre adopte le lavis gris. La France, par l’entremise des ingénieurs militaires, finit, dans les dernières années du règne de Louis XIV, par fixer les règles d’utilisation de la couleur à des fins informatives. Au milieu du XVIIIe siècle, se développent cependant, dans le cadre du rapprochement entre peinture et architecture, des couleurs qui ne se limitent plus à informer l’ouvrier, mais sont destinées à séduire jurys et commanditaires, dans une veine rhétorique. Cette voie typiquement française donne naissance au dessin Beaux-Arts, au moment où l’Angleterre développe sa propre gamme colorée en absorbant le dessin d’architecture dans le mouvement aquarelliste.
C’est cette longue histoire de rivalités et d’échanges européens que nous nous proposons de retracer dans cette conférence.
Basile Baudez, Histoire de la couleur dans le dessin d’architecture. XVIe-XIXe siècles, Rencontre du Centre André Chastel
11 mai 2016, 18h30
Galerie Colbert, 2 rue Vivienne 75002 Paris, salle Ingres (2e étage). Entrée libre
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